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Les transports en milieu hospitalier, une chasse à la solution

31/10/17
Les transports en milieu hospitalier, une chasse à la solution

Le service social en milieu hospitalier a pour tÍ¢che d’organiser les transports des patients qui viennent en consultation. C’est souvent mission impossible. Entre les horaires des consultations, l’offre de transport et le coût, il est difficile de trouver une solution.

L’organisation des transports pour nos patients demande du temps. La solution est rarement évidente à trouver et pourtant nous n’avons pas le choix. En effet, la consultation peut être vitale pour un patient comme c’est le cas en dialyse. Notre responsabilité est donc engagée et la recherche en devient plus que stressante.

Le choix du type transport

L’assistant social va, dans un premier temps, devoir choisir le transport le plus adapté et qui dépendra de la mobilité du patient. Ambulance, véhicule sanitaire léger, transports bénévoles… le choix est souvent conseillé par le médecin. Si le patient est en maison de repos, c’est parfois la maison de repos qui choisit le type de transport. En dehors du conseil du médecin, il y a d’autres critères qui entrent en jeu comme le remboursement par la mutuelle. Nous devons parfois outrepasser l’avis médical et faire un choix qui tiendra compte de tous les paramètres : mobilité du patient, coût pour ce dernier, remboursement de sa mutuelle ...

L’organisation du transport

Après avoir choisi un type de transport, les horaires doivent être combinés. L’assistant social doit jongler parfois avec plusieurs services de transports différents pour avoir LA solution idéale pour le patient, qui lui permettra d’attendre le moins longtemps. En effet, il est possible que le patient arrive 1h avant sa consultation et doive donc attendre. Si la consultation a pris du retard et qu’un transport est prévu, il faut aussi s’organiser en urgence et trouver une autre solution. Certains transports peuvent prendre le patient à leur domicile, mais annoncent d’emblée plusieurs dizaines de minute de retard pour la consultation. On est donc obligé de chercher ailleurs. Ce travail nous prend beaucoup de temps alors qu’on en a déjà si peu. C’est un véritable casse-tête chinois, car hormis quelques exceptions, le transport ne conduit qu’une seule personne à la fois. De plus, quand le patient doit prendre plusieurs services de transports différents sur la semaine, il s’y perd et ne sait plus qui vient le chercher quand. L’erreur est donc tout à fait possible.

Le coût des transports

Il s’agit du point le plus compliqué. Utiliser un transport quel qu’il soit a un coût auquel le patient peut rarement faire face. Quand j’en discute avec les médecins, ils me disent qu’il y a les taxis sociaux, mais taxis sociaux ne veut pas dire que ce n’est pas cher. La plupart des transports coûtent minimum 0,35€/km. Il faut aussi savoir qu’un chauffeur bénévole facture au départ de son domicile, cela peut allonger la note d’une dizaine de km. De plus, l’attente sur place n’est pas toujours possible. Si le patient reste plusieurs heures à l’hôpital, le chauffeur ne va pas l’attendre et facturera deux aller/retour sur la journée. Ce coût est encore plus important quand on doit faire le choix d’un véhicule sanitaire léger ou d’une ambulance.

Le remboursement

Dans certains cas, comme pour la dialyse, un remboursement est prévu, mais il est minime par rapport au coût total du transport. C’est assez incompréhensible car quand le patient doit utiliser un transport, ce n’est pas par facilité, mais par obligation. S’il ne vient pas à l’hôpital, il peut mettre sa vie en danger. Pour la revalidation en ambulatoire, le remboursement est très rare. Le patient doit donc venir entre 2 à 5 fois par semaine sans avoir une intervention de sa mutuelle. Le choix doit souvent se porter sur une revalidation à domicile, mais qui sera moins efficace.

Solutions ?

Je ne veux pas prétendre à des solutions miracles, mais il faut impérativement que le remboursement soit systématique et plus élevé par les mutuelles, voire les assurances. Je pense aussi que les directions des hôpitaux devraient s’intéresser au problème et réfléchir à une solution afin que leurs patients puissent venir en consultation et se faire soigner. Il me semble que ça devrait être une préoccupation de leur part. Il faut savoir que l’organisation d’un transport par l’hôpital coûte très cher et la rentabilité est moindre. Cela ne semble donc pas être une priorité pour eux.

CD, assistante sociale

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