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Système éducatif inclusif en Belgique : la route est encore longue...

05/09/19
Système éducatif inclusif en Belgique: la route est encore longue...

Une classe inclusive accueillant sept enfants atteints d’un handicap de type 2 a fait sa rentrée à l’école Waloupi, installée à Farciennes. Les initiatives de ce type se multiplient aux quatre coins de la Belgique. Par contre, le chemin vers un enseignement totalement inclusif est encore bien long, comme le rappelle Unia dans ses recommandations envoyées aux pouvoirs publics.

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Petit à petit, l’inclusion prend le chemin de l’école. En cette rentrée 2019, plusieurs initiatives ont ainsi vu le jour en Belgique. Un exemple ? L’école Waloupi, située à Farciennes en région carolorégienne, accueille depuis cette année une classe inclusive. Sept enfants atteints d’un handicap de type 2 y sont encadrés par des enseignants spécialisés. Outre cette prise en charge adaptée, les écoliers participent également à des cours mixtes, en compagnies des autres élèves de l’école. L’objectif est de favoriser la mixité, l’ouverture d’esprit ainsi que la rencontre des « deux mondes ».

L’éducation inclusive prend de l’ampleur dans notre plat pays et c’est aussi inspirant que stimulant. Néanmoins, ne nous leurrons pas, il reste du pain sur la planche avant d’atteindre un enseignement totalement inclusif. « Les écoles, les enseignants, les centres PMS et les autres acteurs sont importants pour parvenir à l’inclusion. Pour ce faire, ils ont besoin d’un cadre de travail approprié et d’un soutien suffisant », rappelle Unia. Face à ce constat, le centre pour l’égalité des chances demande aux pouvoirs publics et aux autorités de créer un système éducatif inclusif.

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Personnel de l’enseignement spécialisé, source d’expertise

Dans un rapport fourni de 60 pages, Unia invite les mandataires de politiques à élaborer dès aujourd’hui une vision, un plan et une stratégie pour la réalisation d’un système éducatif inclusif. « Afin de rendre l’éducation inclusive possible, le gouvernement doit veiller à ce qu’à long terme, l’enseignement ordinaire et l’enseignement spécialisé soient fusionnés en un système d’éducation inclusif unique. Cela ne doit pas se faire du jour au lendemain. Cela nécessite toutefois de s’y préparer », plaide-t-il. Et de rajouter : « L’enseignement spécialisé doit évoluer d’un lieu à un service. Le personnel de l’enseignement spécialisé doit également recevoir une formation adéquate en matière d’inclusion et bénéficier d’un soutien, afin que son expertise (acquise) puisse être utilisée dans un système unique. » Il est en effet important de s’appuyer sur les connaissances et les compétences immenses des travailleurs de l’enseignement spécialisé.

Autre recommandation et non des moindres : organiser l’enseignement de manière à ce que le personnel se sente motivé, compétent et soutenu pour réaliser l’inclusion. Unia pointe notamment que « Le gouvernement devrait veiller à ce que les enseignants soient préparés à l’inclusion par le biais de leur formation, et cela grâce à une compréhension fondamentale de la diversité, de la croissance et de l’épanouissement humain, du modèle des droits de l’homme, du handicap et d’une pédagogie inclusive. Cela passe aussi par l’utilisation de moyens et de formes de communication complémentaires et alternatifs, de techniques et de matériels pédagogiques. »

Unia plaide aussi pour la création d’incitants financiers à l’inclusion. Sans moyen, les écoles ont peu (voire pas) de marche de manœuvre pour mettre en place ces projets pédagogiques. Il rappelle qu’il est aussi important que le gouvernement tisse des partenariats avec les principaux intervenants qui peuvent appuyer le processus de transition et s’approprier celui-ci. Il pointe à juste titre : « Les parents et les élèves eux-mêmes, en particulier, sont une source importante d’expertise. Le gouvernement devrait les considérer comme des partenaires égaux dans le processus d’inclusion. »

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