Titres services pour l'accueil des enfants ? "Une mauvaise idée !"
La nouvelle coalition Arc-en Ciel-prévoit le déploiement, en Région wallonne et en Communauté française, des titres services dans le secteur de l’accueil extra-scolaire. Pour la CNE, cette mesure est « une vieille (mauvaise) idée du CDH, recyclée par l’Arc-en-Ciel »
– [A lire] : Aide à la jeunesse, enfance... : les promesses de la nouvelle coalition
Il y a plus de 10 ans, Joëlle Milquet avait proposé de mettre en œuvre des titres services dans le milieu de l’accueil de l’enfance. Cela avait provoqué un tollé général du secteur, aussi bien de la part des employeurs que les syndicats. A tel point qu’elle avait laissé tomber le projet.
Entre-temps, en Région Wallonne, lors de la précédente législature, on a transformé les aides ménagères qui étaient des titres services dans les services d’aide aux familles en « aides ménagères sociales », leur permettant de bénéficier à la fois de formations, mais aussi d’une évolution barémique en fonction de leur ancienneté.
Sortir de l’amateurisme
Et dans le même temps, l’Accueil extra-scolaire (visé par le projet de déclaration gouvernementale wallonne) est passé du Fédéral (l’ancien dispositif F.E.S.C. géré au sein des allocations familiales) à l’O.N. E (dépendant de la Communauté Française). A cette occasion, un travail immense a été fait, visant à sécuriser et professionnaliser le secteur de l’accueil extra-scolaire : décrets et arrêtés, normes d’agrément, subventionnements, mais aussi exigences en matière de formation et d’encadrement. Bref, une volonté de sortir ce secteur d’un amateurisme laissant libre cours à des pratiques limites au niveau social.
– [A lire] : Quel impact des déclarations politiques pour les familles ?
La nouvelle coalition Arc-en Ciel-prévoit le déploiement, en Région wallonne et en Communauté française, des titres services dans le secteur de l’accueil extra-scolaire. L’objectif serait d’amplifier l’offre afin d’améliorer les chances de concilier vie familiale et vie professionnelle.
« Si nous ne contestons absolument pas cet objectif, nous dénonçons fortement la méthode. Les titres services ont un coût énorme pour les autorités publiques, non seulement le coût de leur « émission » mais aussi de déductibilité fiscale », pointe Yves Hellendorff, Secrétaire National Non-Marchand. Et de rajouter : « Pour rappel, la déductibilité est une « aide sociale » payée par tous les citoyens aux plus riches, puisque celui qui gagne très peu et ne paye pas d’impôt ne profite pas de cet avantage. Par contre, pour celui qui, sur base de revenus très importants, paye 50% d’impôts, le titre service ne coûtera que la moitié du prix ! Et cela, financé par la solidarité générale. »
– [A lire] : L’asbl Badje livre son rapport 2018 sur l’accueil de l’enfance
Ajouter un commentaire à l'article