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Le bénévolat de compétences séduit, grâce à Fovento

29/08/16
Le bénévolat de compétences séduit, grâce à Fovento

L’ASBL Fovento est une nouvelle plate-forme de bénévolat, qui a vu le jour il y a quelques mois et qui met à l’honneur les compétences des bénévoles.

La collaboration a le vent en poupe. Mise en ligne il y a environ quatre mois, la plate-forme Fovento propose un nouveau type de bénévolat, à une communauté qui ne se serait peut-être pas tournée vers lui au départ : les jeunes professionnels. L’objectif : mettre au service des associations ses compétences intellectuelles, dans le but d’avoir un impact sociétal. L’idée est née de quatre Bruxellois : Edouard Jacquin, Vincent Matton, Thomas Vanderstraeten et Guillaume Vanderwinden, qui désiraient partager les compétences acquises sur leurs lieux de travail. Rencontre avec Thomas, « co-founder » du projet.

Un impact sociétal

L’idée de Fovento a germé dans l’esprit des quatre jeunes hommes il y a environ un an, lorsqu’ils se sont rendu compte qu’ils souhaitaient mettre leurs compétences à profit, autrement qu’au travail. « Nous voulions aider les associations en proposant nos compétences professionnelles, les utiliser sur le côté, pour vraiment avoir un impact sociétal. Nous apprenions énormément au boulot, ce qui était super, mais nous n’avions pas vraiment la possibilité d’utiliser ce savoir en dehors ». Après s’être renseignés sur diverses plate-formes de volontariat, un constat s’est imposé : « En Belgique, l’offre de bénévolat est limitée. Soit elle a un impact, mais alors les gens doivent s’engager sur du long terme : par exemple, gérer les finances d’une ASBL. Avec notre style de vie, jeune et dynamique, nous n’avions pas envie de nous engager pour six mois, voire un an. Soit, le bénévolat prend moins de temps, mais ne fait appel à aucune compétence particulière et a un impact plus limité, comme repeindre une façade. Nous voulions changer cela », explique Thomas.

L’offre de Fovento

Fovento propose des missions basées sur du bénévolat de compétences. Ces dernières offrent un impact, un challenge et de la flexibilité aux participants. « Les missions ont un impact car elles solutionnent des problèmes réels rencontrés par les associations, tels que changer les outils de collaboration d’une ASBL. Un bénévole met ses compétences intellectuelles au service de l’association pour résoudre ces problèmes, ce qui représente un challenge pour lui. Enfin, nos missions se veulent flexibles car elles ne prennent pas plus de 3 jours à réaliser. Le bénévole y consacre parfois 3 ou 4 heures par jour, en rentrant du travail. Il est tenu par une obligation de résultats, plutôt que de moyens », précise Thomas.

En pratique, comment ça se passe ?

Concrètement, les associations contactent directement Fovento. Un « co-founder » établit un diagnostic des problèmes rencontrés par l’association et définit ses besoins. « Les bénévoles doivent avoir une vision très claire et précise de ce qui leur sera demandé, pour éviter tout malentendu. Nous ne sommes pas un site de petites annonces pour associations, nous leur offrons un réel outil. Il est parfois difficile pour une association de mettre le doigt sur ses problèmes car elle n’a pas assez de recul. Dès lors, après un premier contact, nous prenons un rendez-vous de 30 minutes, 1 heure et nous rédigeons ensemble la feuille de route des missions ». Le « co-founder » qui prend rendez-vous devient responsable de l’association et lui transmet le cahier des charges, que celle-ci valide.

Les bénévoles

Une fois le cahier des charges approuvé par l’association, Fovento relaye la mission sur son site et sur sa page Facebook. Les bénévoles intéressés peuvent s’y inscrire avec leur compte Linkedin, parcourir les missions, remplir leurs motivations et envoyer leurs candidatures. Le bénévole est ensuite sélectionné ou non. « Tout doit être le plus facile possible pour l’association », explique Thomas. « S’inscrire avec Linkedin est un gage de professionnalisme pour nous, cela permet d’immédiatement voir les compétences de la personne. Une fois la candidature du bénévole acceptée par l’association, ils se contactent et gèrent le bon fonctionnement de la mission ensemble. Nous n’intervenons qu’en cas de problème. »

« Le bénévolat, c’est sexy »

Le public que Fovento voulait cibler n’était, a priori, pas attiré par le bénévolat. « Avec Fovento, nous avons voulu montrer que le bénévolat, c’était sexy, que ça claquait, un peu comme les nouvelles technologies. Finalement, en adoptant un nouvel angle, à savoir celui des compétences, nous avons eu le public que nous souhaitions : celui des managers, des consultants… Des personnes qui, de prime abord, n’en faisait pas, parce qu’elles n’y pensaient pas ». Certaines missions fonctionnent mieux que d’autres, principalement car les bénévoles sont plus nombreux. Ainsi, les domaines juridique, managérial, de la communication ou de la traduction trouvent très vite des participants. C’est plus difficile dans le domaine de l’I.T. « Plusieurs associations nous contactent pour gérer leurs bases de données, mais malheureusement, peu de bénévoles répondent aux critères, car le domaine est fort spécifique. »

Persona

Après ces quelques mois d’existence, Fovento a déjà pu établir ses associations et bénévoles « types ». L’ASBL a une base de 15 associations qui reviennent vers elle régulièrement. Parmi elles, Duo for a Job, Schola ULB, Repair Café, Opération Thermos, Muziekpublique… « Nous ne travaillons qu’avec des associations de moins de 15 ETP et orientées changement, ouverture. En fait, elles fonctionnent presque comme des start-ups, elles sont dynamiques, acceptent la remise en question ; c’est la clé. Nous acceptons tous les secteurs, sauf confessionnel et politique », précise Thomas. Quant à leurs bénévoles, ils correspondent à l’époque dans laquelle ils ont évolué. « Notre bénévole « type » a moins de 30 ans, habite le centre d’Ixelles, utilise le jargon d’une boîte branchouille ( son langage est parsemé de mots anglais) et fait partie du domaine des start-ups. Un pur produit de la génération Y, donc. Il veut donner du sens à ses compétences. De plus en plus de gens ont envie de donner du temps pour retrouver du sens à ce qu’ils font. Fovento le leur permet. »

Quid du futur ?

Pour l’instant, l’objectif de Fovento est de continuer d’avoir des demandes de la part des associations et de proposer des missions qui répondent à une problématique concrète. « Nous pouvons à présent faire face à une plus grande demande, nous évaluons régulièrement la plate-forme et nous avons lancé notre petite machine. Nous espérons donc que pour le futur, les associations suivront ! »

Plus d’infos : http://www.fovento.be/



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