Risque de licenciements dans les hôpitaux et maisons de repos

Les hôpitaux et les maisons de repos risquent de subir une vague de licenciements si l’Etat ne compense pas les pertes financières causées par la crise sanitaire, ont signalé les syndicats lors d’une Commission spéciale Covid.
Outre le manque de matériel et de personnel, il y a eu une absence totale de la concertation sociale et du recours à la médecine du travail lors de la gestion de la pandémie pendant la première vague. C’est ce qu’ont dénoncé les représentants des travailleurs lors de la commission spéciale Covid du parlement bruxellois le 21 janvier. Ils craignent aussi un licenciement massif des travailleurs dû à la baisse du nombre de résidents dans les maisons de repos et à la réduction des prestations ordinaires dans les hôpitaux.
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Une vague de licenciement
Selon les syndicats, si les autorités publiques n’agissent pas rapidement, les hôpitaux et les maisons de repos subiront une vague de licenciement : “On est face à un risque de licenciement dans les MR bruxelloises à cause de la diminution du taux d’occupation. Il y a un risque d’un plan social majeur dans les hôpitaux publics si le fédéral ne compense pas la perte de financement due à l’arrêt des activités non-covid", a mis en garde Carine Rotseleur (CGSP).
Le manque de matériel
Sarah Devigne (CNE) a mis en avant la panique provoquée par le manque de matériel durant la première vague. Elle a notamment mentionné des salopettes trop fines qui se déchirent sans cesse, ou encore du personnel technique qui se retrouve à coudre des blouses. Elle a cité : “Nous ne sommes pas contraire à soigner les patients atteints du Covid-19 mais à la seule condition d’avoir le matériel adapté et ayant toute son efficacité.”
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Absence de concertation sociale et non-recours à la médecine du travail
Pour les organisations syndicales, la concertation sociale a été complètement ignorée. “L’urgence est devenue un prétexte à la non concertation”, a observé Sarah Devigne alors que les retours des experts auraient permis une meilleure compréhension de la réalité du terrain.
Les médecins du travail, quant à eux, n’étaient pas disponibles pendant le confinement selon Anthony Osché (CGSLB). Certains services de prévention externes ont même mis leurs médecins du travail au chômage temporaire, a-t-il expliqué.
Reconnaissance de la pénibilité du métier
Les professionnels de la santé souffrent de la dévalorisation de leur travail et exigent la reconnaissance de la pénibilité de leur métier, ont souligné les syndicats. Ils sont “aujourd’hui reconnus comme des héros alors que pendant des années, ils ont compté pour zéro”, a rappelé Carine Rotseleur (CGSP).
Les représentants des travailleurs ont insisté sur le besoin d’une réforme complète du système de la santé. Selon Carine Rotseleur (CGSP), la revalorisation doit passer entre autres par un changement des normes d’encadrement, un réel plan d’attractivité du métier et un renfort en personnel. “Aujourd’hui, une certaine qualité des soins est maintenue uniquement parce le personnel sacrifie sa santé mentale, sa vie de famille, sa vie sociale au profit de son travail pour pallier au manque d’effectif.”
Les intervenants ont aussi relevé l’incompréhension des travailleurs quant à la délégation d’actes infirmiers et la (sur)taxation de la prime Covid au personnel soignant.
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