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La Ligue des Familles, son combat contre l'enfermement des enfants

24/06/19
La Ligue des Familles, son combat contre l'enfermement des enfants

En 2009, la Belgique avait renoncé à l’emprisonnement des familles en centre fermé après plusieurs condamnations de la Cour des droits de l’Homme. Cependant, le dernier gouvernement a fait marche arrière. Un changement de politique qui a fait bondir la Ligue des Familles et d’autres associations.

Mercredi 19 juin, veille de la journée mondiale des réfugiés, la Ligue des Familles a dénoncé l’enfermement des enfants dans le centre fermé 127 bis de Steenokkerzeel. Pour l’association, il représente le visage cruel de la politique d’asile et de migration du gouvernement sortant.

 [A lire] :Le centre fermé pour familles de migrants fait débat

La (non) solution de Maggie De Block

Les décisions du Conseil d’Etat de suspendre la détention d’enfants au sein du fameux centre ne semblent pas faire chavirer le gouvernement fédéral qui entend continuer sa politique. La réponse de Maggie de Block, secrétaire d’état sortante à l’Asile et à la Migration, aux inquiétudes du Conseil d’Etat et de l’association est pour le moins originale, voire carrément risible. Elle propose de rendre moins pénibles les conditions de détention des enfants en améliorant l’isolation des bâtiments accueillants ces mineurs ! Pour la mandataire, cela permettra de les protéger davantage des nuisances sonores…

La Ligue des Familles souligne l’absurdité de cette réponse et pointe l’inefficacité et la dangerosité de ce processus et ces structures pour les enfants. « Enfermer un enfant compromet sa santé dès son arrestation et son arrivée au centre fermé. Les conséquences de l’enfermement sont nombreuses et pas uniquement liées au bruit des avions : rupture avec le milieu scolaire et l’environnement social, perte de repères, reviviscence des traumas passés, anxiété, stress, retard du développement… »
La Ligue des Familles est donc scandalisée par les mesures prises dans le cadre de la politique d’asile et de migration. Le développement de ces enfants est plus que compromis et les traumas possibles pour son développement sont nombreux.
De plus, le côté moral et éthique peut être fortement soulevé comme le rappelle l’association « La Ligue des familles appelle donc le prochain gouvernement à mettre un terme immédiat et définitif à cette pratique honteuse. »

 [A lire] : Les revendicatons de la Ligue des Familles

Des conditions jugées inacceptables

La Ligue rappelle que les conditions de parquement au sein du centre fermé 127 bis de Steenokkerzeel sont inacceptables et comparables à des prisons ou à des camps : « Cette solution pose plusieurs questions : les familles devront-elles rester à l’intérieur durant plusieurs semaines ? Les enfants ne pourront plus jouer dehors ? Et en cas de fortes chaleurs, il ne sera plus possible d’ouvrir les fenêtres ? ». Chaque année on constate 8.000 personnes enfermés dans ces centres. La Belgique est pointée du doigt : « le camp est l’espace qui se crée lorsque l’état d’exception commence à devenir la règle » peut on lire dans le livre « Le pouvoir souverain et la vie nue » de Homo Sacer.

Cette politique de « contrôle des flux migratoires » remplit la fonction symbolique de l’ordre par l’Etat d’exception. Cela relève plus de la question politique que de l’efficacité, il a pour vocation de faire peur et de montrer que des mesures sont prises contre l’immigration. Cependant, au-delà du caractère autoritaire et immoral, cette politique renforce les amalgames entre criminel et migrant.

 [A lire] : La ligue des Familles s’inquiète de l’avenir politique belge

B.T.



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