Licencier un soignant non vacciné ? « Une déclaration de guerre ! »
Le gouvernement fédéral vient de finaliser son avant-projet de loi pour rendre obligatoire la vaccination du personnel soignant. Après une période de mesures transitoires destinées à stimuler la vaccination, à partir du 1er avril, les travailleurs du secteur soins de santé non encore vaccinés pourront être licenciés. "C’est une déclaration de guerre", alerte le SETCa.
[DOSSIER]
– Obligation vaccinale : protection des patients vs pénurie aggravée de soignants
– Les soignants, qui refusent la vaccination, seront mis au chômage puis licenciés
– Ces soignants qui refusent le vaccin : "Applaudis à 20h pour être trahis à 21h !"
– Obligation vaccinale des soignants : la riposte des syndicats
Mettre le doigt dans une telle mesure, c’est mettre le doigt dans une atteinte aux droits des travailleurs. C’est une déclaration de guerre.
Pourquoi ? La question de la vaccination obligatoire est une responsabilité qui incombe purement aux politiques en charge de cette matière. C’est une question qui ne peut être sous-segmentée entre des catégories de personnes, en l’occurrence ici des travailleurs. Ou le gouvernement choisit d’imposer la vaccination obligatoire pour tous les citoyens ou chacun a le droit d’avoir le libre choix de se faire vacciner ou non. Mais il ne peut être question de s’attaquer à des catégories de travailleurs, de trancher dans leur accès à la profession et au travail sous ce prétexte.
Nous sommes aujourd’hui à un tournant
Le SETCa s’est toujours dit favorable à une campagne de vaccination la plus large possible afin que nous puissions revenir le plus rapidement possible à un mode de vie « normal ». Nous avons d’ailleurs toujours soutenu ces campagnes et appelé largement à la vaccination.
Nous sommes aujourd’hui à un tournant. Ces derniers mois, le gouvernement a échoué dans ses tentatives de convaincre suffisamment de citoyens de se faire vacciner. À présent, il décide d’utiliser l’accès au travail comme une arme à l’encontre de certains travailleurs. Aujourd’hui, le personnel soignant. Et demain, quelle catégorie de travailleurs ?
Qui plus est, cette décision de cibler les soignants est un véritable non-sens. Les mesures sanctionnatrices que le gouvernement veut imposer visent un secteur essentiel en manque criant de moyens et de main d’œuvre (secteur dont les travailleurs – rappelons-le en passant – se démènent de toutes leurs forces depuis le début de la crise et qui étaient encore applaudis chaque soir il y a 18 mois d’ici). On manque déjà cruellement d’infirmiers-ères, d’aide-soignant(e )set demain, elles seront licenciées… On risque de se retrouver plus encore en pénurie de bras car on aura mis dehors des travailleurs qu’on n’est pas parvenu à convaincre de se faire vacciner. Il ne faudra pas que le gouvernement s’étonne si des actions spontanées voient le jour dans le secteur de la santé en réponse à cette décision.
Les travailleurs ne sont pas des pions sur l’échiquier du coronavirus. Ou la vaccination est obligatoire pour tous ou elle ne l’est pour personne. Mais elle ne peut être synonyme de sanction pour quelque travailleur que ce soit.
Le SETCa
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