Plan Renault pour le Home Sebrechts : 108 emplois menacés

Ce mercredi 31 mars, la direction d’ARMONEA Belgium a convoqué un conseil d’entreprise extraordinaire. Lors de cette réunion, l’employeur a annoncé aux représentants des travailleurs son intention de mettre un terme à l’exploitation de la maison de repos « Home Sebrechts » située à Bruxelles. « 108 emplois menacés : après les vagues de Covid-19, la vague des licenciements ? », alertent les syndicats.
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« Après avoir affronté la pandémie de Covid-19 sans matériel, après avoir vu partir un nombre important de résidents suite à cette même crise, en attente toujours d’une véritable reconnaissance de la part des autorités bruxelloises concernant leur travail et ce malgré des semaines de mobilisation, les représentants et travailleurs du Home Sebrechts ont reçu une véritable douche froide ce mercredi 31 mars au moment de l’annonce par le CEO d’ARMONEA Belgium », déplorent la CNE, le SETCa et la CGSLB.
La fermeture de l’ensemble du site du Home Sebrechts, situé Avenue François Sebrechts n°40 à 1080 Bruxelles est envisagé, mettant en péril l’emploi de 108 travailleurs (29 ouvriers et 79 employés).
Les raisons invoquées par l’employeur sont :
- que le bâtiment ne répond plus aux normes de qualité et de sécurité exigées d’une maison de repos ;
- que le taux d’occupation (nombre de résidents occupant un lit sur le nombre total de lits disponibles au sein de la maison de repos) est trop bas avec des perspectives négatives alors que celui-ci s’élevait en moyenne à 77 % en 2020 dans les conditions que l’on connait ;
- que la situation financière de la résidence tire vers le bas la société exploitante de la maison de repos, pesant ainsi sur les résultats et la santé financière d’ARMONEA Belgium.
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Un préavis de grève
Pour les organisations syndicales et les travailleurs, les arguments de la direction se résument en une décision purement financière qui vise tout simplement à écarter une résidence qui a le malheur de ne pas être suffisamment rentable aux yeux du groupe commercial ARMONEA et de ses actionnaires.
« Il est totalement injuste et révoltant de constater qu’une fois de plus, ce sont les travailleurs et les résidents qui vont payer les frais d’une vision purement commerciale, du business modèle de l’or gris », pointent d’une seule vois les syndicats. C’est pourquoi, ils déposeront un préavis de grève afin de couvrir toutes actions éventuelles au sein de la résidence mais également au sein du groupe ARMONEA.
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La première d’une longue liste ?
L’inquiétude est extrêmement présente que cette décision soit la première et malheureusement pas la dernière au sein de la Région bruxelloise étant donné la suroffre actuelle suite aux nombreux décès engendrés par l’épidémie, la perte de confiance de la population envers l’institution des maisons de repos, la concurrence entre les groupes commerciaux, l’inadéquation des prix pratiqués par rapport à la réalité socioéconomique et la recherche de la rentabilité.
C’est au regard de toutes ces raisons qu’après avoir affronté douloureusement les vagues du Covid-19, les organisations syndicales perçoivent le frémissement d’une nouvelle vague qui n’est certes pas mortelle d’un point de vue physique, mais terriblement destructrice sur le plan social, économique et humain, à savoir celle des licenciements collectifs au sein même d’un secteur pourtant considéré comme essentiel. « Nous allons être extrêmement vigilants par rapport à la préservation de l’emploi dans toutes les résidences d’Armonea à Bruxelles, et réactifs si ces signaux en termes de préservation de l’emploi s’avèrent négatifs », concluent les organisations syndicales.
La phase d’information telle que prévue par la loi Renault commencera le 19 avril à 14h.
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