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Voici comment contrer les effets néfastes du travail de nuit !

12/08/20
Voici comment contrer les effets néfastes du travail de nuit !

Infirmiers, éducateurs, aides-soignants… Une série de professionnels du secteur psycho-médico-social sont amenés à travailler la nuit. Ce mode de vie peut avoir un impact négatif sur la santé et le bien-être de ceux et celles qui effectuent ces prestations. Pas question de céder au fatalisme pour autant ! Des bonnes pratiques permettent de prévenir les effets indésirables de ce mode de vie.

Personnel œuvrant dans les hôpitaux, les maisons de repos, les structures d’hébergement de l’aide à la jeunesse ou bien celles du secteur du handicap… : dans le milieu psycho-médico-social, nombreux sont les professionnels amenés à effectuer des rotations de nuit. Ces horaires décalés ont, à long terme, un impact non négligeable sur la santé mais aussi sur la vie sociale et familiale de ces hommes et de ces femmes, comme l’ont révélé plusieurs études scientifiques.

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Sommeil chamboulé, surpoids, cancer…

L’ANSES, l’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail, s’est, par exemple, penchée sur le sommeil des travailleurs. Son analyse met en exergue les difficultés rencontrées par les professionnels pour s’endormir en pleine journée. En cause ? La lumière du jour, les bruits plus élevés le jour que la nuit ou encore les obligations familiales… Autant de facteurs qui les empêchent de pouvoir tomber dans les bras de Morphée et donc d’accéder à un sommeil réparateur. Le fait de ne pas pouvoir se reposer correctement après ses heures de travail engendre une diminution de la vigilance et de la concentration. Une situation qui peut avoir comme effet de multiplier le risque d’avoir un accident au travail ou sur le chemin boulot/maison.

De son côté, l’Institut français de recherche et de sécurité, liste également des effets probables provoqués par le travail de nuit. Il fait ainsi état d’une baisse des capacités de concentration et de mémoire. Selon l’INRS, le travail nocturne peut également provoquer de l’anxiété voire de dépression mais également du surpoids ou même de l’obésité. Plus interpellant encore : il serait responsable d’apparition de maladies cardiovasculaires ou d’un cancer. L’INRS pointe encore que « le travail durant la nuit à des effets spécifiques sur la santé des femmes. Il augmenterait le risque de cancer du sein. » Sans compter que ce mode de vie peut également compliquer le déroulement d’une grossesse.

Notons encore cette étude diffusée par l’American Journal of Preventive Medicine. Réalisée auprès de 75.000 infirmières sur une période de plus de 20 ans, elle fait état d’un risque accru de 11% de mortalité pour les travailleurs de nuit par rapport aux autres personnes.

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Des bonnes pratiques à suivre

Malgré ces effets nuisibles sur la santé, une partie des travailleurs sont volontaires pour le travail de nuit. La compensation pécuniaire ainsi que le système de récupération sont des éléments qui sont perçus par certains comme des avantages attrayants. Et puis, des métiers et des milieux du secteur psycho-médico-social ne peuvent pas faire l’impasse sur le travail de nuit. Par contre, il n’y a pas de raison de céder au fatalisme. Une série de bonnes pratiques permettent, en effet de prévenir les effets négatifs de ce mode de vie en décalé.

L’INRS préconise, tout d’abord, d’agir sur l’organisation du travai en instaurant des plannings réguliers et flexibles, en définissant des heures de début et de fin de poste compatibles avec les horaires des transports en commun ou bien encore en prévoyant des temps de pause pour permettre une microsieste nocturne. L’Institut recommande aussi d’adapter les horaires de travail, en évitant par exemple les postes longs, supérieurs à 8 heures et en repoussant le plus possible l’heure de prise de poste du matin (après 6 heures).

Rayon sommeil, les professionnels qui effectuent du travail de nuit sont invités à suivre plusieurs recommandations pour bénéficier d’un repos le plus efficace et réparateur possible. Les voici :

 Eviter les excitants. La consommation de caféine peut avoir lieu en début de poste mais pas pendant les dernières 5 heures de travail.
 Organiser des pauses avec un temps de repos (ou sieste) court de moins de 30 minutes lors du travail de nuit ou lors du poste du matin,
 Limiter l’exposition à la lumière en fin de poste,
 Informer sur les conditions favorables pour obtenir un sommeil diurne de qualité et réparateur à domicile : noir absolu, silence, téléphones débranchés ou en mode silencieux, …
 Respecter le rituel du coucher : lecture reposante, tisane, toilette, …

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L’INRS a également pointé une série d’astuces pratiques concernant l’alimentation ainsi que l’hygiène de vie :

 Ne pas grignoter ni sauter de repas. Respecter 3 prises alimentaires par jour, à horaires les plus réguliers possible, à caler en fonction de son rythme de travail.
 Petit déjeuner complet avec un laitage et des fruits.
 Avant la prise de poste : des protéines (viandes et poissons), des glucides en petite quantité et des légumes.
 Après le travail : un repas plus léger en favorisant les glucides.
 Pratiquer une activité physique régulière.

Afin de lutter contre les effets néfastes du travail de nuit, les professionnels concernés sont donc tenus d’adopter au quotidien une très bonne hygiène de vie.



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