Une étude de l'UCL condamne le travail obligatoire des chômeurs

La conclusion d’une étude de l’Université Catholique de Louvain (UCL) menée par le professeur Van der Linden fustige le travail obligatoire des chômeurs pour différentes raisons. Il s’est expliqué dans Le Soir ce vendredi.
La mesure du travail obligatoire a pour but de différencier les chômeurs volontaires des autres et de réduire ainsi les dépenses d’allocations de chômage. Mais imposer des travaux aux chômeurs volontaires les ferait se tourner vers le CPAS, où l’obligation de travaux n’existe pas.
D’après le professeur Bruno Van der Linden, "les services publics de l’emploi ont déjà une batterie d’instruments qui leur permettent de constater le chômage involontaire", rapporte Le Soir. Problème : les négociateurs de la coalition suédoise se seraient déjà entendus à ce sujet.
Des instruments pour diagnostiquer le chômage volontaire déjà existants
« Les reproches que je fais, c’est que les services publics de l’emploi ont déjà une batterie d’instruments qui leur permettent de constater le chômage involontaire. Même s’ils présentent aussi certaines limites, l’envoi d’offres d’emploi convenables aux chômeurs et les procédures de contrôle de l’effort de recherche d’emploi sont des instruments alternatifs pour distinguer le chômage volontaire du chômage involontaire », explique Bruno Van der Linden dans le quotidien.
Le travail obligatoire permettrait aussi aux chômeurs de retrouver des habitudes de travail suite à une longue période sans activité : l’étude démontre que les services publics de l’emploi ont d’autres outils tels que les formations professionnelles.
Des dépenses supplémentaires
Ces travaux d’intérêt public pourraient se substituer à l’emploi standard et le coût de l’organisation de ce système n’est pas négligeable. « Un tel programme nécessite en effet tout une organisation, un encadrement et un contrôle des personnes qui effectuent ces travaux. Tout ceci absorbe des ressources », comme le démontre Bruno Van der Linden.
Le travail volontaire contre le travail obligatoire
Le système pourrait s’avérer judicieux et bénéfique, s’il s’agit d’un travail volontaire. « On pourrait avancer que certaines personnes sans emploi se sentiraient valorisées si elles pouvaient offrir une contrepartie à leur indemnité. Si tel est le cas, la réponse est de rendre cela davantage possible que ce ne l’est pour le moment, pas, nous semble-t-il, de l’imposer », termine Bruno Van der Linden dans Le Soir.
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