"Le burn-out... Il m'aura fallu deux ans pour m'en remettre"
Silvie est infirmière. Comme malheureusement beaucoup de professionnels du secteur de la santé, elle a été victime d’un burn-out. "C’est dévastateur. Et on n’en sort pas indemne", confie-t-elle dans la carte blanche. Une période douloureuse qu’elle a réussi à surpasser grÍ¢ce au théÍ¢tre.
[DOSSIER]
– Burn-out, la maladie du siècle qui ravage le milieu hospitalier
– Plaidoyer pour la joie au travail
J’avais ce don de moi
Je m’appelle Silvie
Aujourd’hui j’ai 55 ans et je ressuscite.
Le burn-out est passé par moi il y 4 ans.
Il m’aura fallu 2 ans pour m’en remettre.
2 années de travail sur moi-même.
Pour me reconstruire.
C’est dévastateur. Et on n’en sort pas indemne.
Lorsque j’ai fait mes études, j’étais motivée...
Emballée et fière d’avoir choisi ce beau et difficile métier.
Je donnais sans compter. Je faisais attention à mes patients.
Je prenais en compte leurs vies. Leurs familles. Leurs histoires de vies.
C’était gratifiant... Enrichissant...
J’avais ce don de moi
Hyper empathe
Je travaillais sans compter mes heures.
Mon cerveau est noyé
Et puis... Le temps passe...
Je fatigue
Je deviens irascible
Me rendre au travail est difficile
Je me trouve des excuses
Trop de boulot
Manque de personnel
Horaires difficiles
Je suis hyper flexible
Je ne récupère pas ma fatigue.
J’ai des douleurs physiques
Mon cerveau est noyé
Un week-end plus lourd que les autres
Un déclic
J’ai peur de faire une erreur... De faire mal mon travail...
Pas de reconnaissance
Des critiques négatives
On ne nous tire pas vers le haut
J’ai appris à dire non
Je m’arrête
Je craque
La petite mort...
J’ai écrit un one woman show comme exutoire
Fallait que j’en parle
Que je vide mon cœur
Après le spectacle (sold out)
Me voilà encore vidée. Comme après un accouchement... Mais soulagée.
Durant ces 2 années, ce sera ma ligne de conduite.
Sortir positivement de ce burn-out.
J’ai repris en mi-temps médical dans un autre service.
Je me surveille. J’ai appris à dire non. Le lâcher prise et les limites.
Je vais rentrer en cinquième année au conservatoire de théâtre.
J’écris un deuxième spectacle.
Aujourd’hui, je vis pour moi.
Silvie
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