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Un plan d'investissement pour rénover 5.758 logements publics

15/06/18
Un plan d'investissement pour rénover 5.758 logements publics

Aujourd’hui, malgré une demande accrue, le nombre de logements sociaux diminue en Wallonie. Pour cette raison, la ministre Valérie De Bue engage un plan d’investissement de 240 millions, dont 30 millions disponibles immédiatement, pour rénover des logements inoccupés.

La Wallonie compte aujourd’hui 100.000 logements sociaux mais pourtant, plus de 40.000 personnes sont en attente d’un logement social ou à bas coût. Aujourd’hui, la ministre Valérie De Bue engage, en Wallonie, un plan d’investissement de 240 millions dont 30 millions disponibles immédiatement pour rénover des logements inoccupés et construire de nouveaux immeubles. Pour les prochaines années, l’objectif est d’ouvrir 5.758 logements publics en Région wallonne.

- [A lire] : Du positif pour le logement social ?

L’offre en logements sociaux ou publics est en baisse

La ministre wallonne du Logement, Valérie De Bue, constate que pour la première fois l’offre de logements sociaux ou publics est en baisse : « La Wallonie aura besoin de 150.000 logements supplémentaires avant 2026 et l’on sait que 40.000 ménages sont en attente d’un logement social. Et pour la première fois, l’offre en logements sociaux ou publics est en baisse », déclare-t-elle pour Le Soir.

Elle envisage des grands changements dans le secteur : « Dans le logement social aussi, il s’agit de se mettre en situation de répondre à la hausse de la démographie, au vieillissement de la population ou aux nouveaux modes de vie. Aujourd’hui, l’appartement social moyen compte trois chambres. Cela ne correspond plus à l’évolution de la cellule familiale. » La ministre annonce un investissement de 240 millions d’euros dont 30 millions dès 2018.

Un secteur sous-financé

Valérie De Bue admet qu’il y a une obligation de construction qui ne correspond pas à la réalité : « L’obligation actuelle de 10 % de logements sociaux dans chaque commune existe toujours, mais force est de constater qu’elle ne colle pas à la réalité. Si toutes les communes wallonnes devaient s’y conformer, il faudrait encore construire 67.000 logements sociaux en Wallonie. Irréaliste ! »

La ministre explique pour Le Soir que le secteur est confronté a de graves problèmes financiers : « Le secteur est caractérisé par un sous-financement chronique depuis de nombreuses années, ce qui lui vaut d’être structurellement déficitaire. Sur recettes propres ou via l’endettement, les sociétés de logement peuvent mener des travaux d’entretien. Mais il faut franchir un cap quantitatif. C’est l’objet de ce plan qui soutiendra au passage le secteur de la construction. »

Des plans d’amélioration

La ministre a établi avec son cabinet des critères de sélectionne des projets de construction. 64 Sociétés publiques ont déposé leurs demandes auprès de la Société wallonne du logement, chargée de les superviser. Un problème est survenu : il y a 1.017 opérations immobilières à faire pour construire 60.266 logements en Wallonie, tout cela pour un budget de 1,569 milliard.

Suite à une sélectionne définitive, 182 projets immobiliers ont été retenus, c’est à dire que 5.758 logements sont à rénover ou à reconstruire dans les prochaines années. Le budget de ces constructions est coté à 240,5 millions, dont 164,7 millions représentent des subsides demandés auprès de la Région.

 [A lire] : Où sont les logements sociaux promis ?

4 priorités

1. Les logements inoccupés

En Wallonie il y a plus de 5.000 logements publics vides. La remise en circuit de ces immeubles est la priorité pour répondre à la demande de 40.000 familles.

La ministre annonce aussi qu’une nouvelle mesure contre la vacance locative sera mise en place : « Il s’agira d’affiner les critères à remplir lors de l’inscription comme candidat locataire, pour lutter contre les refus multiples qui gèlent trop de logements. Cela permettra de proposer plus rapidement un logement adéquat aux candidats qui n’auront plus droit qu’à un seul refus », explique-t-elle au Soir.

Il est prévu que 1.397 logements soient rénovés, avec un cout d’environ 60.000 euros de travaux maximum par logement. Le total de la somme s’élèvera à 45,3 millions d’euros, dont 33,9 millions proviendront d’un subside régional.

2. L’optimisation énergétique

Plusieurs logements sont en retard dans le domaine des économies d’énergie. La ministre déclare pour Le Soir que « Cette optimisation s’accompagnera d’une réforme du calcul des loyers qui veillera à répartir le gain engendré par les rénovations énergétiques entre le locataire et la société de logement. »

Un budget de 68 millions soutenu par la Région à concurrence de 51 millions, sera investi pour 2.792 logements.

3. La création de logements

Il s’agit ici de la construction après destruction des logements si leur rénovation dépasse la somme de 60.000 euros. Il est envisagé de construire 879 de nouveaux logements pour un budget de 119,6 millions dont 75 millions de subsides.

Les petits logements, le caractère adaptable des lieux, les modes de vie innovants, les nouveaux matériaux, seront favorisés.

4. La valorisation de logements acquisitifs

Cette mesure prévoit de valoriser les réserves foncières dont disposent les sociétés publiques afin de permettre la vente de biens. Les régions visées par cette mesure sont celles où la demande est particulièrement importante et la pression foncière forte. Il est prévu de construire 690 logements, pour un budget de 7,5 millions dont 5 millions de subsides régionaux.

 [A lire] : Logement public : petite histoire de la déresponsabilisation

Le logement social, un vecteur de l’insertion sociale

La question du logement social en Wallonie est primordiale pour favoriser l’insertion socioprofessionnelle de ses bénéficiaires. En effet, les travailleurs sociaux remarquent que le logement peut donner aux personnes précarisées l’élan nécessaire pour mener leurs projets de vie. C’est là aussi l’objectif du projet Housing First, qui s’est fortement développé à la capitale, qui considère que le logement est la première condition pour l’autonomie des personnes. Le projet connait un succès grandissant.

La rédaction



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