Privés d'indemnités, les jeunes sont largués en pleine précarité de l'emploi

Exclus des indemnités d’insertion et du droit de chômage, 23. 000 jeunes demandeurs d’un premier emploi se retrouvent laissés pour compte. En cause : la sévère limitation des indemnités d’insertion pour les jeunes diplômés depuis janvier 2015.
En voulant motiver les jeunes diplômés à s’insérer sur le marché de l’emploi, les gouvernements Di Rupo et Michel ont sérieusement réduit l’accès aux indemnités d’insertion. Si la mesure se parait de bonnes intentions, c’est en fait une sanction terrible pour les jeunes motivés qui n’arrivent pas à trouver du travail . L’accès aux longues études est également fortement compromis pour les jeunes en situation de précarité, alors que l’âge maximum pour demander les indemnités d’insertion a été rabaissé à 25 ans.
3 ans pour trouver son premier emploi
A l’ère Di Rupo, le gouvernement décidait de raboter le droit aux indemnités d’insertion, auparavant illimitées, à 3 ans. La raison : pousser les jeunes à l’emploi tout en leur laissant le temps de rechercher activement leur premier job. Or, dans la conjoncture actuelle, certains jeunes, en dépit de leur volonté, n’arrivent pas à se faire embaucher. Au delà de cette échéance, les jeunes se retrouvent sans aucune aide, étant donné que les indemnités d’insertion ne sont accordées qu’aux jeunes n’ayant pas suffisamment travaillé pour bénéficier d’allocations chômage. Un sentiment d’injustice légitime, d’autant plus que le gouvernement n’a prévu aucune solution de palliation de ces aides sociales.
Pas d’indemnités après 25 ans : quid des longues études ?
En outre, depuis le 1er janvier 2015, l’accès aux indemnités d’insertion pour les jeunes s’est encore durci par les mesures du gouvernement Michel. Désormais, l’âge maximum pour formuler une demande d’indemnités d’insertion est fixé à 25 ans, alors qu’il était auparavant limité à 30 ans. Conséquence : tous les étudiants qui suivent des études supérieures longues, ou qui hésitent un peu trop dans leur orientation professionnelle, se voient refuser ces aides sociales précieuses. Dès la fin des études, de nombreux jeunes se retrouvent dorénavant dans une situation de précarité, non seulement à l’emploi mais aussi à l’intégration sociale. Un pénalité à la ligne d’arrivée qui a de quoi franchement réprimer les vocations vers des études de longue haleine.
Et le gouvernement Michel ne compte pas en rester là pour lancer les jeunes dans la course à l’emploi. D’ici septembre 2015, il y aura une condition de diplôme pour obtenir des indemnités d’insertion. Aussi, les jeunes demandeurs d’emploi devront fournir la preuve qu’ils ont réussi leur CESS.
Limiter les indemnités tout en créant de l’emploi jeune
Les jeunes diplômés l’ont compris : le gouvernement compte faire des économies sur leurs indemnités, tout en assurant s’investir sur l’accès à l’emploi jeune en parallèle. Si ces restrictions des indemnités d’insertion sont un coup dur pour beaucoup, il est vrai que le gouvernement développe actuellement des projets de promotion de l’emploi des jeunes. Notamment, la réforme à venir des emplois ACS, qui devraient être entièrement revus au bénéfice de l’insertion des jeunes sur le marché du travail. D’autre part, la ministre de l’Emploi au gouvernement wallon Eliane Tillieux (PS) a placé l’accès des jeunes au travail en tête des objectifs de son Pacte pour l’emploi et la formation. Les mesures effectives sont attendues de pied ferme.
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