La Fédération Belge des Psychologues répond à la proposition du KCE

La Fédération Belge des Psychologues répond à la proposition du KCE et la qualifie de révolution dans le monde de la santé mentale.
Nous vous en parlions hier : le KCE défend le remboursement des soins psychologiques pour pallier l’absentéisme au travail et propose à cet effet une prise en charge à "deux étages". Suite à ce rapport publié, la FBP émet un avis favorable. Koen Lowet, administrateur délégué de la FBP : "la proposition de financer de la même manière tous les psychologues indépendamment de l’endroit et de la manière dont ils travaillent, l’accès direct aux psychologues de première ligne et une forme de financement adaptée sont, pour le dire simplement, une révolution dans le domaine". Quelques aspects sensibles sont néanmoins pointés du doigt quant à l’avenir de la profession de psychologue.
Avantages de la proposition
- financement des psychologues de première ligne : le secteur qui attendait cela depuis longtemps, se réjouit de la position du KCE sur ce point. Pour Koen Lowet, cette mesure pourra diminuer les listes d’attentes dans les centres spécialisés et amener plus rapidement les personnes en contact avec les psychologues. Le but ? être accessible aux patients sujets à des plaintes modérées et offrir des interventions de courte durée. Cet avis s’intègre dans un cadre plus large du modèle de financement mixte dont le KCE a proposé une esquisse.
- respect de la spécificité de leur profession : ici aussi, la FBP accueille favorablement la recommandation du KCE. La Fédération, pour qui l’autonomie des professionnels est devenu un élément crucial, souhaiterait qu’ils puissent déterminer eux-mêmes le suivi de leur patientèle. Seules la formation et expériences des psychologues seraient ici déterminantes, ce qui pourrait constituer une alternative au système DBC (combinaison - diagnostic - prise ne charge), en perte de vitesse.
- plus de multidisciplinarité : si la FBP prône plus d’autonomie pour les psychologues, elle n’est pas moins défenseuse de plus de multidisciplinarité. Le rapport du KCE pousse la réflexion très loin concernant ce sujet. Networking, formation permanente et accréditation pour le financement...voilà quelques conditions qualitatives que le KCE joint à son rapport. Les psychologues partagent ce point de vue, en ce sens que la psychologie est encore une science jeune qui évolue constamment. D’où la nécessité ici de favoriser la formation permanente pour assurer des soins de qualité.
Points sensibles
- rémunération via les SSM (Services de Santé Mentale) : un élément qui constitue une entrave à la collaboration entre psy indépendants et les centres, en plus d’une surcharge administrative pour ces derniers, selon la FBP.
- prise en charge psychologique par les médecins généralistes : la Fédération n’adhère pas à cette vision des choses. A partir du moment où les psychologues pourront bénéficier d’un financement, laisser de telles pratiques perdurer est tout simplement inadmissible pour la FPB.
- travailler avec des "psychologues/psychiatres conseillers" : ce qui est pointé du doigt ici : avoir un avis externe qui peut être biaisé car dépendant du système de financement. Le mieux selon la FRB, est de maintenir le principe de discussion avec des collègues expérimentés.
- lourdeur du système administratif : le KCE avait mentionné dans son rapport de recourir à un bilan « fonctionnel » avec suivi, médical, psychologique, social... "Ceci est d’un autre âge : avec des dossiers et un partage d’informations électronique et un réseau multidisciplinaire efficace, il ne faut plus encombrer les dispensateurs de soins avec des consultations supplémentaires et un double rapport", conclut Koen Lowet.
Commentaires - 2 messages
Ajouter un commentaire à l'article