Quel est le travail d'une sage-femme ?
La Journée internationale de la sage-femme est célébrée le 5 mai de chaque année. L’occasion de mettre à l’honneur ce métier essentiel ! La profession de sage-femme vous intéresse ? Vous hésitez encore ou souhaitez en savoir davantage à ce sujet ? Missions, formation, débouchés, compétences... : le Guide Social fait le point sur ce métier humain avant tout.
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À son origine, la ou le sage-femme est la personne qui a la connaissance des femmes. A l’époque, « ce n’était pas une personne qui avait étudié mais qui avait l’expérience de la maternité. Quand il y avait une naissance, elle prenait soin de la maman mais elle tricotait aussi. Elle faisait autre chose », raconte Anne-Laure Durand, sage-femme au sein du Cocon, un « gîte de naissance » intra-hospitalier à Erasme.
Si désormais un diplôme est nécessaire pour exercer le métier de sage-femme, l’objectif final reste le même : accompagner les couples et les mamans à l’arrivée d’un bébé.
Qu’est-ce qu’un.e sage-femme ?
1. Les missions
Plus précisément, la ou le sage-femme va dispenser des soins et conseiller le couple et/ou la maman à toutes les étapes : le préconceptionnel, la grossesse, l’accouchement et le post-partum.
En l’absence de risque, la ou le sage-femme travaille en toute autonomie. Il ou elle a également le droit de prescrire certains médicaments. Même en travaillant en autonomie, la ou le sage-femme travaille généralement en étroite collaboration aves d’autres professionnel.les (gynécologues, médecins, psychologues...).
Le ou la sage-femme va également rester aux côtés des femmes dont les grossesses ne se sont pas déroulées comme prévu. « Ça nous arrive d’accompagner des mamans dans les fausses couches ou de faire des interruptions volontaires de grossesse (IVG) quand il y a des malformations graves, que le bébé n’est pas viable. A ce moment-là, on travaille en multidisciplinarité. Ce n’est pas parce qu’elles perdent le bébé qu’elles perdent le droit à l’accompagnement », explique Anne-Laure Durand.
L’approche du métier de sage-femme est holistique. Ainsi, au-delà de l’aspect médical, les sages-femmes sont attentif/ves aux aspects psychologiques, affectifs et sociaux qui accompagnent toutes les étapes.
2. Les compétences
- La préconception
Dans la phase préconceptionnelle, la ou le sage-femme réalise un bilan de santé (prise de sang, examen clinique) et livre une série de conseils tant au niveau nutritionnel que d’hygiène de vie. Il ou elle peut également suivre des femmes dans un parcours de procréation médicalement assistée (PMA).
- La grossesse
Les sages-femmes assurent le suivi médical de la grossesse dans le cadre de consultations pré-natales (réalisation de prises de sang, frottis, analyse d’urine et monitoring, prescription de médicaments et d’échographie, etc.) et peut notamment dépister les éventuelles grossesses à risque. Dans ce cas, le ou la sage-femme pourra assurer les soins sur prescription médicale à l’hôpital en service de grossesses à hauts risques ou à domicile.
Enfin, les sages-femmes peuvent également proposer des préparations à la naissance soit en groupe soit de manière individuelle.
- L’accouchement
Les sages-femmes peuvent assurer des accouchements – physiologiques ou médicalisés - seul.es ou en assistant un.e gynécologue, à l’hôpital, en maison de naissance ou à domicile.
Ce sont également elles et eux qui donnent les premiers soins au nouveau-né.
- Le post-partum
Après l’accouchement, la ou le sage-femme peut accompagner la maman et/ou le couple jusqu’à la première année du bébé.
Les professionnel.les vont donner des conseils notamment en matière d’allaitement, d’hygiène ou d’éducation à la santé et à l’alimentation.
3. Les qualités
En plus des compétences techniques (suturer, poser une perfusion, etc.) acquises lors de la formation notamment, il faut des qualités humaines pour exercer ce métier telles que la patience, l’empathie, le sens de l’écoute, la bienveillance, un esprit d’équipe, des capacités d’adaptation et de prises de décisions, le sens de l’observation, la polyvalence et une bonne gestion du stress. « Enfin, il faut aimer les humains. Très fort. Sinon il faut faire autre chose », assure Anne-Laure Durand.
Certaines sages-femmes choisissent également de se spécialiser : accouchement à domicile, dans l’eau, acupuncture, aromathérapie, haptonomie, portage bébé, yoga prénatal, etc.
– Lire aussi : Sages-femmes : de plus en plus de spécialisations
Se préparer au métier
1. Les études
La formation de sage-femme dure quatre ans et alterne des cours théoriques et des stages pratiques. La formation est organisée en Hautes Ecoles. Il existe neuf écoles de sage-femme en Belgique francophone :
- Haute Ecole Francesco Ferrer
- Haute Ecole Léonard de Vinci- ISEI
- Haute Ecole Libre de Bruxelles – Ilya Prigogine
- Haute Ecole Libre Mosane- Ste Julienne
- Haute Ecole Louvain en Hainaut – Gilly
- Haute Ecole de Namur Liège et Luxembourg – hénallux
- Haute Ecole Province Hainaut – Condorcet
- Haute Ecole Province de Liège
- Haute Ecole de la Province de Namur
Si les cursus sage-femme et infirmière sont bien distincts, il existe la possibilité, sous certaines conditions, de bénéficier de passerelles pour passer d’un cursus à l’autre.
– Lire aussi : Découvrez les écoles qui organisent la formation
2. Les passerelles envisageables
Après l’obtention d’un diplôme de sage-femme, il est possible de passer par des passerelles vers des masters de sciences biomédicales, de la santé publique, du travail, etc.
Il est possible de consulter les passerelles disponibles avec un Bachelier Sage-femme sur le site de l’ULB et de l’UCL.
3. Les démarches avant de travailler
Une fois le diplôme en poche, et avant de commencer à travailler, d’autres démarches se suivent :
- S’assurer d’avoir bien reçu le visa auprès du SPF Santé pour être autorisé.e à pratiquer. Les sages-femmes diplômé.es dans l’un des établissements listés plus haut reçoivent leur visa automatiquement. Si ce n’est pas le cas, il faut suivre la démarche indiquée sur le site du SPF Santé.
- Demander un numéro d’identification à l’INAMI. Celui-ci est nécessaire aussi bien pour les sages-femmes hospitalières que pour les libérales afin que les patientes suivies puissent être remboursées. La démarche à suivre est indiquée sur le site de l’INAMI.
- Enfin, l’Union professionnelle des sages-femmes belges conseille de souscrire à une assurance assurance-groupe “Responsabilité civile médicale et protection juridique”.
Exercer le métier
1. Les lieux de travail
Le métier de sage-femme peut être exercé en tant que salariées et/ou indépendantes et dans différents endroits :
- en milieu hospitalier : maternités, les salles de naissance, les services de grossesses à haut risque, les services de gynécologie…
- en libérale : à domicile, en maison de naissance, à l’ONE…
- dans d’autres organismes comme l’ONE, les plannings familiaux, les maisons médicales, les Centres psycho-médicaux-sociaux (PMS), les cliniques de la fertilité et centres PMA, associations humanitaires, etc.
Les sages-femmes travaillent toujours avec une équipe pluridisciplinaire et leurs horaires sont souvent irréguliers, avec des prestations les nuits et les week-ends.
2. Les opportunités
Selon les analyses du Forem de 2021, les emplois sont le plus souvent intérimaires et à temps plein.
Les employeurs recrutent principalement sur base du diplôme et, dans un quart des cas, d’une expérience professionnelle.
Le volume d’opportunités est faible, quelques dizaines d’opportunités par an et principalement dans le Hainaut.
3. Le salaire
Les salaires des sages-femmes varient en fonction de différents facteurs, notamment si elles sont soumises ou non au barème IF-IC, l’ancienneté...
A la date du 1er mars 2022, la rémunération mensuelle brute des sages-femmes, dont le salaire n’est pas soumis au barème IFIC, commence à 2.560,07€ pour ceux/celles qui n’ont aucune année d’ancienneté à leur actif. Pour les sages-femmes disposant d’une ancienneté de 27 ans, le salaire mensuel brut s’élève à environ 4.510,32€.
Concernant les sages-femmes dont le salaire est soumis au barème IFIC, la rémunération brute par mois perçue lorsqu’elles/ils n’ont aucune année d’ancienneté commence à partir de 3.089,90€ et va jusque 4.881,15€ lorsqu’elles ont plus de 35 ans d’ancienneté.
– Lire aussi : Quel est le salaire d’une sage-femme en Belgique ?
Et pour aller plus loin :
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– La totalité du podcast d’Aline, sage-femme
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– Quelle formation pour devenir sage-femme en Belgique ?
– Sages-femmes : de plus en plus de spécialisations
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