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Contrôler les jeunes qui ne touchent pas encore le chômage : "un drame social programmé"

14/02/14
Contrôler les jeunes qui ne touchent pas encore le chômage:

Depuis début février, l’Onem a entamé une bataille contre le chômage des jeunes. L’organisme contrôle les jeunes diplômés avant même qu’ils touchent leurs allocations de chômage. Réactions.

Si le jeune ne fait pas assez d’effort pour trouver un emploi, il ne touchera pas ses allocations de chômage. Tel est le nouveau combat entamé par l’ONEM il y a deux semaines. Un jeune sorti de l’école sera convoqué à l’ONEM après 7 mois de stage d’attente. A moins qu’il n’apporte de bonnes preuves de ses démarches de recherche d’emploi, il n’aura rien. 30.000 jeunes devraient être convoqués. L’objectif, prendre en charge les jeunes au plus vite pour leur éviter de sombrer dans le chômage.

Critiques multiples

Du côté des syndicats, c’est la panique. Selon eux, toucher le public en pleine découverte du monde du travail n’est pas la solution. « C’est un drame social programmé », a indiqué la CSC au quotidien Le Soir. Du côté de la FGTB on indique que « les jeunes concernés n’ont pas de connaissance du marché du travail, ne connaissent pas bien les procédures et exigences de l’ONEM. Il y a donc de grandes chances que bon nombre d’entre eux soient évalués négativement alors que leurs efforts ne sont pas nécessairement insuffisants ».

Ecolo choqué

Du côté Ecolo, on estime que «  l’Onem laisse les jeunes à l’abandon ». C’est du moins ce qu’a affirmé Emily Hoyos, co-présidente d’Ecolo, dans le quotidien Le Soir du 5 février. Son postulat est simple : à quoi bon vouloir faire des économies budgétaires en s’attaquant à ceux qui coûtent le moins au chômage. En leur coupant l’herbe sous le pied, « c’est une manière brutale d’envoyer les jeunes aux CPAS et aux pouvoirs locaux. Les CPAS sont le Samu Social du fédéral », a-t-elle ajouté. La co-présidente d’Ecolo propose donc de « donner du sens au stage d’insertion » par la création d’un «  contrat-jeune ». Ce contrat donnerait la possibilité de faire un job à mi-temps dans une commune, un CPAS, une maison de repos ou autre domaine « avec une valeur ajoutée sociétale ». Tout cela pendant le stage d’insertion et avec une rémunération minimum.

Donner une chance aux jeunes

Cette proposition (qui fera partie du programme d’Ecolo pour les prochaines élections) devrait coûter 90 millions d’euros au contribuable. Mais d’après Emily Hoyos, l’Etat Fédéral s’en sortirait largement. D’une part car il y aura moins d’allocations d’insertion à payer pour ces jeunes qui trouveront du travail plus facilement et d’autre part, car la « logique de laisser les jeunes sans solutions et de les sanctionner n’est pas normale ».

L’Onem rassure

L’Onem se dit bien au courant de la situation des jeunes et qu’ils mettront tout en œuvre pour contrôler objectivement. « Nos fonctionnaires ont été formés pour que les entretiens se déroulent au mieux », a indiqué Serge Baert, conseiller général à la réglementation chômage et contentieux de l’ONEM au journal Le Soir.

Selon les derniers chiffres d’Actris fin janvier 2014, le taux de chômage à Bruxelles serait de 20.9%. Un taux plus faible que 2013. Quant au taux de chômage des jeunes, il est passé de 32.4% en janvier 2013 à 30.4%.

Sources : Le Soir, du 4 et 5 février 2014

Lire aussi :

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Commentaires - 10 messages
  • L'Onem devrait retourner à l'école eux qui sont des donneurs de leçons. En effet, ils y apprendraient un dicton qui dit : si tu donnes un poisson à un homme, il mangera un jour, si tu lui apprends à pêcher, il mangera toute sa vie.

    En clair, c'est pas en donnant des coups de bâtons que les jeunes apprendront comment trouver un emploi surtout si on ne leurs dit pas comment faire et surtout leurs donner les outils pour pouvoir trouver un job. L'argent en est un comme dans toute chose et l'Onem ne se demande pas comment les jeunes vont payer les timbres, les déplacements, les vêtements etc pour les entretiens d'embauches. De plus, il serait bien de faciliter l'accès au permis de conduire pour les jeunes (qui est très cher aussi). Il serait bon de s'en prendre et s'accabler sur les jeunes qui sont les boucs émissaires de notre époque. Les jeunes ont assez de difficultés pour trouver un travail, avoir un logement, l'accès à la propriété, avoir une voiture et l'assurance qui va avec et en prime on a la crise qui n'existaient pas auparavant. Cela suffit grandement !!!.

    Alexei vendredi 14 février 2014 22:06
  • déjà nos jeunes mettent un an avant de toucher quoi que ce soit en sortant de l'école(pour ceux qui ne trouvent pas de travail)...Allons - y en les culpabilisant avec des méthodes pour le moins dévalorisantes...Et en plus,faites par des politiciens..au -dessus de tout soupçon...

    mariepaulecool samedi 15 février 2014 00:53
  • J'aimerais partager mon expérience avec l'Onem. J'ai 27 ans et suis étudiante en dernière année Master à l'ULB. J'ai travaillé durant 2 ans comme assistante sociale et j'ai été licencié en septembre 2013. Je me suis inscrite au chômage car je n'ai pas trouvé directement un emploi. L'Onem a refusé de m'octroyer les allocations du chômage car j'ai un diplôme d'assistant social et que je pouvais facilement trouver un emploi. Entre temps, je n'ai rien trouvé. Je vis de ma bourse d'étude. rnrnCe que j'ai du mal à comprendre, même quand on ouvre le droit au chômage, on nous le refuse!!!???

    Sevil mardi 18 février 2014 12:14
  • Pour info, Actiris - ceci concerne donc Bruxelles - organise de puis l'été dernier des séances d'informations spécifiquement pour ces jeunes visés par ce stage d'insertion professionnel. La séance leur explique l'ensemble des obligations, les mécanismes d'évaluation auxquels ils seront soumis à l'ONEM, mais l'accompagnement qui leur est offert par les services d'Actiris avec présentation des aides disponibles. Cette séance intervient dans les tous premiers jours suivant l'inscription de ce jeune. Ensuite, dans les 10 jours, le jeune est convoqué dans une antenne d'Actiris pour rencontrer son conseiller emploi référent qui assurera un accompagnement régulier de ce jeune. S'il n'est pas parfait, ce dispositif garanti que les jeunes sont pris en charge, informés, épaulés, ceci ne portant pas de jugement sur l'opportunité et les modalités des contrôles réalisés par l'ONEM. Pour rappel également, ces mesures sont des choix politiques, les administrations exécutent mais ne décident pas ces mesures ...

    Michou 62 jeudi 20 février 2014 08:49
  • Je trouve ça plus qu'angoissant cette chasse aux sorcières, surtout dans un environnement sans beaucoup d'emploi, et dans un monde où la plupart des boulots manquent dramatiquement de sens et sont dégradants pour l'homme et son environnement. Mobiliser les jeunes dans cette spirale de contrôle leur ôte la créativité de se tourner librement vers des activités bénéfiques pour tous, que ce soit comme bénévole ou comme porteurs de projets, pas forcément rentable, mais assurant une cohésion sociale importante. rnrnIl ne fait pas bon d'être jeune aujourd'hui en Belgique, à moins de sortir d'un milieu aisé, et encore...

    Sandrineb jeudi 20 février 2014 09:13
  • Cela montre bien comment l'administration nous considère: comme primordialement des profiteurs. Il est saisissant de constater qu'Actiris doit nous aider à justifier que l'on ne l'est pas alors qu'on a autre chose à faire, chercher du travail peut-être. Sauf que là, c'est l'abandon.

    thomatos jeudi 20 février 2014 10:58
  • Je suis contre la symbolique du droit au chômage des jeunes, car c' est un droit basé sur un travail. Mais d'accord que l'on crée une allocation sociale pour les jeunes qui n'ont pas de toit, ne vivent pas chez leurs parents. Il faut être proportionné par rapport à des personnes qui ont travaillés, et ont mis dans la caisse commune. Et comment faisait on quand elle n'existait pas!. Soyons respectueux des personnes qui ont payés toutes leurs vie pour les autres, qui n'avait pas ce type d'allocation et auront une pension proportionnée et franchement basse. je n'ai rien contre les jeunes.

    fleur du limbourg vendredi 21 février 2014 14:05
  • J'ai été contrôlée il y a un mois et j'ai eu un positif.rnJe peux être d'accord pour la PRISE EN CHARGE des jeunes. Mais ça ressemble plus à des convocations policières plus que du soutien et de l'aide. C'est parce que je connaissais quelqu'un qui a pu me dire ce qu'il fallait apporter comme preuves ( je parle de la farde HYPER BIEN ORGANISEE) sinon j'aurais certainement eu un avis négatif malgré toutes mes recherches.rnCe que je ne peux absolument pas comprendre c'est que le contrôle commence par nous, les petits derniers qui n'y connaissons rien et donc, qui allons nous faire avoir à la moindre erreur, alors que, on connait tous des tas de personnes qui devraient être contrôlées depuis 10 ans.. Et ces personnes là seront contrôlées (ou pas) en dernier. En somme comme il est dit dans l'article, on ne coute rien, et dans un but "économique" on commence par nous. Le seul mot que j'ai retenu là dedans c'est MINIMUM !!!

    Emiringlet vendredi 21 février 2014 14:30
  • Etant jeune, je suis d'accord sur le faite qu'à la base, les jeunes ne devrait pas touché du chômage car c'est effectivement un droit basé sur le travail. Mais quand j'étais étudiante, j'ai travaillée dans une discothèque ou j'avais un statut d'employer et ou j'ai "casqué" pour les "chômeur" (Je vise évidemment tous ceux qui profite allègrement du système sur le dos des travailleurs et non ceux qui ont perdu leur emploi suite à une restructuration d'entreprise ou autre, créer par bien sur la crise, que les politiciens n'arrange pas!). C'est clair qu'il y en a blindé qui devrait être contrôler depuis belle lurette!!! Et qu devrait même être viré du chômage ! rnrnMalheureusement, on ne refera pas le système belge ... rnA moins que, tous les belges s'y mette en même temps ... La on fera peut être bouger les choses ... On devrait s'inspirer des pays qui fonctionne bien ... Car quand on sait qu'on est le pays le plus taxé et qu'on subit une crise économique depuis plus de 10 ans ... Y a de quoi se poser des questions?! Mais par ou passe cet argent?! rnFaudrait arrêté d'être le pays du bon accueil ici. rnCar s'il est logique que le chômage est un droit basé sur le travail ... Une personne immigré n'en a pas .... rnrnEt étant éduc, durant mes études, j'ai été chez une femme pour aider ses enfants à faire leurs devoirs, mais sa maison, c'est le CPAS qui lui payait son loyer et qui même allait lui ACHETER une maison prochainement! Et après, ça dit ne pas avoir d'argent et se balade avec le dernier Iphone ... La aussi il y a pas mal de chose a REVOIR! ... Bref, gros dégoût de ce système ...rnMais bon en attendant, même si on finira par "crever" de faim même en travaillant temps plein ... Faut continuer à avance dans cette Belgique qui creuse l'écart Riche-Pauvre de plus en plus chaque jour ...

    Jennifer-01 samedi 22 février 2014 23:40
  • Jennifer, quel beau discours d'extrême droite !!!rnSelon moi, il est beaucoup trop facile, mais surtout extrêmement dangereux d'établir un lien de causalité entre immigration et chômage.rnAvant d'écrire, il est souvent judicieux de réfléchir... ça évite de dire de bêtises !

    Simon3110 lundi 24 février 2014 10:16

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