Autisme : une cellule cas prioritaires pour aider les familles dans le besoin

Trouver des solutions à la prise en charge de l’autisme est un des objectifs du contrat de gestion de l’AWIPH, l’Agence wallonne pour l’Intégration des Personnes handicapées. A l’occasion de la journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, l’organisme rappelle son soutien aux familles avec la mise en place d’une cellule « cas prioritaires ».
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Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la prévalence des troubles du comportement dont font partie les troubles du spectre de l’autisme est passée de 2 pour 1000 à 6 pour 1000 en quelques années. Ce taux est en augmentation constante et semble s’expliquer, entre autres, par un meilleur dépistage. Face à cette augmentation importante, les associations et les pouvoirs publics doivent développer des solutions adaptées pour soutenir les personnes atteintes d’autisme et leurs familles. Un défi colossal...
Trouver des places pour les personnes en situation d’urgence
Avec sa cellule cas prioritaires, l’AWIPH entend apporter une solution de prise en charge adaptée aux personnes concernées par la problématique de l’autisme. Pour avoir accès à cette aide, deux conditions doivent être remplies : « Premièrement, les personnes doivent être en situation d’urgence. Deuxièmement, elles doivent se trouver en catégorie de handicap dit prioritaire, c’est-à-dire qui concerne les pathologies les plus importantes », indique Sophie Rucquoy, directrice des services d’accueil et d’hébergement pour adultes à l’AWIPH.
Et de préciser qu’une situation est considérée comme urgente lorsqu’un de ces 3 cas de figure se présente, comme cela est retenu dans la réglementation :
– Le soutien familial n’est plus en mesure d’assurer la prise en charge de la personne. Est ici pris en compte l’épuisement des familles.
– La personne en question est en danger dans son milieu de vie actuel et/ou est en danger pour autrui (violence, agressivité, automutilation)
– La personne a subi des exclusions multiples des services qu’elle fréquentait
Des demandes en constante croissance
En 2014, la cellule cas prioritaires a reçu 403 demandes. Parmi celles-ci, 111 concernaient spécifiquement les troubles autistiques. Ces chiffres sont en augmentation constante. Toutes demandes confondues, 186 solutions ont été trouvées en 2014. Par ailleurs, 69 situations très urgentes devraient être résolues dans le courant du premier trimestre 2015. Un budget de 2 millions d’euros a été dévolu à cette fin.
Et face à des situations toujours plus nombreuses et toujours plus complexes, les moyens manquent. « Même si on nous octroie de nouveaux budgets, ça reste difficile. Dans le paysage institutionnel, l’offre en services de crise est inexistant alors que les besoins sont bien présents. Les unités en psychiatrie jouent un peu ce rôle mais elles sont toutes saturées et se disent peu outillées pour faire face à des bénéficiaires agressifs et violents » souligne Sophie Rucquoy qui ajoute qu’une réflexion est actuellement en cours au sein de l’AWIPH quant à la mise en place d’un dispositif de crise. « Une fois la réflexion terminée, il faudra des moyens supplémentaires pour mettre en marche ce service... Et c’est là que le bât blesse... »
Activer des places supplémentaires dans les services d’accueil
À moyens financiers limités, et alors que l’Etat belge a été condamné pour le manque de solutions d’accueil des personnes handicapées de grande dépendance, il n’y a, pour faire face à cette problématique, guère d’autre choix que de composer avec l’offre existante. « Le secteur accueil et hébergement doit faire des efforts supplémentaires pour accueillir des profils plus complexes. Les moyens sont ce qu’ils sont, alors c’est tout le secteur concerné qui doit s’ouvrir et évoluer, parfois à coups de créativité, pour répondre à de telles demandes... » estime Sophie Rucquoy.
Et le secteur concerné est large puisque c’est tout azimuts que l’AWIPH recherche des solutions, tant pour les enfants que pour les personnes plus âgées : structures d’accueil de jour, centres d’hébergement de nuit, maisons de repos, enseignement,... Toutes les démarches entreprises par l’agence wallonne passent par des rencontres, de l’écoute et l’analyse des besoins. Par ailleurs, elles s’inscrivent dans le temps : aussi, tous les trois mois, une réunion a lieu avec la famille et le service qui accueille la personne pour faire le point et s’assurer de la pérennité de la prise en charge...
Delphine Hotua
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