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Lettre ouverte à la Commission des psychologues

03/01/17
Lettre ouverte à la Commission des psychologues

Les psychologues dénoncent, à travers une lettre ouverte, l’opacité de fonctionnement de leur organe professionnel, la Commission des Psychologues, à laquelle ils sont obligés de cotiser pour pouvoir porter le titre de psychologue…. Sans être entendus !

"Pris en otage"

"Nous, psychologues, écrivons ce courrier pour exprimer notre profond désaccord avec le fonctionnement de la Commission des Psychologues.

Nous nous vivons comme pris en otage par la Commission des psychologues qui exerce son rôle consultatif auprès des autorités de manière opaque. Nous sommes en effet légalement obligés de payer une cotisation à une institution qui œuvre pour l’avenir de notre métier sans consulter la plus grande partie de ses affiliés. Nous considérons cela comme un déni de démocratie.

Nous dénonçons la domination, au sein de la Commission, d’une seule manière de concevoir notre profession, celle de la FBP (Fédération Belge des Psychologues), qui dispose de 14 sièges sur 16, alors que cette association ne représente que 3500 psychologues sur les 10661 affiliés à la Commission (Rapport annuel 2015). Qu’est-ce qui justifie cette écrasante majorité ? De quel droit une seule fédération, ne représentant qu’un tiers des affiliés, fait-elle la loi aux autres ?

Un fonctionnement qui porte préjudice au métier de psychologue

La FBP soutient clairement la politique actuelle de paramédicalisation des psychologues de la Ministre De Block. Or, nous ne sommes pas d’accord avec cette évolution de notre profession : elle porte préjudice à notre métier. En effet, nous considérons qu’il s’agit d’une vision simpliste de l’être humain et de son fonctionnement psychique qui contribue à une détérioration de la qualité des soins. De plus, en réservant l’exclusivité de la pratique psychothérapeutique aux seuls psychologues cliniciens, orthopédagogues cliniciens et médecins, la modification dela loi sur les psychothérapies votée en 2016 nie toute la richesse des formations possibles en Belgique et contribue à diminuer les exigences de formation. Les compétences futures des psychologues seront à n’en pas douter moindre qu’aujourd’hui.

Être inféodés à une autre profession (le corps médical) porte atteinte à notre liberté d’action, aux compétences qui peuvent nous être reconnues et met à mal l’espace de parole et la confidentialité. Ce sont les bases même du métier qui sont malmenées sans que la majorité des psychologues puisse dire quoique ce soit.

Un manque de transparence

En acceptant de participer aux réflexions sur « le profil de compétence des psychologues cliniciens » (rapport annuel 2015) sans nous rendre compte du contenu, la Compsy renforce son manque de transparence et nous empêche de lui accorder la confiance qu’elle est censée nous inspirer. La matière concernant le psychologue clinicien touche directement laréforme de M. De Block. A nouveau la même question se pose : quelle a été la position de la Commission sur cette question connaissant la majorité pro-De Block de la FBP ? Nous ne savons pas, l’opacité est maintenue.

Une mission de consultation exercée sans concertation

La Commission compte utiliser le montant très conséquent des cotisations thésaurisées pour promouvoir des études « utilisées dans le cadre consultatif de » leur « rôle vis-à-vis des autorités » (Rapport annuel 2015). Nous n’avons pas eu la possibilité d’exprimer notre avis à ce sujet, ce qui montre à nouveau l’impossibilité de se faire entendre au sein d’un organe que nous finançons. Inévitablement, ce sera l’organisme dominant, la FBP, qui fera prévaloir ses intérêts en termes d’études. Comment ces « études » seront orientées, au vu de la position de la FBP ? C’est aussi une question qui nous préoccupe.

En acceptant sans réagir qu’une seule organisation professionnelle fasse la loi au sein des organes de décision, la Commission nie la pluralité des approches propre à notre fonctionnement démocratique. Pourquoi ne se préoccupe-t-elle pas du fait que 7000 des psychologues qui lui versent une cotisation n’aient pas la parole en son sein ? Pourquoi ne pas penser un système qui permette à chacun de faire valoir son avis, en encourageant par exemple à une affiliation à une association professionnelle représentative et en partageant mieux le nombre de sièges, par exemple ?

Nous sommes dans ce qui ressemble à de l’abus de pouvoir… chèrement financé par nos poches ! Le montant annuel touché par la Commission doit s’élever à plus de 600.000 euros grâce à nos affiliations (et ceci sans compter l’argent économisé). Nous sommes en droit de demander des comptes sur l’usage qui en est fait.

Nous exigeons :

 Plus de transparence, par des comptes-rendus réguliers publiés sur le site,

 Que la Commission se dote d’un mécanisme de concertation pour l’ensemble de ses affiliés,

 Qu’elle rende ses avis consultatifs, passés comme futurs, aux autorités, accessibles à tous les affiliés. Rien dans la loi ne prévoit cette mise au secret,

 Qu’elle signale que l’affiliation à une association professionnelle permettra d’avoir une voix au sein des organes décisionnaires.

Puisque nous ne pouvons être entendus comme psychologues à l’heure actuelle, certains d’entre nous ont choisi de retarder le payement de leur cotisation pour se manifester. En tout état de cause, avec ou sans payement de la cotisation 2017, nous tenons à vous signifier par cette lettre que nous attendons vivement de réelles propositions de concertation démocratique.

Nous n’hésiterons pas à nous adresser aux autorités compétentes si cette situation d’abus perdure.

Psychologues, vous pouvez marquer votre désaccord de trois manières :

 Si vous avez déjà payé votre cotisation, vous pouvez signer cette lettre ouverte en cliquant sur ce lien : https://goo.gl/forms/KRzbuA4WJSr8IseB2

 Si vous ne l’avez pas encore payée, vous pouvez signer la lettre et retarder le payement de votre cotisation. Il est légalement prévu d’avoir un retard 45 jours avant de devoir la payer (Arrêté ministériel du 18 novembre 2015, art. 2)

 Ne pas la payer, ce qui expose à ne plus pouvoir porter le titre de psychologue."

Psychologues signataires : Aquino Chiara, Boussart Cédric, Coppens Hélène, Alba Salvina, Nguyen Magali, Schuddinck Tania, Danloy Céline, Crame Nathalie, Junius Justine...

[ A lire] :

 La Commission des Psychologues, non-démocratique, réductrice et simpliste ?]
 La Commission a -t-elle des motivations sous-jacentes ?
 La Compsy remet les pendules à l’heure
 La FBP demande aux psychologues de soutenir la Compsy
 La Compsy, cette belle Tour d’Ivoire
 LePsychologue.be soutient la Compsy



Commentaires - 16 messages
  • "Nous, psychologues", Í  vous lire vous représentez la majorité silencieuse. Je ne partage pas votre avis! Dommage que vous transformiez les faits. Même si cette loi n'est pas parfaite, elle permet, au moins, de faire le ménage dans la profession. Marre des pseudo psychothérapeutes qui parce qu'ils ont une expérience de vie positive ou parce qu'ils ont fait un ou deux we de formation souvent douteuse se décrètent psychothérapeutes. La richesse de la formation ne me parait pas être l'enjeu puisqu'aucune orientation n'est niée. L'enjeu, c'est l'aspect financier de tous ces organismes de formation ouverts Í  des quidams sans formation préalable. C'est au moment où nous obtenons le statut de profession de soin de santé que vous vous sentez inféodé au corps médical, n'est ce pas justement le contraire? Intéressant que vous n'annonciez pas "nous psychanalystes" parce que si je ne m'abuse, tous les signataires sont d'orientation psychanalytique. Pourquoi refusez vous que la profession se dote d'un cadre alors qu'aucun d'entre nous n'y renoncerait dans le contexte de sa pratique clinique?

    josépsy jeudi 5 janvier 2017 10:40
  • Bonjour Í  toutes et tous et une année 2017 plus chouette que les autres...
    Pour ma part, je viens de signer cette lettre ouverte qui me donne encore l'impression que ce métier est habité par des individus qui gardent l'intérêt Í  la communication. Rien n'est en effet parfait dans ce monde, mais je trouve normal que nous réagissions quand les choses empirent : le métier de psychologue est joliment mis Í  mal depuis ces dernières législations concernant la clinique et la psychothérapie. La commission des psychologues est quant Í  elle bien une institution qui nous a été imposée depuis une bonne dizaine d'années et ne montre que très partiellement et partialement sa détermination quant Í  la défense du métier.
    N'en déplaisent aux partisans, je suis de mon côté inquiet de cette formelle "paramédicalisation" de la psychologie clinique, mise soi-disant au service de la Guérison, alors que les "maladies" et troubles pour lesquels nous agissons en professionnel sont en soi des messages adressés non pas Í  la médecine exclusivement, mais bien Í  l'ensemble collectif auquel nous participons tous avec chacun nos responsabilités. Si je ne peux me définir personnellement comme un authentique clinicien, cette discipline reste ma source de base pour conduire mes actes professionnelles (qui sont plus axés dans le monde de la formation continuée et de l'intervention psycho-sociale).
    L'aspect dénonciatif qui me semble conditionner aussi la qualité de mon travail m'apparaît aujourd'hui bien cadenassé dans un processus d'asservissement Í  une politique moderne contre laquelle le psychologue doit (enfin!) se positionner. Si la "neutralité bienveillante" nous est demandée dans notre quotidien, j'en appelle cependant Í  l'intelligence citoyenne du psychologue, de qui j'apprécie connaître sa force en contre-courant face Í  une tendance de ''promotion'' de l'être économique (... sinon rien !).
    En ce qui concerne les structures conditionnant le travail de la psychologie, je trouve minable d'avoir en quelque sorte diviser nos sphères d'action professionnelle sous tutelle de deux ministères sans laisser place sinon Í  la contestation au moins Í  l'appréciation des professionnels. Voici la psychologie ''clanée'' entre les utiles pour le monde ''bankable'' et les autres, qui font et feront ce qu'ils veulent de leur titre professionnel ''acheté'' chaque année Í  une Commission constituée avant tout comme un organe de contrôle.
    Mais pour contrôler qui ? et quoi ? Dans cette nouvelle logique de mise au service Í  la médecine guérissante, va-t-elle contrôler l'excellence du clinicien dans son quotidien hospitalier, institutionnel ? Ou encore la bonne santé mentale et psychologique des équipiers du psy, qui doivent se farcir sa collaboration ? Peut-être que dans cinq ans, tout clinicien devra payer la double cotisation, grâce Í  la promotion statutaire, cette montée en grade qui lui aura été attribuée par le monde ''rationnel''... ? Ceci dit, maintenant que ces dispositifs ont été votés, comment cela va-t-il s'opérationnaliser, est-ce que Compsy va entrer dans une propre démarche investigatrice, en sollicitant le vécu du métier par les courageux prestataires ? Les mondes de la psychologie et de la médecine vont-ils trouver terrains d'entente et moissonner dans la synergie ? L'espoir est attendu ...
    La psychologie dans son ensemble mérite DEBAT, merci Í  toutes et tous de le préserver ! Bravo pour cette lettre ouverte, signe d'une ambiance démocrate toussoteuse mais forte encore !

    Ugopsy jeudi 5 janvier 2017 12:08
  • A l'instar de Josépsy, je regrette l'absence de transparence dans la signature des auteurs de cette lettre ouverte et la compréhension erronée de l'inféodation des psy au corps médical puisque, au contraire, le psy n'est désormais plus "un sous-traitant" du médecin mais un acteur de la santé Í  part entière. Je me souviens d'avoir assisté Í  la 1ère conférence nationale organisée par la Commission, le 4 mars 2016. LÍ , les "psychanalystes" se sont signalés par des applaudissements de protestation. Je n'aime pas tellement la manière, même si je conçois bien que les différentes orientations théoriques des psy constituent une richesse pour le patient.

    Meppel jeudi 5 janvier 2017 12:08
  • Josépsy et Meppel:
    Je ne sais pas très bien ce que vous entendez par "psychanalystes", mais dans tous les cas, vous faites erreur: cette lettre est signée Í  l'heure actuelle par plus de 200 psychologues de toutes orientations.
    Pourriez-vous indiquer où nous transformons les faits et ou nous manquons de transparence? Tout ce qui est dénoncé dans la lettre se base sur des faits vérifiables sur le site de la Commission. Quant Í  la paramédicalisation, c'est une question qui fait débat et qui est loin d'être réglée. Ce qui signent, ont une vision qui n'est pas la votre et qui est tout autant légitime. Nous ne prétendons pas être une majorité silencieuse, mais des psychologues mécontents et désinformés qui souhaitent arrêter de payer en silence et qui ont le droit de poser des questions, d'exiger de la clarté, de la transparence et un fonctionnement démocratique. Et quand bien même nous ne serions que cinq et "que" d'orientation psychanalytique (ce qui je le rappelle est loin d'être le cas) n'aurions-nous rien Í  dire? A partir de combien et de quelle orientation faut-il être pour être entendus?

    Chiara Aquino jeudi 5 janvier 2017 12:41
  • Chiara, la question pour moi n'est pas quelle est l'orientation du psychothérapeute mais qui est le psychothérapeute et, surtout, quelle est sa formation. Si j'ai précisé l'orientation des signataires apparaissant sur ce site c'est simplement parce que j'ai l'impression que ce sont essentiellement des associations d'orientation analytique qui mènent la fronde et, dans une certaine mesure, une désinformation partiale. Comme je l'écrivais dans ma première réponse, j'en ai marre des pseudo psychothérapeutes, coachs et autres qui, sans connaissance de base, font plus de dégâts que du bon travail. Pourquoi éviter des études de psychologue ou de psychiatre si on veut faire de la psychothérapie (même si cela ne suffit pas, le master est déjÍ  un premier filtre). La nouvelle loi , loin d'être parfaite posait un cadre qui permettait de mettre de l'ordre, dans un premier temps, d'autant que le psy devient Í  part entière un acteur des soins de santé et non plus un paramédical qui fonctionnerait sous prescription du médecin. Vous avez évidemment le droit d'être mécontente et de le dire mais nos patients ont aussi le droit de savoir Í  qui ils s'adressent.

    josepsy jeudi 5 janvier 2017 17:56
  • Josepsy, cette lettre attaque avant tout le fonctionnement opaque d'une commission pour laquelle nous sommes obligés de payer. Je ne rentrerai pas dans le débat de fond sur la psychothérapie, bien qu'il y ait tant Í  dire, notamment sur le "grand méchant charlatan", pris comme alibi pour faire passer une série de mesures aberrantes Í  tout point de vue. Soit. Ici, donc, les signataires de la lettre ce sont tous des psychologues, universitaires donc, qui cotisent et financent. Nous sommes (actuellement plus de 250) non seulement mécontents, mais nous dénonçons et exigeons. De toutes orientations, comme je le répète pour la troisième fois. Cette lettre a été pensée puis rédigée dans un mouvement spontané de plusieurs psychologues de différentes appartenances, et non pas au sein de l'une ou l'autre association. Le fond du problème est donc le fonctionnement d'un organe prétendument neutre et représentatif de la profession... Quant Í  la désinformation, vous en parlez pour la deuxième fois, sans préciser Í  quel propos. En conclusion: si, au delÍ  du débat sur la psychothérapie, le fonctionnement de la Commission des Psychologues vous convient tel quel, libre Í  vous de ne pas signer. Pour info, il y a également un texte extrêmement intéressant et détaillé sur l'historique de la Commission des Psychologues et ses dysfonctionnements, écrit par F. Martens, qui circule depuis hier et qui pointe des dérives inacceptables.

    Chiara Aquino vendredi 6 janvier 2017 00:28
  • Je serais bien étonnée pourtant de voir des comportementalistes adhérer Í  ce mouvement... Donc "de toutes orientations", j'en doute largement moi aussi. Ce sont bel et bien majoritairement des personnes d'obédience analytique qui participent ce lobbying et qui mènent ces campagnes de désinformation, et hélas, ce n'est vraiment pas nouveau. Première désinformation MAJEURE : effrayer les professionnels en parlant de "paramédicalisation" des psychologues. Ceci prouve Í  quel point vous n'avez rien compris Í  la loi puisqu'au contraire, elle place les psychologues au même niveau que les médecins et les dentistes ! Depuis des années, les psychologues font de l'exercice illégal de la médecine puisque seuls les médecins pouvaient par exemple poser des diagnostics, la loi nous permet tout simplement de sortir de cette illégalité et rend notre profession indépendante et autonome, c'est exactement l'inverse d'une paramédicalisation ! En ce qui concerne la loi sur la psychothérapie, elle n'était pas parfaite (il aurait fallu ouvrir Í  tous les psychologues plutôt que les seuls cliniciens, et par contre limiter aux seuls psychiatres) mais je la soutiens Í  100% (et je suis pourtant membre de la commission mais pas de la FBP). Le litige provient d'une mauvaise compréhension du terme "psychothérapie" : thérapie signifie traitement. Pas réflexion, pas analyse, même pas soutien, non cela signifie traitement. Et un traitement intervient quand il y a un trouble, pas quand il n'y a aucun problème. Bref, la psychothérapie concerne les patients présentant de réels troubles psychologiques et psychiatriques, et donc non, je ne trouve pas pertinent de mettre leur santé mentale voire leur vie entre les mains d'infirmiers, d'assistants sociaux, de philosophes ou pire (les licenciés en philologie romane sont légion en psychanalyse, la faute Í  Lacan et consorts qui ont ouvert grand la porte de leurs écoles Í  absolument n'importe qui, dans le seul but de s'enrichir, et en se moquant bien de qui allait ensuite se retrouver comme soignant sur le marché). La psychothérapie est encadrée de cette façon au Luxembourg et cela fonctionne très bien. C'est le patient qui doit être au centre de nos préoccupations, pas le maintien du business de certains, ne vous en déplaise. Ceux-lÍ  pourront toujours continuer Í  s'appeler "thérapeutes" de toute façon, alors je ne vois franchement pas où est le problème !

    Keram135 vendredi 6 janvier 2017 13:29
  • "Pas paramédicalisés" les psychologues !?

    Depuis la ''Loi De Block'' :

    · Les psychologues sont soumis aux commissions MEDICALES provinciales (voir loi),

    · Tout exercice non conforme de la psychothérapie sera considéré comme un exercice illégal de la MEDECINE et non de la psychothérapie : tiens, on nous avait dit que nous étions différenciés...! (dixit De Block, Commission de la Santé, 16/11/2016).

    · Les MEDECINS ont, de par leurs études, le droit de pratiquer la psychologie clinique !!! (voir loi + motifs de la loi)

    · En entrant dans l'AR 78, les psychologues vont dans une réforme qui annonce clairement qu'elle veut imposer que le dossier du patient soit informatisé sur le modèle imposé Í  tous les MEDECINS et autres PARAMEDICAUX. (voir réforme AR78)

    · Les remboursements prévus pour les psychologues est en lien direct avec l'INAMI qui est géré par le MEDICAL. Et qui va baser ces remboursements sur une nomenclature MEDICALE et non psychologique. (voir rapport KCE)

    · La réforme prône ouvertement l'evidence based MEDECINE pour la pratique psychothérapeutique. (voir loi et motivations de la loi et procès en cours/Me Tulkens)

    Etc, etc ...


    Les signataires de la lettre ouverte ont préféré bien se renseigner avant de l'écrire. Des psychologues de tous courants ont signé cette pétition parce qu'ils sont contre cette paramédicalisation. Ils critiquent cette réforme qui est soutenue par la majorité FBP présente Í  la Commission des Psychologues.


    Ouvrez les yeux.


    Il est difficile d'en vouloir aux psychologues se croyant plus libres depuis la "correction" de la loi par M. De Block, au vu de la campagne de désinformation savamment orchestrée par le ministère de la Santé et la FBP...

    CedricBoussart vendredi 6 janvier 2017 15:07
  • Que de querelles de chapelles... J'aimerais être mieux informée en tant que licenciée en psychologie et en tant que patiente, ça c'est plus que jamais vrai ! J'aimerais avoir plus de transparence sur les véritables enjeux de ces lois, des différentes fédérations et associations en tout genre... et je souhaiterais que celles-ci qui puissent évoquer clairement leur propre position sans entrer dans une compétition, un règlement de compte ou des dévalorisations. Je ne signerai pas la lettre ouverte car je ne suis pas certaine que toutes ces (més)informations soient pertinentes par contre j'aimerais pouvoir donner mon avis en toute connaissance de cause et pouvoir être réellement représentée par une commission qui n'a pas d'intérêts cachés et qui représente effectivement notre profession, ce qui ne semble pas être le cas actuellement. Merci en tout cas de nous avoir informés Í  ce sujet. J'aimerais aussi attiré l'attention sur le fait que diviser permet de régner... Ne pouvons nous pas demander d'être entendus et informés dans la transparence, sans évoquer d'argumentations précises afin de pouvoir nous rassembler et avoir plus de poids ?

    suisjepsy samedi 7 janvier 2017 12:32
  • C'est extrêmement intéressant d'observer comment fonctionne la désinformation... Dans la lettre nous donnons toutes les références pour vérifier ce que nous dénonçons... Et également dans nos réponses... Mais il suffit que trois personnes nous accusent de faire de la désinformation ou de manquer de transparence, sans pouvoir Í  aucun moment argumenter ces accusations, ou encore qu'ils profèrent des allégations qui relèvent du procès d'intention... Et voilÍ  que les potentiels signataires préfèrent ne pas signer, plutôt que de prendre le temps de s'informer et de vérifier nos sources explicites... Ils pourront alors continuer Í  espérer que la Commission change d'elle-même, juste parce qu'ils "aimeraient" que cela fonctionne mieux... Eventuellement, pourquoi pas, en continuant Í  ne pas agir et Í  payer pour que tout reste tel quel.

    Chiara Aquino samedi 7 janvier 2017 20:16
  • "Je ne souhaite pas que la Commission change d'elle-même". Je souhaite faire pression Í  partir de ce qui nous relie tous, il me semble, c'est-Í -dire une non représentation correcte. Ce genre de réaction ne me rassure pas sur votre capacité Í  lire objectivement. Je suis prête, et d'autres aussi je crois, Í  me mobiliser pour avoir plus d'informations claires et Í  faire bouger un système défaillant et pas pour voter ou non pour une chapelle. C'est ça aussi la démocratie...

    suisjepsy dimanche 8 janvier 2017 11:34
  • @suisjepsy. Toutes les informations viennent de vous être données, avec leurs sources légales précises. Pour faire avancer le débat, démontrez qu'elles sont incorrectes. Bien cordialement.

    CedricBoussart dimanche 8 janvier 2017 15:05
  • @suisjepsy: je faisais plutôt une constatation générale, je ne m'adressais pas Í  vous particulièrement, même si votre position a contribué Í  cette réflexion générale.
    Souvent, quand on a pas d'arguments objectifs, ou des preuves de ce qu'on affirme, on s'en remet Í  des arguments du genre "voilÍ , votre réaction est bien la preuve que..." ou "ne ma rassure pas quant Í ...", cela me fait donc sourire.
    Quant Í  la capacité de lire objectivement, nous avons dit et répété Í  plusieurs reprises, ici même, que nous sommes un groupe de psychologues de toutes orientations, n'appartenant pas Í  la même association, ayant écrit cette lettre dans un mouvement spontané... Mais ceux qui ne semblent pas convaincus, dont vous, continuent de s'adresser Í  nous comme des personnes appartenant Í  une même "chapelle", menant une guerre entre les associations... J'en reste assez perplexe, effectivement, alors que nous tentons de regrouper sur base d'éléments objectifs, tous ceux qui souhaitent voir changer le fonctionnement actuel de la commission.
    Quant au manque de transparence, nous sommes Í  présent, les seuls Í  signer nos commentaires avec nom et prénom, et pas avec des pseudos.

    Chiara Aquino dimanche 8 janvier 2017 15:26
  • @cedricboussart, pour j'espère, faire avancer le débat et les arguments de chacun qui parfois fragilise, il me semble, la positions des psy et des associations.
    Exemple : Je trouve exagéré de parler d'"inféodation" aux médecins. Le système actuel est malheureusement fort imprégné de la vision médicale et dirigé Í  divers niveaux par les médecins mais ce n'est pas pour autant que l'on ne pourra pas garder une liberté dans notre pratique, et même en tant que patient. Je reprend tout d'abord une définition : L'évidence based medecine requires a bottom up approach that integrates the best external evidence with individual clinical expertise (of praticien) and patients'choice (Sackett, 1996). Ce qui signifie que le praticien décide de ce qui est efficace, correct, ... pour son patient en tant compte de sa pratique et des choix du patient. Ensuite, d'autres professions sont par ailleurs paramédicalisées et cela ne m'empêche pas de les consulter sans avoir l'autorisation d'un médecin traitant mais ce sera Í  mes frais et pas en partie par la société. En ce qui concerne le secret-confidentialité, lorsqu'il est partagé, il ne peut concerner que ce qui est dans l'intérêt du patient. Chacun peut décider de ce qu'il notera ou pas en ayant en tête la déontologie de sa profession, non ? Je pense que s'attaquer aux médecins et remettre tout un système de soins en cause est illusoire... Ceci dit, je ne comprends pas pourquoi un médecin aurait plus de compétence Í  pratiquer la psychothérapie que, par exemple, d'autres psychologues non cliniciens... Les licenciés en psychologie ont tout de même étudié pendant 5 ans la psychologie et l'être humain sous son volet psychique, ce qui est loin d'être le cas des médecins généralistes. D'ailleurs, je ne comprends pas pourquoi les psychiatres ne réagissent pas Í  cette loi, qui pour moi, met Í  la poubelle une partie de leur spécialisation, de leur parcours...

    Bon voilÍ , quelques arguments qui m'amènent Í  ne pas signer votre pétition en ligne.

    suisjepsy mardi 10 janvier 2017 09:40
  • @Chiara. La transparence n'est pas équivalente Í  l'anonymat. Merci de respecter aussi cela

    suisjepsy mardi 10 janvier 2017 09:53
  • Je pense que le problème majeur dans ce débat est le non respect de la différence, d'opinions notamment. Or c'est la diversité qui est source de richesse et de progrès. Je pense que, si chacun pouvait respecter que des opinions différentes peuvent s'exprimer, se débattre, pour arriver éventuellement Í  un compromis Í  la belge, il n'y aurait pas de problème dans notre communauté psy.
    Avant il n'y avait qu'une seule fédération de psychologues, la FBP. Ce sont d'ailleurs les psychanalystes tant décriés ici (APPPsy Í  l'époque) qui ont fait de la FBP sa grandeur actuelle et les conflits n'existaient pas. C'était sous la présidence de Diane Drory. Après, c'est la VVKP qui a pris la présidence et les choses ont changé. C'est très dommage. Des divisions et des conflits sont apparus. C'était sous la présidence de Nady Van Broeck qui vient d'être nommée comme présidente du futur conseil fédéral de la santé mentale (ça fait peur !)
    On a alors vu fleurir la pensée unique et cela a abouti au départ de l'APPPsy qui a créé sa propre fédération professionnelle. D'autres ont suivi, morcelant de plus en plus le monde psy.
    Dans cette lettre, certains psychologues s'expriment. C'est leur droit. Qui plus est, ils donnent les références des preuves de leurs allégations. On peut ne pas avoir le même point de vue qu'eux. On peut aussi ne pas avoir envie de signer leur lettre. Cela fait partie du droit démocratique de chacun. On peut exprimer son désaccord aussi. Mais pourquoi dénigrer, faire des procès d'intention, affirmer des choses sans en avoir la preuve, balancer des clichés, ... ?
    En ce qui me concerne, je considère que la loi Maggie De Block ne para-médicalise pas les psychologues mais elle les médicalise, ce qui n'est probablement pas mieux. Si la psychologie clinique est une profession de soin de santé, je n'ai pas envie qu'elle soit associée Í  une profession médicale. Je me considère comme faisant partie des sciences humaines et pas des sciences médicales. Pour moi, il est fondamental que le psychologue soit sur un pied d'égalité avec le médecin,ce que la loi permet. Cependant, le projet de réforme de l'AR 78 par Maggie De Block me fait craindre que ce ne soit pas tout Í  fait le cas. En effet, Maggie De Block considère que travailler sous prescription n'est pas un assujettissement mais une collaboration. Soit ! On verra. Par contre, je suis très choquée qu'elle réaffirme avec force que le médecin est susceptible de tout pratiquer (sans avoir suivi notre master) ! On voit bien que sa loi met le généraliste au centre, au mépris d'ailleurs des psychiatres, complètement évacués de la loi. Pauvres généralistes qui ne demandaient pas Í  occuper cette place !
    Je trouve que nos représentants psychologues qui ont conseillé la ministre n'ont défendu ni notre spécificité ni nos intérêts.
    En ce qui concerne ce qui est dit des psychothérapeutes,nous sommes tous d'accord qu'il y a des charlatans, mais ce ne sont pas eux qui se battent pour leur reconnaissance. Alors le fait d'agiter ce spectre est une méconnaissance des acteurs en jeu. Les fédérations professionnelles de psychothérapeutes n'ont pas attendu une loi pour balayer devant leur porte, définir et appliquer des exigences pour leurs formations. De plus, ce mythe de la machine Í  sous tient de beaucoup d'imagination. Savez-vous que ces fédérations, tout comme les écoles qui en font partie, sont toutes des ASBL (soit SANS but lucratif). Bien sûr, il y a des entreprises lucratives qui existent, mais aucune ne se manifeste dans les débats psys et la loi ne les empêchera pas de continuer sous une autre appellation.
    Critiquer sans savoir est peu scientifique comme démarche et ne fait qu'exacerber les tensions.
    En bref, un peu d'écoute et de respect ne ferait pas de tord.
    Gitte

    Gitte vendredi 20 janvier 2017 20:25

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