Les funérailles des indigents

La Fondation Roi Baudouin publie une nouvelle étude sur les enterrements des personnes indigentes.
Quand les membres de la famille ne peuvent payer les frais d’un enterrement, il revient à la commune de prendre ces coûts en charge. Les communes sont nombreuses à veiller à ce que les funérailles des indigents se déroulent dans des conditions dignes et humaines. Mais l’enquête révèle des pratiques différentes de commune à commune.
La loi du 20 juillet 1971 prévoit que "la mise en bière et le transport des corps des indigents se (fassent) gratuitement et d’une manière décente". Mais la notion de personne "indigente" ou de "funérailles décentes" permet diverses interprétations. Et aucune modalité pratique n’est précisée.
A Bruxelles-ville, le nombre moyen d’inhumation de personnes indigentes s’élève entre 100 et 200 par an. De grosses communes bruxelloises, comme Schaerbeek, Ixelles, Forest ou Uccle comptent chaque année entre 30 et 50 cas par an. A Anvers, le CPAS finance entre 400 et 500 funérailles annuellement. Les chiffres diminuent à mesure qu’on s’écarte des grands centres urbains.
Les défunts enterrés aux frais de la commune sont d’une part les SDF, et d’autre part les indigents "proprement dits", qui meurent chez eux ou à l’hôpital. A Bruxelles-ville, ces derniers sont cinq fois plus nombreux que les SDF.
Les habitants de la rue sont généralement insérés dans des réseaux informels de solidarités. Pour leur décès, il s’agit avant tout d’informer et mobiliser le réseau social, ce qui n’est pas toujours évident.
Les indigents, par contre, vivaient généralement très isolés. Et l’enterrement se fait souvent sans personne autour d’elles, si ce n’est les employés des pompes funèbres. Certaines communes prévoient qu’un employé communal veille au bon déroulement des obsèques. A Bruxelles, l’asbl AIC (Association pour l’Inhumation et la Crémation) envoie un bénévole lorsqu’on n’a pas pu retrouver de familles ou de proches.
La principale revendication est de pouvoir identifier l’emplacement. A Charleroi, un piquet marque l’endroit avec juste un numéro. En région bruxelloise, il s’agit plus souvent d’une croix en bois, avec le nom et le prénom du défunt. Les emplacements sont le plus souvent en terre commune pour une durée de 5 ans, même si, en pratique, les communes laissent souvent les corps plus longtemps.
Un adieu digne pour tous, sur le site de la Fondation Roi Baudouin
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