Décès du "Patriarche"

Lucien Engelmajer, plus connu sous le pseudonyme du "Patriarche", serait décédé au Bélize, à l’âge de 86 ans, des suites d’une pneumonie, indique la rubrique nécrologique de la Dépêche du Midi.

Le "Patriarche" s’était exilé dans cet Etat d’Amérique centrale après qu’il soit apparu que son association de revalidation de toxicomanes lui avait servi à remplir ses propres comptes en banque.

Cet ancien brocanteur avait ouvert son premier centre en Haute-Garonne en 1972. La méthode était très dure. La cure commençait par un sevrage brutal. Les toxicomanes laissaient leurs papiers à l’entrée, et leurs allocations sociales étaient versées directement à l’association. Les patients devaient travailler bénévolement, en vendant le journal Antitox, en participant à des brocantes ou en restaurant des fermes et des châteaux. En quelques années, l’Organisation internationale Lucien Engelmajer avait ouvert 200 centres de cure dans 17 pays, dont la Belgique. En 25 ans, les centres Engelmajer ont accueilli près de 100.000 toxicomanes.

En France, l’organisation "Le Patriarche" avait été inscrite au répertoire des sectes dans le rapport parlementaire de 1995. En janvier 2007, le fondateur avait été condamné par défaut à 5 ans de prison ferme et 375.000 euros d’amende pour détournement de fonds. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, il était aussi en procédure suite à une plainte de viols et agresssions sexuelles, introduite par six ex-pensionnaires. Les subsides publics, le bénévolat et les détournements d’allocations auraient permis à Lucien Engelmajer d’amasser une fortune estimée à 150 millions d’euros en 1998.

En Belgique, les activités du "Patriarche" ont été reprises par une nouvelle association, Dianova International. Les méthodes ont changé. Le recours au bénévolat n’existe plus, et l’encadrement a été confié à des professionnels, a indiqué la présidente de Dianova Belgique au journal Le Soir. Le rapport de l’administration wallonne, qui lui a alloué une aide de 41.490 euros, souligne la rigueur de gestion, le professionalisme et la transparence de la nouvelle organisation.