La ministre Maggie De Block peu convaincue par la kinésithérapie
En cette veille d’élections, le Guide Social a réalisé des interviews « bilan » de mandataires politiques. Dans ce cadre, nous avons contacté Maggie De Block. La ministre fédérale de la Santé n’a pas répondu positivement à notre demande. Raison pour laquelle le Guide Social a fait appel à vous, le secteur ! C’est vous qui avez fait son bilan ! Ce jeudi, c’est au tour d’Axxon, l’association représentative des kinésithérapeutes.
[DOSSIER]
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Durant les 4 années de la législature sous la tutelle de la ministre De Block, la kinésithérapie s’est fait régulièrement entendre mais n’a pas été suffisamment entendue dès le début tant du côté des dossiers de la Santé Publique que ceux des affaires sociales.
Fin 2016, les négociations furent très houleuses afin de conclure la convention M17. La signature d’un commun accord n’a pu être obtenue entre Axxon et les organismes assureurs. En l’absence de convention négociée, le Comité de l’assurance a décidé le 27 février 2017 de présenter à chaque kinésithérapeute le texte conventionnel. C’est en fait la ministre qui impose une convention de façon unilatérale. Ce qui a poussé Axxon a poser un recours au Conseil d’Etat, qui a d’ailleurs donné un avis favorable à notre requête. Mais d’un autre côté, à cette même réunion, les représentants des kinésithérapeutes et le Comite de I ‘assurance ont pris différents accords fixés dans un engagement. La création d’une taskforce sous la direction du directeur général du Service des soins de santé avec certaines missions à court terme en faisait partie, dont une revalorisation significative du secteur pour 2018.
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Une augmentation de 0,86 € par séance...
Peu de chose concrètes sont sorties de cette taskforce et il a fallu encore reprendre de dures négociations fin 2018 pour obtenir une enveloppe budgétaire supplémentaire de 25 millions pour la kinésithérapie, et avec l’index, cela donnait un montant de 38 millions à répartir au sein de notre enveloppe fermée. Cela peut paraître beaucoup, mais en répartissant cela sur toutes les prestations cela donnait une augmentation de 0,86 € par séance…
Certaines évolutions promises pour le secteur des personnes handicapées adultes n’ont malheureusement toujours pas pu être mises en application, tout comme la réforme des pathologies lourdes. Il y a ici urgence pour maintenir la qualité et l’accessibilité aux soins pour ces personnes.
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Des économies ? Oui mais...
Du côté de la Santé Publique, le Conseil Fédéral de la Kinésithérapie, a émis plusieurs avis mais hélas, ils n’ont pas reçu d’échos de la ministre : accès direct de la kinésithérapie, qualifications professionnelles particulières en kinésithérapie du sport, gériatrie et psychomotricité-santé mentale, l’actualisation du profil professionnel de compétences du kinésithérapeute, vision 2020, proposition d’un organe déontologique (car actuellement, aucun organe ne peut sanctionner un kinésithérapeute qui ne travaille pas suivant le code de conduite de notre profession !).
L’impression ressentie par le secteur est qu’en tant que médecin généraliste, la ministre n’est que très peu convaincue de la plus-value que peut apporter notre profession tant au niveau curatif que préventif. Nous comprenons cependant bien qu’il faut faire des économies, mais elles ne sont pas toujours faites là où il le faudrait et il ne faut quand même pas oublier que c’est le patient qui est au centre de tout cela et que c’est lui qui va en subir les conséquences.
Fabienne VAN DOOREN
Directrice générale
Axxon Qualité en Kinésithérapie
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