Nouvelle année pour les kinés : les actions cibles d’AXXON pour 2023
Nous avons franchi la barrière de 2023 et comme le veut la tradition, il est temps de prononcer des résolutions, que l’on souhaite voir se réaliser au cours des mois à venir. Aujourd’hui, zoom sur le métier de kinésithérapeute, avec AXXON, association de défense de la profession !
[DOSSIER]
– Les résolutions 2023 pour la logopédie
– Nos résolutions pour 2023 ? Sortir des cases pour réaffirmer les fondamentaux du travail social !
Un plan pluriannuel, une priorité absolue
Après la Taskforce kinésithérapie en 2017, toutes les parties prenantes s’accordaient à dire que la nomenclature de la kinésithérapie est très complexe, que les honoraires sont sous-évalués, qu’il n’y a pas de données disponibles à propos des pathologies traitées et de l’enregistrement des cabinets, qu’il manque un Dossier Kinésithérapique Électronique (DKE), etc. Entretemps, cinq années se sont écoulées et, malheureusement, force est de constater que les réformes ambitieuses et novatrices annoncées à l’époque n’ont guère progressé. C’est pourquoi AXXON estime qu’un plan pluriannuel pour le secteur est une priorité absolue.
– Lire aussi : Honoraires des kinés : "Non à la nouvelle convention INAMI !"
Une étude externe indépendante réalisée par Mind Over Matter Consulting montre clairement que les honoraires de kinésithérapie ne sont actuellement pas équitables. Une revalorisation de ceux-ci est urgente et le gouvernement devra pour cela mettre à disposition les ressources financières nécessaires. Avec un honoraire correct et équitable, davantage de kinésithérapeutes adhèreront à la convention, ce qui garantira aux patients un meilleur accès aux soins.
La méthodologie actuellement utilisée pour réaliser les estimations techniques du budget doit être reconsidérée ! Un secteur qui voit son attractivité diminuer, avec en prime une baisse structurelle du budget sectoriel l’année suivante, fonctionne de manière inadéquate et démotive ses protagonistes principaux. S’il s’avère que les ressources qui ont été mises à disposition pour de nouvelles initiatives ont été insuffisamment utilisées, cette sous-utilisation doit être réinvestie dans le secteur. Il en va de même pour la réaffectation des ressources disponibles.
Digitalisation et organe déontologique
Une réévaluation correcte des prestations effectuées au domicile des patients doit être réalisée. Cela inclut le temps supplémentaire consacré au trajet, les frais de déplacement et la prestation en elle-même. Afin d’utiliser au mieux les compétences actuelles du kinésithérapeute, une modification de la « Loi coordonnée du 10 mai 2015 » est nécessaire. Un accès direct sous certaines conditions, avec un Dossier Kinésithérapique Électronique partagé et une communication efficace avec le responsable du Dossier Médical Global (DMG) du patient, conduira à l’appropriate care. En vue de cela, AXXON a soumis 5 propositions à l’INAMI dans le cadre du plan pluriannuel 2022 – 2024. Celles-ci concernent l’utilisation de la télésurveillance et de la télé-réadaptation en kinésithérapie, les séances de groupe dans les cabinets de kinésithérapie de première ligne, le projet d’accès direct en lombalgies aigües, le projet « Stepped Care » et la suppression de la discrimination au niveau du remboursement pour les patients d’un kinésithérapeute non conventionné. Pour en savoir plus, rendez-vous sur ce lien.
La modernisation de la nomenclature doit être basée sur la nécessité de soins du patient, le degré de gravité étant enregistré, entre autres, à l’aide des codifications structurées (Snomed, CIF, etc.). L’analyse des données collectées, gérée par un tiers indépendant, permettra d’élaborer une nomenclature dynamique et d’établir des mesures politiques efficaces. Des numéros de nomenclature distincts doivent être prévus pour les tests (tests d’évaluation clinique, PROMs et/ou PREMs), la consultation multidisciplinaire, les séances de groupe et les conseils sans ordonnance, ainsi que pour la prévention.
En plus de cela, il est nécessaire qu’un organe déontologique voie le jour afin de remplir une fonction d’autorégulation.
La digitalisation du secteur doit être pleinement mise en œuvre. En plus de la digitalisation des tâches administratives, la télé-réadaptation et l’utilisation d’applications de santé mobiles augmenteront la visibilité de la kinésithérapie.
Encourager les kiné à se former en matière de gérontologie
De grandes réformes sont également nécessaires pour la kinésithérapie dans les soins aux personnes âgées. Le développement d’un trajet de soins transmural permettra de suivre la personne âgée ayant besoin de soins et d’un suivi tout au long de son parcours. De cette manière, des mesures peuvent être prises pour éviter qu’elle ne se retrouve dans une situation où elle a besoin de plus de soins. Cela nécessite une bonne communication entre tous les acteurs de soins impliqués, via une plateforme de communication performante et un dossier uniforme pour tous les citoyens belges. De plus, il faut passer de l’action curative à l’action préventive et à la promotion de la santé chez les personnes âgées. Il est nécessaire d’encourager les kinésithérapeutes à se former en matière de gérontologie et de prise en charge basée sur le modèle Canmed, en collaboration avec les instituts de formation, afin d’améliorer la perception de la kinésithérapie dans les soins aux personnes âgées, un aspect important vu le vieillissement de la population.
Obtenir, pour tous les kinésithérapeutes, une échelle salariale égale
L’instauration d’un ambassadeur de la kinésithérapie et la création d’un poste de kinésithérapeute coordinateur peuvent mettre en évidence la valeur ajoutée du kinésithérapeute dans l’accompagnement de la personne âgée qui a besoin de soins et d’un suivi.
Pour AXXON, la kinésithérapie dispensée aux patients dans les institutions doit être de haute qualité et adaptée aux besoins de soins et de thérapie de chacun, en tenant compte d’une norme de personnel correcte. AXXON plaide pour une place à part pour le kinésithérapeute au sein de l’organigramme des soins de santé, avec une autonomie suffisante. AXXON s’efforce d’obtenir pour tous les kinésithérapeutes une échelle salariale égale, basée sur leur classification, quel que soit leur lieu de travail. Au sein de la norme IF-IC, le rôle du kinésithérapeute correspond à la description de fonction de la catégorie 17. Les kinésithérapeutes disposant d’une Qualification Professionnelle Particulière (QPP) sont classés dans la catégorie 18 et les kinésithérapeutes exerçant une fonction de responsable le sont dans la catégorie 19.
Les kinésithérapeutes travaillant en institution souhaitent un système de rémunération solidaire. En ce qui concerne les avantages sociaux INAMI, AXXON s’évertue à ce que la kinésithérapie soit traitée sur un pied d’égalité avec les autres prestataires de soins pouvant bénéficier du Statut social. Le montant des avantages sociaux INAMI doit être adapté aux prestations (prestations M, K et/ou R) du kinésithérapeute concerné, afin de refléter objectivement le niveau d’activité au sein de l’INAMI. Comme les médecins, les kinésithérapeutes doivent également pouvoir se conventionner partiellement tout en conservant les avantages sociaux INAMI.
Un examen approfondi de chaque élément est nécessaire afin de garantir l’avenir de notre belle profession. AXXON espère vivement que les recommandations qu’elle propose seront entendues par les autorités.
Peter Bruynooghe
Président AXXON, Physical Therapy in Belgium
Pour prendre connaissance de ces différents point, voici l’entièreté du Plan pluriannuel.
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