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Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles : quel sort attend le secteur de la santé et du social ?

19/07/24
Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles : quel sort attend le secteur de la santé et du social ?

Après la Wallonie, le Guide Social s’attaque au programme du tout nouveau gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles ! Renforcement de l’enseignement spécialisé, réforme des formations en soins infirmiers, harmonisation de la valorisation barémique des puéricultrices ou bien encore attention particulière au bien-être des travailleurs de l’aide à la jeunesse : découvrez les projets de la majorité MR-Engagés pour le Social et la Santé !

Le casting est désormais connu  ! Elisabeth Degryse, l’ancienne vice-présidente des Mutualités chrétiennes, devient ministre-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Elle sera en outre (excusez du peu  !) responsable du Budget, de la Santé, de la Culture, de l’Education permanente, de l’Egalité des chances ou bien encore du du Droit des femmes. A ses côtés, on retrouve notamment Valérie Lescrenier qui sera en charge de la Petite enfance, de la Jeunesse et de l’Aide à la jeunesse.

Mais, quelles sont les mesures sur la table de cette nouvelle équipe MR-Engagés ? Quelles sont les grandes lignes directrices qui jalonneront les cinq années de cette législature ?

Le Guide Social a épluché la Déclaration Politique Communautaire (DPC) afin de traquer les annonces qui concernent les professionnels et les structures de la Santé et du Social.

Lire aussi : La Wallonie a un nouveau gouvernement : à quelle sauce va être mangé le Social / Santé ?

Les subsides des ASBL francophones au cœur de modifications profondes

Dans la même lignée que le gouvernement wallon, le nouvel exécutif de la Fédération Wallonie-Bruxelles annonce son intention de réformer les mécanismes relatifs aux subventions des associations francophones. Il souhaite, en effet, «  réduire la dépendance des associations aux financements facultatifs annuels, fragilisant la dynamique de ces structures et leur capacité de rétention de leur personnel. Après une analyse de chacun de ces crédits thématiques, de leur objet et de leur éventuelle redondance, la bascule vers des financements quinquennaux pérennes sera favorisée.  »

Et de rajouter  : «  Le solde des crédits facultatifs sera partagé entre le maintien d’un montant destiné à soutenir des initiatives innovantes et le montant participant à l’effort budgétaire.  »

Pointons finalement que le nouvel exécutif souhaite faire la chasse aux ASBL qui dévoieraient «  de l’argent public pour des actions de promotion de partis politiques. »

Santé  : soutien aux secteurs en pénurie et révision des formations en soins infirmiers

Le médical ainsi que le paramédical sont touchés depuis de nombreuses années par une pénurie criante de travailleuses et travailleurs. Pour endiguer ce phénomène, le duo Les Engagés-MR annonce son intention «  d’identifier et d’examiner toutes les pistes susceptibles d’apporter une réponse à cette pénurie et en particulier, lorsque c’est pertinent, à mettre en place des incitants à l’orientation ou à la réorientation vers les formations menant à des métiers en pénurie.  »

La nouvelle coalition veut, par exemple, s’attaquer au paysage des formations en soins infirmiers. Concrètement, elle entend bien prendre des mesures visant à garder «  une seule filière de bachelier en soins infirmiers.  » Notons aussi qu’une attention particulière sera donnée aux conditions de stages des étudiants  : «  Les conditions de stage des étudiants évolueront pour garantir l’amélioration de l’encadrement et la reconnaissance de leur pratique. Le Gouvernement veillera à ce que les stages renforcent l’attractivité de la profession.  »

Lire aussi : Réussir son premier stage en soins infirmiers : voici 10 conseils

Au niveau de la prévention, le Gouvernement de la FWB s’engage notamment à  «  contribuer à l’amélioration de la santé des enfants en veillant à une meilleure articulation entre Centres psycho-médicosociaux (CPMS) et Services de promotion de la santé à l’école (PSE) et en étudiant l’opportunité de mettre en place une structure unique dédiée à la santé des élèves. Il évaluera les services PSE et CPMS, les optimisera, harmonisera les pratiques et, le cas échéant, renforcera les équipes.  »

Rayon santé, notons encore ces mesures  :

  • Amélioration de la reconnaissance des diplômes non européens relevant des professions de soins de santé.
  • Accélération, simplification et informatisation des procédures pour obtenir l’agrément des professions de santé.
  • Poursuite et renforcement de la formation initiale et continue des actrices et acteurs de terrain (personnel de l’aide à la jeunesse et des maisons de justice, personnel de la santé, agents de prévention, agents de sécurité, enseignants, éducatrices et éducateurs de rue, …) sur l’égalité de genre, les violences et les enfants exposés aux violences conjugales.

Petite enfance  : valorisation du personnel et soutien à la création de milieux d’accueil 

Première mesure annoncée pour le secteur de la Petite enfance  : la simplification des démarches d’inscription par la création d’une liste unique et un dossier unique de candidature digitalisée. «  La mise en place d’une telle liste unique présente divers avantages dont notamment la réduction des sollicitations pour les structures d’accueil  », précise la DPC. Et de rajouter  : «  Dans un souci de simplification administrative pour les parents et les milieux d’accueil, le Gouvernement étudiera l’implémentation d’un calcul automatique de la Participation Financière des Parents.  »

Le nouveau gouvernement s’engage également à mener une réflexion sur les mécanismes de subsidiation en veillant notamment à l’équité entre les différents types de milieux d’accueil ainsi qu’à la mise en place d’une équipe de puéricultrices volantes répartie adéquatement par zone territoriale. Rajoutons aussi qu’il «  développera d’autres possibilités d’accueil de la petite enfance complémentaires aux milieux d’accueil traditionnels permettant de répondre à des besoins plus spécifiques, ponctuels ou limités dans le temps.  »

Pointons aussi une volonté de valorisation du personnel de la petite enfance.

Au menu  ? Une Harmonisation de la valorisation barémique des puéricultrices, «  en veillant à l’impact sur les milieux pratiquant la PFP libre, de manière à éviter la concurrence entre secteurs, et il mènera une réflexion sur les aménagements de fin de carrière.  » Il sera aussi question du passage de toutes les accueillantes d’enfants conventionnées au statut de salariées. Autre objectif de cette nouvelle équipe  : faciliter les stages en milieux d’accueil et la formation en alternance et mettre en place le nouveau profil de formation accueillante d’enfants.

Lire aussi : Pénurie de travailleurs dans la petite enfance : quelles causes et solutions ?

«  Le Gouvernement, en concertation avec le secteur, révisera la liste des qualifications requises pour accéder aux métiers d’accueil de la petite enfance et la valorisation des acquis de l’expérience permettant de faire valider des compétences acquises en cours de carrière, sans impacter la qualité de l’accueil  », peut-on également lire dans le document

Sur la table du nouveau gouvernement, nous retrouvons encore :

  • une réforme de la gouvernance de l’ONE ;
  • la finalisation de la réforme de l’accueil temps libre ;
  • un soutien aux services de garde d’enfants malades à domicile ;
  • un soutien à l’accompagnement de la parentalité, via par exemple le renforcement des services d’accompagnement des familles et leur augmentation.

Renforcement de l’enseignement spécialisé

Concrètement, le gouvernement s’engage notamment à  :

  • repenser le processus d’orientation vers l’enseignement spécialisé, afin de s’assurer que seuls les élèves ayant réellement besoin de cet encadrement y soient  ;
  • examiner et ajuster la répartition géographique de l’offre d’enseignement spécialisé pour viser une meilleure proximité du domicile de chaque élève ;
  • recentrer significativement l’enseignement spécialisé de type 8 au bénéfice des enfants présentant des troubles aigus de l’apprentissage, pour mieux répondre à leurs besoins spécifiques  ;
  • évaluer l’allocation des ressources humaines paramédicales pour les élèves de l’enseignement spécialisé de type 5 qui ne fréquentent pas une école adossée à un centre médical  ;
  • En collaboration avec l’offre actuelle d’enseignement spécialisé de type 5, renforcer et évaluer le dispositif de soutien scolaire pour les enfants malades de longue durée.

Rajoutons aussi sa volonté de solutionner la problématique des transports scolaires pour les enfants de l’enseignement spécialisé.

ASBL de Jeunesse  : révision des rôles et missions + diminution de la charge administrative

Les rôles et missions des Organisations de Jeunesse et des Centres et Maisons de Jeunes seront revus, annonce le duo MR-Engagés.

Il s’agira également d’établir sur tout le territoire de la FWB une offre d’associations. «  Pour ce faire, le Gouvernement pourra établir une priorité dans les zones territoriales moins couvertes par des associations de jeunesse.  » Et de rajouter  : «  Pour permettre aux opérateurs jeunesse de se consacrer pleinement aux jeunes, il est crucial de diminuer les charges administratives et ainsi les simplifier. Et, dans un souci constant d’amélioration de la bonne gouvernance et de la saine gestion des deniers publics, les appels à projets, circulaires, polyagréments seront revus afin de faciliter la lisibilité des financements et des reconnaissances.  »

Aide à la jeunesse  : soutien aux travailleurs et collaborations

Première promesse et non des moindres pour les travailleuses et travailleurs  : «  Le Gouvernement aura une attention particulière au bien-être des travailleurs des secteurs de l’aide à la jeunesse et à l’attractivité de ces métiers. Comment  ? Via notamment la révision du protocole d’encadrement, la formation, la supervision en regard des enseignements de l’étude scientifique relative à la complexité des prises en charge au sein du secteur de l’aide à la jeunesse, tenant compte par ailleurs qu’il faudra réaffirmer le principe de subsidiarité et le travail en intersectorialité.  »

Du côté de l’aide à la jeunesse, le gouvernement annonce ensuite sa volonté de permettre l’échange d’informations entre les acteurs du secteur de l’aide à la jeunesse, de l’enfance, de la santé, de la santé mentale ainsi qu’avec les services qui traitent de la problématique des violences intra-familiales, en ce compris en milieu hospitalier. La majorité développe  : «  Il s’agit ici d’appréhender l’enfant et le jeune de façon holistique et non de travailler sous une logique de silo, contre-productive pour le mineur. Les cadres légal et déontologique seront adaptés en ce sens, notamment afin de permettre la participation de ces travailleurs aux concertations de cas et ainsi prévenir les situations de maltraitance ou de violence.  »

Autre mesure  : favoriser une prise en charge adaptée des jeunes à la croisée des secteurs de l’aide à la jeunesse, du handicap et de la santé mentale. «  Il est en effet impératif que les différents services et acteurs impliqués collaborent davantage, y compris au niveau administratif, notamment afin d’éviter que ces jeunes ne doivent in fine être pris en charge par l’aide à la jeunesse faute de prises en charge adéquates par les secteurs compétents ou se retrouvent placés en IPPJ.  »

Lire aussi : Jeunes incasables : les ministres s’unissent pour trouver une solution

A l’heure d’écrire ces lignes, les grandes lignes directrices pour la Wallonie et la Fédération Wallonie-Bruxelles sont donc connues. Le Fédéral et Bruxelles, de leur côtés, n’ont pas encore dévoilé leurs secrets  !



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