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Les CPAS doivent à présent gérer la fourniture minimale d'électricité

12/04/19
Les CPAS doivent à présent gérer la fourniture minimale d'électricité

Ce 1er avril entrait en vigueur une série de mesures concernant l’énergie en Wallonie. L’une d’elles prévoit la suppression d’une fourniture minimale d’électricité pour les « ”¯clients protégés”¯ », sans accord de leur CPAS. Une mesure sociale pour le ministre Jean-Luc Crucke. Une charge de travail supplémentaire pour les centres d’action sociale.

En Wallonie, lorsqu’on a dû mal à payer ses factures d’électricité, on a la possibilité de s’équiper d’un compteur à budget. Un peu comme pour les GSM, le compteur fonctionne grâce à une carte prépayée à recharger à sa guise. Même si la mise en place d’un tel système peut être à l’initiative du consommateur, dans la plupart des cas, il résulte d’une contrainte dû à un défaut de paiement.

Une fourniture minimale d’électricité

Comment faire lorsqu’on n’a plus les fonds pour recharger son compteur d’énergie  ? Jusqu’à présent, si l’on était considéré comme un client protégé (bénéficiaires du revenu d’intégration, d’une allocation handicapée, d’une garantie de revenus aux personnes âgées…), le courant électrique sortait toujours du compteur. C’est ce qui s’appelle la fourniture minimale d’électricité. Un service assuré par le gestionnaire de réseau de distribution d’électricité automatiquement et, ce, pendant une période de six mois. Le temps de remettre ses comptes en ordre.

Ce 1er avril, le caractère automatique de ce service a été supprimé. Un consommateur dans l’incapacité de recharger sa carte prépayée devra faire une demande au CPAS pour bénéficier de cette fourniture minimale d’électricité. Pour le ministre de l’Energie, Jean-Luc Crucke, cela leur permet d’entrer dans le circuit social.

 [A lire]  : Hausse du tarif social : la pointe de l’iceberg, pour la Fédération des CPAS bruxellois

Une surcharge pour les CPAS  ?

Mais, cela ne comporte-il pas des risques, à la fois pour les centres d’action sociale et les bénéficiaires  ? Dans une interview accordée à la RTBF, Christine Mahy, du Réseau Wallon de Lutte contre la Pauvreté, se veut quelque peu dubitative. Sa première inquiétude  : le délai entre le moment où la demande va être introduite et le moment où le bénéficiaire va être fourni en électricité. «  Les CPAS sont engorgés par la quantité des difficultés qu’ils rencontrent et le nombre de population dans la pauvreté qui ne cessent de croitre  », explique-t-elle. Une charge supplémentaire à rajouter dans la balance déjà bien lourde des CPAS.

Un autre point aspect à ne pas négliger est que certaines personnes n’entretiennent pas nécessairement une relation positive avec leur CPAS. En cas de pépin, ils ne s’y rendront donc pas et verront leur électricité coupée. Pour le PTB, parti du Travail de Belgique, le gouvernement wallon doit revenir sur cette mesure. « Elle va faciliter les coupures. Or, l’énergie est un besoin de première nécessité, un droit qui devrait être reconnu comme un droit fondamental. Un droit qui est déjà mis sous pression lorsqu’on constate que pour l’année 2017, plus de 6500 coupures d’électricité sont intervenues en Wallonie », explique son porte-parole, Germain Mugemangango.

 [A lire]  : L’ONEM forcée à payer une jeune chômeuse : les CPAS saluent la mesure

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