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Charleroi : la toute première Maison de l'Adolescent fête ses dix ans

04/03/20
Charleroi: la toute première Maison de l'Adolescent fête ses dix ans

En avril 2010, la toute première Maison de l’Adolescent de Belgique francophone, appelée MADO, ouvrait ses portes sur le site de l’Espace Santé à Charleroi. Dix années plus tard, l’initiative a fait des petits aux quatre coins du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles, de Mons à Arlon en passant par Bruxelles. Retour sur le création et le développement de ce concept inédit dans nos contrées.

Du 23 mars au 2 avril prochain, la Maison de l’Adolescent de Charleroi célèbrera en grande pompe ses dix années d’existence. A cette occasion une foule d’activités gratuites seront proposées au public cible de la MADO mais également aux professionnels du secteur psycho-médico-social. Au menu ? Plusieurs conférences et ateliers, la présentation de divers outils à l’attention des acteurs de terrain, le vernissage d’une exposition consacrée au travail de rue ou encore un débat animé par le CRIC.

 [A lire] : Vers des structures innovantes pour l’Aide à la Jeunesse

Une équipe pluridisciplinaire : l’ADN de la MADO

L’aventure de la première Maison de l’Adolescent de Belgique francophone a débuté en avril 2010 à Charleroi. L’objectif de cette initiative inédite de l’Aide à la jeunesse était de réunir en un seul et même endroit plusieurs services pouvant répondre aux besoins de jeunes de 11 à 25 ans mais également de leurs proches ainsi que des professionnels qui travaillent au contact de ce public. Les missions ? «  Fédérer en seul lieu les compétences de partenaires de champs différents, de travailler en réseau et en complémentarité afin d’être un relais efficace pour l’adolescent en difficulté et sa famille », définit la MADO de Charleroi. Pour ce faire, la structure d’écoute, d’information et d’orientation s’est entourée d’une équipe pluridisciplinaire composée notamment d’assistants sociaux, d’éducateurs, de psychologues ou encore de pédopsychiatres. Regrouper différents corps de métier : l’ADN de la MADO.

D’expérience pilote, le projet, fort de résultats concluants, a rapidement évolué et pérennisé son existence. Et, il ne s’est pas arrêté là, faisant des petits aux quatre coins de la Belgique. Début 2016, Rachid Madrane, alors ministre en charge de l’Aide à la jeunesse en Fédération Wallonie-Bruxelles, s’est en effet pris d’affection pour la MADO carolo et a voulu multiplier le modèle aux quatre coins du territoire. Sous son impulsion, l’initiative a été lancée à Mons, à Arlon et à Namur. Ensuite, après la Wallonie, le mandataire politique socialiste s’est attaqué à la capitale, en inaugurant le 9 mai 2019, la première Maison de l’Adolescent à Bruxelles en plein cœur de Laeken. Finalement, la cadette de cette grande famille est la Maison de l’Adolescent de Liège, inaugurée en mai 2019.

Depuis lors, plus aucune structure n’a vu le jour en Fédération Wallonie-Bruxelles. Il faut dire qu’entre-temps les élections sont passées par là. Le scrutin a, en effet, modifié le casting ministériel, la MR Valérie Glatigny succédant au PS Rachid Madrane. Et, pour l’heure, la nouvelle ministre n’a pas annoncé une quelconque volonté de reprendre le flambeau de l’élu socialiste dans ce dossier.

 [A lire] : Inauguration de la première Maison de l’Adolescent à Bruxelles

Un concept qui a fait grincer des dents

Si les MADO ont suscité l’engouement de certains acteurs du secteur, saluant l’innovation, d’autres, en revanche, ont émis une série de réserves au sujet de ces nouvelles venues dans l’Aide à la jeunesse. Un des reproches formulés a été que ces Maisons de l’Adolescent marchaient sur les plates-bandes d’autres services comme les AMO, par exemple.

« La Maison de l’adolescent, selon le projet d’arrêté actuel, centraliserait en un seul lieu les compétences de différents partenaires, décoderait la demande du jeune et de la famille et ne ferait qu’orienter le jeune et sa famille. Ainsi, force est de constater que les innovations et les objectifs du projet expérimental de la Maison de l’adolescent, tels que présentés dans le projet d’arrêté, sont déjà rencontrés dans les services d’actions en milieu ouvert », avait interpellé L’Inter-Fédérations de l’Aide à la Jeunesse, dans une carte blanche publiée sur le site du Guide Social. Et de conclure : « Eu égard au projet d’arrêté en l’état, il s’agit d’un dispositif qui pose des questions quant aux besoins réels des jeunes et des acteurs de terrain, quant au respect de certains principes fondamentaux et quant à sa posture au sein du paysage institutionnel actuel. »

Les MADO divisent donc le secteur. En revanche, malgré les critiques émises, elles sont parvenues au fil des années à prendre une place non négligeable dans le paysage de l’aide à la jeunesse. Elles sont devenues de véritables référents jeunesse et cela ne semble pas prêt de s’arrêter !

 [A lire] : Projet d’arrêté "MADO" : l’avis de l’Inter-Fédérations de l’Aide à la Jeunesse

E.V.



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