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Les funérailles des indigents

02/11/07
Les funérailles des indigents

La Fondation Roi Baudouin publie une nouvelle étude sur les enterrements des personnes indigentes.

Quand les membres de la famille ne peuvent payer les frais d’un enterrement, il revient à la commune de prendre ces coûts en charge. Les communes sont nombreuses à veiller à ce que les funérailles des indigents se déroulent dans des conditions dignes et humaines. Mais l’enquête révèle des pratiques différentes de commune à commune.

La loi du 20 juillet 1971 prévoit que "la mise en bière et le transport des corps des indigents se (fassent) gratuitement et d’une manière décente". Mais la notion de personne "indigente" ou de "funérailles décentes" permet diverses interprétations. Et aucune modalité pratique n’est précisée.

A Bruxelles-ville, le nombre moyen d’inhumation de personnes indigentes s’élève entre 100 et 200 par an. De grosses communes bruxelloises, comme Schaerbeek, Ixelles, Forest ou Uccle comptent chaque année entre 30 et 50 cas par an. A Anvers, le CPAS finance entre 400 et 500 funérailles annuellement. Les chiffres diminuent à mesure qu’on s’écarte des grands centres urbains.

Les défunts enterrés aux frais de la commune sont d’une part les SDF, et d’autre part les indigents "proprement dits", qui meurent chez eux ou à l’hôpital. A Bruxelles-ville, ces derniers sont cinq fois plus nombreux que les SDF.

Les habitants de la rue sont généralement insérés dans des réseaux informels de solidarités. Pour leur décès, il s’agit avant tout d’informer et mobiliser le réseau social, ce qui n’est pas toujours évident.

Les indigents, par contre, vivaient généralement très isolés. Et l’enterrement se fait souvent sans personne autour d’elles, si ce n’est les employés des pompes funèbres. Certaines communes prévoient qu’un employé communal veille au bon déroulement des obsèques. A Bruxelles, l’asbl AIC (Association pour l’Inhumation et la Crémation) envoie un bénévole lorsqu’on n’a pas pu retrouver de familles ou de proches.

La principale revendication est de pouvoir identifier l’emplacement. A Charleroi, un piquet marque l’endroit avec juste un numéro. En région bruxelloise, il s’agit plus souvent d’une croix en bois, avec le nom et le prénom du défunt. Les emplacements sont le plus souvent en terre commune pour une durée de 5 ans, même si, en pratique, les communes laissent souvent les corps plus longtemps.

Savoir plus :

Un adieu digne pour tous, sur le site de la Fondation Roi Baudouin




Commentaires - 3 messages
  • Bonsoir,
    J'ai été avertie la vieille de on enterrement, il a été enterré chez les indigents, je m'en veux; on se parlait plus, l'avocat n'a rien fait pour nous retrouver avant sa mort, mort le 31 et enterrer le 1 , si vite, je suis contre cette loi, me retrouver quand il est trop tard, pas le ceremonie, la famille, mon deuil ne sera jamais fais, j'ai pas le droit de placer une pierre, me receuillir sur un tas de terre pourquoi

    marie59 mercredi 30 décembre 2015 18:42
  • En l'absence de souhaits ou testaments du défunt, ne serait-il pas plus digne de recourir Í  la crémation pour les SDFs et les indigents?

    Pour ce qui concerne l'information des familles, c'est effectivement un problème. Il est juste regrettable que ces dernières ne prennent pas toujours leur part de responsabilité. Bien commode de se plaindre des personnes extérieures quand on n'a pas soit-même fait le nécessaire pour éviter d'en arriver lÍ .

    Jean23 mardi 31 octobre 2017 13:05
  • Mon papa est décédé dans la région de Bruxelles. A l'époque, je n'avais malheureusement pas de travail et je ne pouvais assumer l'enterrement. La commune m'avait expliqué que malgré tout, je pouvais accompagner son cercueil jusqu'au cimetière. Il suffisait que je téléphone en début de semaine pour connaître le jour et l'heure de l'enterrement. J'ai téléphoné et une horrible nouvelle m'a été annoncé. Il y a eu une erreur administrative. Mon père avait été considéré comme sans famille, et il était déjà enterré. Je ne m'en suis jamais remise. J'ai reçu une lettre officiel d'excuses de l'Etat belge mais ça n'a pas comblé cette douleur que je traine toujours aujourd'hui. Je pense parfois porter plainte mais est-ce vraiment la solution? Peut-être que je vais plutôt lui rendre un hommage. je suis allée près de sa tombe, j'ai mise une plante en terre, j ai creusé un petit trou pour y mettre ses chaussures. Il m avait demandé de les avoir avec lui afin d'être convenable pour le paradis:)

    sisiroses dimanche 1er mai 2022 13:18
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