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Double diagnostic : handicap et maladie mentale, quelles structures d'accueil ?

22/04/14
Double diagnostic: handicap et maladie mentale, quelles structures d'accueil ?

Les structures d’hébergement pour les patients au double diagnostic manquent cruellement en Belgique, au détriment de la santé des patients.

- Double diagnostic : la nécessité d’une prise en charge spécifique

Par « double diagnostic », on entend l’accumulation d’un handicap mental et d’une maladie mentale. Le concept est apparu à la fin des années 80 dans le jargon médical pour qualifier la présence d’éventuels troubles psychiatriques qui s’ajoutent à la déficience mentale. Si le nombre de patients concernés par ce double diagnostic n’est pas précis, 1/3 des handicapés mentaux seraient concernés, soit environ 50.000 personnes en Belgique.

Peu de structures

Actuellement, les structures pour les accueillir sont presque inexistantes en Belgique. Seuls quatre hôpitaux ont développé une unité « double diagnostic » : un en Wallonie, à Manage (25 lits) et un autre en Flandre, à Leuven, Gand, Anvers. En outre, des projets pilotes de Cellule mobile d’intervention (CMI) ont été mis en place pour entourer les personnes souffrant de « double diagnostic » et leur entourage. Mais parfois, la crise est telle qu’une hospitalisation s’impose et c’est alors que le manque de structure d’hébergement se fait vivement ressentir. Particulièrement à Bruxelles, territoire totalement vierge de structures adaptées. Que faire alors ? Dans son Memorandum (découvrir ici les principaux points) en vue des élections du 25 mai, l’Association Francophone d’Aide aux Handicapés Mentaux déplore la situation : « Les institutions d’accueil sont mal préparées et/ou équipées pour offrir une réponse appropriée. Elles font dès lors appel aux forces de l’ordre, au placement judiciaire ou encore à l’hospitalisation. »

Vers une meilleure prise en charge ?

La situation gérée dans une telle d’urgence ne règle en rien les problèmes du patient. Fragilisés par manque d’encadrement adaptés, ils peinent à retrouver une vie normale et sont pris au piège de l’hospitalisation chronique. C’est pourquoi l’Association Francophone d’Aide aux Handicapés Mentaux demande que des moyens soient mis en œuvre pour répondre aux besoins spécifiques des patients au double diagnostic - notamment en créant une unité à Bruxelles et en augmentant les moyens des structures déjà existantes. Et d’insister sur l’efficacité des « Unité diagnostics » : «  Leurs premières années de fonctionnement ont montré qu’ils permettent d’offrir une réponse adaptée aux besoins du patient dans 50% des cas. Les quatre unités belges – Manage, Leuven, Gand, Anvers – offrent des résultats très encourageants avec un taux de réinsertion dans la vie normale autour des 79% ».

Du côté politique, une proposition de résolution du sénateur humaniste André du Bus a été votée à l’unanimité le 18 mars dernier. Elle vise à à renforcer l’offre de soins existante, et évaluer les besoins liés au « double diagnostic » pour y répondre de manière adaptée.

Manon Legrand

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