ASBL et contribution en cas de maladie prolongée : UNESSA met en garde

Alors qu’une nouvelle contribution financière liée à l’absentéisme est évoquée dans les accords de gouvernement, la fédération UNESSA, qui regroupe plus de 500 associations en Wallonie et à Bruxelles, examine ses implications pour le secteur non-marchand. Cette mesure concernerait les employeurs à partir du deuxième mois d’absence d’un travailleur malade. Philippe Devos, directeur général d’UNESSA, revient, pour MonASBL.be, sur les enjeux pour les associations membres et partage sa vision des priorités à venir pour le secteur.
"Quand on s’apprête à devoir courir, on ne vend pas ses baskets". C’est avec cette métaphore bien sentie qu’UNESSA, par la voix de son directeur général, introduisait son éditorial ce premier avril.
Tout sauf une boutade pour le responsable de cette fédération regroupant plus de 500 associations et institutions actives dans les secteurs de l’accueil, de l’accompagnement, de l’aide et des soins aux personnes en Fédération Wallonie-Bruxelles.
C’est que, alors que les politiques d’austérité se multiplient et les tours de vis se confirment, les secteurs que représentent UNESSA voient d’un mauvais œil certaines des mesures évoquées dans les accords de gouvernement et les déclarations de politiques régionales.
Et notamment une mesure bien spécifique : la contribution financière (durant deux mois) de l’employeur (non-PME) à partir du deuxième mois d’absence d’un travailleur malade.
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Pour mieux comprendre les implications de cette mesure, et les conséquences néfastes qu’elle pourrait avoir sur des acteurs aux finances déjà sous pression, nous avons échangé avec Philippe Devos, directeur général d’UNESSA depuis deux ans, au parcours mêlant pratique, action sociale et syndicale et management associatif.
"Aujourd’hui, avec ces coupes budgétaires, on a à nouveau l’impression de ne plus être trop essentiels"
MonASBL.be : Vous êtes devenu directeur général d’UNESSA après la crise du COVID, comment avez-vous appréhendé cette fonction ?
Philippe Devos : Mon objectif, qui était déjà celui que j’avais précédemment en tant que président d’un des plus gros syndicats de médecins de Belgique, a toujours été l’amélioration des conditions de travail. Pas forcément d’un point de vue financier, mais bien au niveau des conditions de travail, c’est-à-dire permettre aux médecins et au secteur dans son ensemble d’arriver à leur objectif de base : améliorer la santé des populations qu’ils ont en charge. Une manière de soigner le système en amont plutôt que de soigner les gens, comme on pourrait l’entendre dans une série américaine.
Depuis 2023, j’ai pu rencontrer bon nombre des structures membres d’UNESSA, et mieux comprendre ces terrains de jeu où évoluent bon gré mal gré chaque acteur du secteur. Et ce, pour arriver à faire ce qui à mon avis est tout simplement nécessaire à une vie commune, à savoir offrir un accompagnement social et médical à l’ensemble de la population, sans laisser personne de côté.
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