Première vague : le bilan de l’UNIPSO au Parlement wallon
Ce vendredi 30 octobre, le Parlement wallon a tenu une commission spéciale chargée d’évaluer la gestion de la crise sanitaire. Manque de moyens, épuisement, testing... : l’UNIPSO a donné son bilan de la première vague afin de gérer au mieux la seconde.
L’UNIPSO (Confédération intersectorielle des employeurs du secteur à profit social) a présenté devant le Parlement wallon son rapport sur la gestion de la première vague en tant que représentant qualifié du secteur non-marchand. S’il a regretté que ce bilan ne puisse être entendu que maintenant, le secrétaire général a néanmoins formulé plusieurs recommandations applicables dès ce mois de novembre.
Des réalités plurielles, pour un traitement unique
Partageant les ressentis du secteur, Dominique Van de Sype a d’abord témoigné un grand sentiment d’abandon. Si plusieurs milieux comme celui de l’aide à domicile ont dû réduire leurs activités dès le confinement, d’autres au contraire ont été submergés. Le secteur à profit social regrette aussi un traitement unique : selon les domaines d’intervention, les agréments ou non, les réalités sont bien trop plurielles pour nécessiter les mêmes solutions.
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Un manque de moyens trop important
Ce n’est pas inédit, mais l’UNIPSO l’a de nouveau rappelé. Lors de la première vague, les principaux problèmes étaient une pénurie du personnel, un épuisement des travailleurs, et un manque de matériel adapté.
Pourtant, en première ligne face à l’épidémie, le secteur à profit social a continué d’exercer au mieux ses missions. Face à une faible reconnaissance, beaucoup se sentent réduits à de simples “amortisseurs de la crise”.
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Concertation, aides, testing : les recommandations de l’UNIPSO
Afin de gérer au mieux la deuxième vague, Dominique Van de Sype a préconisé une concertation entre les professionnels du milieu, l’AViQ et le CESE wallon. Pour lui, la clé se trouve également dans une meilleure cohérence et une complémentarité des mesures à tous les échelons. Il faut aussi une communication claire. En plus d’anticiper les besoins du secteur à profit social, cela permettrait par exemple de lancer des appels à commande pour réduire les coûts des équipements.
L’UNIPSO a également relevé des lacunes dans le testing : il est indispensable que la livraison des résultats n’excède pas 24 à 48h. Dominique Van de Sype a pris pour exemple le secteur du handicap. Souvent, les travailleurs sont surexposés puisque le port du masque ou la distanciation ne sont pas forcément possible pour les personnes infirmes moteurs cérébraux ou autistes. “Dès lors, quand on détecte un foyer de contamination, il faut absolument, très rapidement, tester les personnes hébergées, les personnes prises en charge et l’ensemble des travailleurs ; il faut, très rapidement, avoir les résultats ; pour prendre, très rapidement, les mesures.”, a-t-il précisé.
Dominique Van de Sype a rappelé l’importance de maintenir les indemnités et aides financières du secteur. Que ce soit pendant ou après la crise, il faut maintenir une bonne accessibilité à ces services. Afin de préserver les travailleurs, l’accent doit également être mis sur la santé mentale et la gestion du stress.
Si les bénévoles constituent une première solution pour pallier à l’absentéisme, la création d’emplois pour soutenir le non-marchand est fondamentale. “On ne s’improvise pas du jour au lendemain éducateur ou pédagogue dans les métiers sociosanitaires ou sociopédagogiques qui sont les nôtres. Favoriser la mobilité de travailleurs ayant les compétences et qui viennent en renfort quand ils sont à l’arrêt dans leur institution ou en intra-institutions est peut-être une solution à explorer.” a-t-il conclu en commission du parlement wallon.
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