L'euthanasie à 24 ans, c'est légal

Une jeune femme de 24 ans sera euthanasiée cet été. En toute légalité. Raison invoquée : Laura estime sa souffrance psychique incurable.
Des cas comme celui de la jeune Laura suscitent toujours débats et soulèvent des questions éthiques au cœur du secteur psycho-médical. La jeune néerlandophone, qui demande l’euthanasie cet été, est en bonne santé physique, elle a des amis, elle aime le théâtre… Sa motivation pour mourir ? La vie n’est pas faite pour elle !
Une vie de souffrance psychique
Laura est en proie à des dépressions à répétition et à d’autres problèmes de santé mentale si intenses, qu’elle a estimé que sa souffrance psychique ne s’arrêterait jamais. Elle a pris sa décision suite à une rencontre faite à l’institut psychiatrique où elle est suivie. Une autre patiente lui a expliqué la manière dont elle organisait son euthanasie et la jeune femme de 24 ans y a vu une porte de sortie face à une souffrance psychique qu’elle estime intolérable et incurable. Laura n’est d’ailleurs pas la seule à entreprendre cette démarche.
Une démarche légale
La Belgique accueille chaque année une soixantaine de demandes d’euthanasies pour douleurs psychiques. Ce passeport pour une programmation de fin de vie est en effet légal. La loi du 28 mai 2002 autorise les patients à demander l’euthanasie lorsque leur « souffrance physique et/ou psychique est constante, insupportable et inapaisable ». Outre la douleur physique, des douleurs psychiques insupportables, comme des crises de panique, une dépression, de l’angoisse ou un épuisement émotionnel, peuvent donc motiver un patient à entamer cette démarche.
Une procédure réglementée
Pour pouvoir être euthanasié, un patient doit obtenir l’avis positif de trois médecins. Cette procédure est indispensable. Le corps médical doit aussi vérifier qu’il est capable de discernement et conscient. Autre prérequis : la demande doit être formulée de façon volontaire, réfléchie et répétée. En fin de procédure, une déclaration est déposée auprès de la commission de contrôle euthanasie. Ce sujet, forcément tabou, continue de faire débat. Les partisans du droit à l’euthanasie estiment que la douleur ne peut être entièrement objectivable et qu’avoir un droit sur sa mort dans ce cas-là est fondamental. Pour les opposants, il s’agit d’une forme de suicide assisté.
Quid du suivi ?
Envisager la mort comme seule issue peut résonner comme un échec. Outre la dimension dramatique du choix de Laura, cela pose question au niveau de son suivi depuis son enfance, puisqu’elle affirme qu’elle voulait déjà mourir à l’âge de 6 ans ! Dans une interview accordée au quotidien flamand De Morgen, elle explique notamment son mal de vivre par son enfance difficile. Plus particulièrement par la négligence dont elle s’estime victime, face à ses comportements autodestructeurs, qui n’auraient pas été pris en considération par ses proches et ses professeurs. Elle affirme se sentir délivrée d’un poids énorme depuis qu’elle sait que sa décision a été acceptée. Sujet sensible !
Sandra Evrard
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