Réforme des réseaux hospitaliers : l'inquiétude des syndicats !

A partir du 1er janvier 2020, nos hôpitaux formeront définitivement des réseaux hospitaliers. Une réforme qui inquiète une partie du secteur. Certains emplois sont-ils menacés ?
Le projet de loi sur les réseaux hospitaliers locorégionaux a été approuvé la semaine dernière en séance plénière de la Chambre. Il a pour but d’organiser l’offre de soins en réseaux afin d’améliorer, au mieux, le bien-être des patients. Une réforme qui ne plait pas aux syndicats ! Yves Hellendorff, Secrétaire National de la CNE, demande des garanties aux autorités quant à la protection des travailleurs du secteur.
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Quid de la mobilité et du statut ?
Pour Yves Hellendorff, les professionnels du secteur ont quatre grandes raisons de s’inquiéter.
Pour rappel, cette réforme vise à créer des réseaux hospitaliers, rassemblant les institutions proches géographiquement. L’un de ses objectifs est de répartir les services sur les différents sites, afin d’éviter les doublons. La conséquence ? Une mobilité géographique et/ou professionnelle des travailleurs. « Prenons l’exemple d’une accoucheuse. Si son service est supprimé/transféré à un autre hôpital, elle a deux choix. Soit elle doit changer de site, soit elle doit changer de métier, en devenant infirmière pédiatrique, par exemple. C’est la première de nos préoccupations », Yves Hellendorff.
« Nous demandons aussi une clarification de statut des employés, après la création des réseaux », continue le Secrétaire National de la CNE. Les réseaux rassembleront à la fois des hôpitaux publics et privés. « Reprenons notre accoucheuse. Si elle est transférée d’un hôpital public à un privé, que devient son statut ? ».
Une perte d’emploi et de concertation sociale
Dans un troisième temps, la réforme va amener une perte des emplois administratifs, logistiques, ou encore médico-techniques. Une conséquence logique à la fermeture de services dans certains hôpitaux. « On peut comprendre cette perte d’emploi, si le but est de mieux réaffecter les moyens. Mais on veut une garantie que ceux-ci seront investis dans les soins et le personnel ».
Finalement, les syndicats s’inquiètent d’une éventuelle suppression de légitimité des organes de concertation. « Les organes de concertation sociale restent confinés aux différents hôpitaux. Or, les enjeux du transfert les dépassent. Il va se passer que les décisions seront prises au niveau des réseaux et imposées aux travailleurs, sans possibilité de concertation sociale ! ».
Une partie de ping-pong
« Pour l’instant, De Block n’a répondu à aucune de nos demandes », s’indigne Yves Hellendorff. « Cela fait plus d’un an qu’on est trimballé entre la Région et le Fédéral ! ». Selon les syndicats, Maggie De Block se dédouane du problème en justifiant que sa réforme a pour but de poser un cadre général. Pour la Ministre, les agréments et spécificités doivent être discutés avec les ministres régionaux. « Mais, lorsqu’on rencontre le gouvernement wallon, il nous assure que la concertation sociale, par exemple, n’est pas de son ressort et, que, de toute façon, il ne peut rien faire tant que la loi n’a pas été votée ! ».
Les syndicats espéraient que la loi ne soit pas approuvée, misant sur le fait que le gouvernement est actuellement en affaires courantes. « Maintenant qu’elle est passée, nous allons revoir les ministres régionaux et exiger une déclaration d’intention. Si la réponse est négative, des actions seront organisées », conclut le Secrétaire de la CNE.
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