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Lutte contre l'hépatite C : une nouvelle stratégie ?

12/12/18
Lutte contre l'hépatite C : une nouvelle stratégie ?

Dans le cadre de la « Testing Week », initiative qui a eu lieu du 23 au 30 novembre et qui visait à promouvoir le dépistage précoce du VIH et des hépatites, l’ASBL Réseau Hépatite C dénonça les difficultés que rencontrent une partie importante de ses patients à être dépistés et à accéder aux traitements.

Les consommateurs de drogues sont les plus exposés au virus de l’hépatite C. C’est une maladie dont on peut guérir aujourd’hui. Pourtant ces populations à risque souffrent d’une absence d’accès au traitement mais également au dépistage, sans une offre élargie des TRODs (Tests Rapides d’Orientation Diagnostique). Les usagers de drogues constituent un réservoir du virus, ce qui représente un risque en termes de santé publique pour l’ensemble de la population. Nous, professionnels du secteur social- santé et spécialisés dans la prise en charge des addictions, appelons les autorités publiques à adopter de toute urgence une nouvelle stratégie de lutte contre l’hépatite C qui tiendra compte de la révolution thérapeutique apportée par les nouveaux traitements anti-viraux à action directe (AAD). Il y a urgence à combler le retard de la Belgique en la matière afin d’espérer atteindre l’objectif fixé par l’organisation mondiale de la santé, à savoir éradiquer l’hépatite C d’ici 2030.

Cette stratégie aura les objectifs suivants :

Simplifier le dépistage avec l’utilisation non médicalisée rendue possible et légale des tests rapides d’orientation diagnostique (TRODs) non invasifs validés et implémentés dans de nombreux pays européens.
• Élargir l’accès aux traitements à tous les patients infectés par le virus de l’hépatite C : proposer un traitement universel quel que soit le stade de fibrose hépatique et y compris en cas d’hépatite virale C aigue : comme le préconisent les recommandations européennes et à l’instar de ce qui est fait dans de nombreux pays
Simplifier le parcours de soins et adopter l’approche de « l’outreach » ou « aller vers les usagers, là où ils sont » ; diminuer le nombre d’étapes entre le diagnostic et la mise sous traitement avec l’approche « dépistage et traitement » (« Test and Treat »).
Rembourser les examens biologiques nécessaires tels que la PCR qui doit être répétée pour rechercher d’éventuelles réinfections chez des consommateurs actifs.
• Rembourser les examens permettant l’évaluation non invasive de fibrose tel que le Fibroscanner, qui demeurera important même si l’accès au traitement n’est plus conditionné par le diagnostique d’une fibrose avancée, dans la mesure ou les patients, ayant une fibrose sévère ou une cirrhose, doivent bénéficier d’une surveillance rapprochée et spécialisée. Par ailleurs cet examen comporte une dimension motivationnelle pour les patients dans la prise en charge de leur santé.
Renforcer et diversifier les dispositifs de réduction des risques afin de prévenir les réinfections.

Pour l’ASBL Réseau Hépatite C – Bruxelles

Dr Lise Meunier



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