Jeunesse : avez-vous déjà pensé à travailler dans un centre PMS ?
Les professionnels qui exercent au sein des centres PMS procurent à la fois écoute et guidance aux élèves. Leur mission ? Favoriser le bien-être des jeunes dans leur scolarité, mais également dans leur vie personnelle, familiale et sociale. Avant tout “agents PMS”, ils sont en contact direct avec les élèves. Ce lien avec le système scolaire n’est pas dénué d’avantages : il permet en effet de bénéficier de congés et d’horaires de travail calqués sur ceux des écoles. Focus sur ces centres offrant des opportunités de carrière dans le médical et le social.
Service public gratuit, le centre PMS procure une assistance à l’élève et constitue un lieu d’écoute neutre et bienveillant. Difficultés d’apprentissage, harcèlement, handicap, violence, décrochage scolaire, mais aussi questions relatives à l’orientation scolaire et professionnelle, la santé, la vie affective et relationnelle… Les domaines d’intervention des centres PMS sont variés. L’équipe pluridisciplinaire comprend notamment des psychologues, logopèdes, infirmiers et assistants sociaux. Ces professionnels, soumis au secret professionnel, travaillent avec tout élève de la maternelle à la fin de sa scolarité, ses parents ainsi que l’équipe éducative.
Aide à l’orientation, santé et écoute : des services « de première ligne »
L’épanouissement de l’élève est nécessaire afin de favoriser un bon équilibre à la fois physique et psychologique. « Les Centres PMS sont des services de première ligne, en contact direct avec les bénéficiaires. Toutes les missions sont centrées sur les élèves et leurs familles. Chaque école a sa direction mais nous sommes amenés à travailler quotidiennement en collaboration avec les écoles. Par ailleurs, une grande majorité des élèves passe par les écoles pour venir vers nous », précise Christophe Mussolin, directeur d’un centre PMS dans le Brabant wallon.
Les professionnels qui travaillent au sein des centres PMS peuvent conseiller l’élève quant à son parcours scolaire et professionnel, apporter des réponses à ses questions, mais aussi conférer une écoute à la fois neutre et bienveillante tant au jeune qu’à ses parents. Ainsi, les membres de l’équipe pluridisciplinaire du CPMS peuvent intervenir dans les écoles de manière collective, en menant des interventions et des animations dans les classes. L’élève peut aussi s’adresser à eux directement en se rendant dans les locaux du CPMS. Il peut ainsi recevoir des conseils d’ordre administratif, social, mais aussi de santé par des spécialistes tenus au secret professionnel.
La spécificité des centres PMS ? « L’approche globale de l’élève », selon Christophe Mussolin. Il ajoute : « On a accès aux infos de ses différents lieux de vie, on a un contact avec ses parents mais on sait aussi comment cela se passe à la maison. Cela nous permet d’avoir une approche plus riche qu’un enseignant ».
L’absence de suivi thérapeutique
Bien que habilités à établir des diagnostics médicaux, les travailleurs de l’équipe pluridisciplinaire du CPMS procurent un avis purement consultatif. En effet, ils n’ont pas le droit de suivre un élève ni de le contraindre à revenir au CPMS. « On suit l’élève de son entrée dans la scolarité jusqu’à sa sortie, tout au long de sa scolarité », déclare Christophe Mussolin. Il poursuit : « On doit répondre à la demande d’un jeune même sans l’accord de ses parents, ce qui nous amène à suivre des jeunes parfois pendant un certain temps. On ne fait pas de thérapie à proprement parler, néanmoins on peut suivre des jeunes sur une partie de l’année scolaire. En tant que service gratuit, pour certaines familles c’est plus simple de venir nous voir plutôt que d’avoir recours à un professionnel en structure, ce qui est parfois trop cher ».
Des difficultés qui se ressentent de plus en plus, d’après le directeur. « On ne peut plus se permettre à l’heure actuelle de prendre beaucoup de temps avec un élève, de mettre en place plusieurs séances. Il faut que ce soit rapide. Ces dernières années, on traitait 15 à 20% des élèves. Aujourd’hui on est à plus de 50% sans avoir nos moyens structurels modifiés ».
Les professionnels peuvent toutefois faire le lien avec d’autres structures ou des services extérieurs lorsqu’ils l’estiment nécessaire pour la santé ou le bien-être du jeune. Le centre PMS peut donc constituer un premier pas vers la mise en place d’un suivi de l’élève, ainsi que pour déceler d’éventuelles difficultés scolaires, relationnelles ou familiales. « Ce qui est compliqué, c’est qu’à la fois on doit connaître un peu toutes les problématiques, mais sans les connaître très précisément. Il faut passer ensuite les relais à des spécialistes », regrette Christophe Mussolin.
« On a pas mal de congés, des périodes pour souffler »
Une autre particularité qui réside dans le travail en centre : « Avant tout, on est agent PMS. Chaque professionnel doit jongler entre cette spécificité mais à la fois le boulot est le même, on fait tous les mêmes activités. Être psychologue dans un centre PMS n’a rien à voir avec être psy dans une autre structure car on ne fait pas de thérapie ».
Christophe Mussolin détaille toutefois certains avantages du travail en centre PMS, en grande partie car les centres sont liés au système scolaire. « On a pas mal de congés, des périodes pour souffler », ajoute-t-il. « Les horaires de travail sont calqués sur ceux de l’école, mais avec de la latitude : parfois, on rencontre les parents après les cours. En général, on commence le travail entre 8 et 9h et on repart entre 16 et 17h. On est sur du 36h par semaine pour un contrat à temps plein ». Autre avantage : « Travailler dans un centre PMS permet d’instaurer un bon équilibre entre vie privée et professionnelle. On a également le sentiment d’être utile, de contribuer à la société ».
Le secteur demeure toutefois fortement impacté par un manque de personnel et de moyens financiers. De moins en moins de professionnels exercent à temps plein. « La pression de la société et les crises de ces dernières années font que la charge mentale est énorme. Cela devient compliqué de faire toutes les missions car il n’y a pas assez de monde dans les équipes. Il n’y a que 7 à 8 personnes nommées par centre PMS : reste de l’équipe exerce à mi-temps ».
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Faire carrière en centre PMS ?
Malgré tout, les opportunités de carrière restent nombreuses pour les professionnels du médical et du social. Christophe Mussolin nous l’indique : « En centre PMS, on a exactement le même système que dans l’enseignement. Quand on engage un membre du personnel, il acquiert de l’ancienneté. Quand une place se libère, une autre personne peut prendre cette fonction nommable ».
Et pourquoi pas vous ?
Mélissa Le Floch
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