ASBL politisées : MonASBL décrypte la déclaration coup de poing de l’alliance MR – Engagés
Dans les accords de gouvernement de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, la majorité MR – Les Engagés s’en prend aux ASBL qui détourneraient de l’argent public pour faire la promotion de partis politiques. Qui est visé par cette déclaration ? Que risquent les associations ? MonASBL.be fait le point.
Financer des ASBL qui roulent pour des partis politiques, c’est fini. C’est en substance le message envoyé par la nouvelle majorité MR - Les Engagés, en Wallonie et en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB).
« L’autonomie d’action et de conviction du secteur associatif sera pleinement garantie. Il sera toutefois veillé à ne plus permettre à des ASBL de dévoyer de l’argent public pour des actions de promotion de partis politiques », peut-on lire dans la déclaration de politique régionale (DPR) et la déclaration de politique communautaire (DPC). Conclus en juillet, ces accords de gouvernement fixent les grandes lignes directrices de la prochaine législature.
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Un climat de suspicion
Difficile de dire si cette annonce sera suivie d’actions concrètes sur le terrain. Néanmoins, « elle traduit le fait que, du côté du MR, on estime qu’il y a une galaxie socialiste - recouvrant une série d’organisations - qui milite non seulement pour un idéal politique mais qui roule pour le Parti socialiste. Je ne suis pas sûr qu’on partage cela du côté des Engagés, mais on a accepté de le faire figurer dans l’accord de gouvernement », observe Jean Faniel, politologue et directeur général du CRISP.
Cette déclaration fait directement écho aux propos tenus par le président du MR Georges-Louis Bouchez, le 18 juin dernier, à l’encontre du mouvement Présence et Action Culturelles (PAC). Lors d’une concertation organisée par les présidents du MR et des Engagés, le libéral avait accusé les associations comme PAC d’utiliser « l’argent public, l’argent cotisé par tous les citoyens, afin de financer le Parti socialiste » et avait promis de « remettre de l’ordre dans tout cela ».
« Ces accusations sont fausses, on n’utilise pas notre argent pour faire la promotion du PS », clarifie Sarah de Liamchine, directrice de PAC, qui s’inquiète de « l’état d’esprit » dans lequel s’ouvre cette nouvelle législature. « Cet événement semble lié à ce qu’on peut lire dans les déclarations politiques. Et cela laisse penser que certaines associations font la promotion de partis politiques avec les fonds publics. Ce qui à ma connaissance n’est pas le cas, que ce soit chez nous ou chez d’autres », continue-t-elle.
Et d’ajouter : « De mon point de vue, proférer de telles accusations c’est également remettre en question les services de l’Etat qui contrôlent rigoureusement les associations tant sur le fond que sur la gestion administrative. Il est dommage que les partis au pouvoir désavouent de la sorte leur propre fonction publique ».
Des liens historiques
Sur quoi se basent donc les suspicions du MR et de Georges-Louis Bouchez, traduites dans les accords de gouvernement ? Pour le comprendre, il faut faire un voyage dans le temps. Et observer les liens historiques entre les partis politiques et certaines organisations, dont des associations d’éducation permanente.
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