Découvrir le métier d’aide familial.e, un métier-clé pour les familles
Devenir aide familial.e, c’est permettre aux personnes âgées, handicapées ou encore à certains enfants de continuer à vivre à leur domicile. En plus d’être un support dans les tâches du quotidien, l’aide familial.e joue un rôle de veille et de soutien psychologique.
[DOSSIER]
– Comment devenir aide familiale en Belgique ? Focus sur les formations
– Aide familial en Wallonie : la majorité des postes à temps partiel
– Grégory, aide familial : "On nous confond souvent avec les aide-ménagères"
– Quel est le salaire d’une aide familiale en Belgique ?
Vous aimez aider les autres dans leur quotidien ? Vous savez faire preuve d’empathie mais aussi de discrétion ? Le métier d’aide familial.e pourrait vous intéresser. Loin de se résumer à faire des courses et préparer les repas, l’aide familial.e participe au maintien des personnes à leur domicile. Pour cela, il ou elle garantit un soutien moral et pratique, tout exerçant un travail de veille.
Ses principales missions
L’aide familial.e intervient, de manière ponctuelle ou permanente, auprès des familles, à leur domicile, pour les seconder, les soulager dans les tâches quotidiennes. Il ou elle s’occupe principalement des personnes âgées ou handicapées ou des enfants.
En fonction des besoins, il ou elle peut être amener à apporter :
- Une assistance sanitaire : toilette non médicale, veille à la prise correcte des médicaments, changement de protection, aide à la mobilisation…
- Une assistance dans les tâches de la vie journalière : préparation des repas, repassage, courses, vaisselle, raccommodage, petite lessive, accompagnement à l’extérieur (famille, médecin, hôpital…), tâches administratives... Quand il ou elle a affaire à une personne en perte d’autonomie, il ou elle doit l’aider à se déplacer, s’habiller ou encore se nourrir.
- Un soutien psychologique : Offrant une présence rassurante et une écoute active, il ou elle apporte un soutien moral et aide à lutter contre l’isolement social. Il ou elle veille également à stimuler les capacités mentales et physiques et à maintenir l’autonomie. Il ou elle peut aussi animer des activités récréatives et créatives.
- Un travail de veille : Il ou elle est attentif-ve aux signes de maltraitance (physique, psychologique, financière) et doit transmettre ses observations à l’équipe ou à un responsable. Il ou elle peut conseiller et proposer des aménagements de l’habitation dans une perspective de prévention ou en fonction des difficultés rencontrées par les personnes en perte d’autonomie et en assure le suivi.
Lorsque la situation le nécessite, les aides familiales peuvent être amené.es à intervenir 7 jours/7 et même de nuit. Généralement, les interventions durant les week-ends et les jours fériés se limitent à certaines tâches : faire et donner le repas ainsi que l’aide à la toilette.
Enfin, l’aide familial.e travaille au sein d’une équipe sous la supervision d’un.e travailleur-se social.e. Il ou elle doit donc participer à des réunions d’équipe pluridisciplinaire et échanger des informations avec les professionnel.les de différents services : médical, paramédical, psychologique, administratif et social.
Quelles sont les compétences à développer ?
- Connaître les publics aidés et les pathologies
- Connaître les dispositifs sociaux
- Etablir une relation appropriée avec les bénéficiaires, leur famille, l’entourage
- Aider à la vie journalière dans le respect du plan d’aide : réaliser les tâches ménagères, appliquer les règles d’hygiène et de nutrition
- Assurer un rôle de prévention, de conseil et d’éducation
- Prodiguer un soutien relationnel et un accompagnement social
- Aider à l’accomplissement des activités liées à l’hygiène et à la santé
- Organiser son travail : réaliser un planning et identifier les priorités
- Respecter la déontologie du métier
Quelles sont les qualités à avoir ?
- Des facilités à communiquer et relationnelles
- L’empathie
- La flexibilité et la capacité d’adaptation
- Le sens de l’organisation
- La capacité à travailler en équipe
- La discrétion
Enfin, la possession d’un permis de conduire est une condition sine qua non car il faut pouvoir se rendre au domicile des patients et parfois les conduire.
La déontologie et devoir de discrétion
L’aide familial.e intervient seul.e au domicile de la personne, ainsi il ou elle est tenu.e à respecter une déontologie : ne pas arriver en retard, respecter le ou la bénéficiaire, ne pas voler, ne pas tricher sur les heures de travail... Il ou elle doit également respecter les convictions philosophiques et religieuses de la personne, sa personnalité, son mode de vie et sa situation personnelle. De plus, la relation entre l’aide familial.e et le ou la bénéficiaire doit rester professionnelle.
Dans le cadre de son exercice, l’aide familial.e est également lié.e à un devoir de discrétion et ce, même après la fin des interventions et après la fin de son contrat. Divulguer des faits ou des informations, sans nécessité et sans utilité, constitue une faute de déontologie et peut entraîner une sanction disciplinaire. Parallèlement, l’aide familial.e se doit de partager certaines informations pertinentes (par exemple, l’intégrité de la personne est en péril) avec d’autres professionnel.les tenu.es soit à un devoir de discrétion, soit au secret professionnel.
On insiste bien sur le caractère pertinent des informations : les intervenant.es doivent régulièrement s’interroger sur ce qu’il est opportun de transmettre dans l’intérêt des personnes et sur ce qui doit rester confidentiel.
Comment devenir aide familiale ?
Pour exercer le métier d’aide familial.e*, il faut être en possession d’un certificat d’immatriculation d’aide familiale délivré soit par la Région wallonne, soit par la COCOF.
Pour obtenir cette immatriculation, il faut être titulaire :
- soit d’une attestation de capacité délivrée après un cycle de formation auprès d’un de ces deux centres agréés en Wallonie (Centre de Formation du Service Familial de Charleroi et Centre de Formation à l’Aide à Domicile en Milieu rural)
- soit d’un certificat (ou brevet) obtenu au terme de cours organisés :
- Par l’enseignement de promotion sociale : section d’auxiliaire polyvalent de services à domicile et en collectivité
- Par l’enseignement en alternance : section d’auxiliaire familial et sanitaire
- Par l’enseignement secondaire supérieur de plein exercice professionnel : section d’auxiliaire familial et sanitaire ou puéricultrice
- Par l’enseignement technique : section aspirant en nursing
Retrouvez toutes les démarches pour obtenir un certificat d’immatriculation.
À Bruxelles, le certificat d’immatriculation est délivré par la COCOF aux titulaires :
- d’une attestation de capacité délivrée par un centre de formations professionnelles reconnu et agréé par la COCOF : Vivre chez Soi, CEFOR, Collectif Formation Société (CFS)
- d’un diplôme de l’enseignement secondaire de plein exercice ou d’un éducation et formation en alternance (CEFA) :
- Aspirant en nursing (certificat de l’enseignement technique secondaire supérieur)
- Educateur en gérontologie (certificat de l’enseignement technique secondaire supérieur)
- Auxiliaire familiale et sanitaire (6e année de l’enseignement professionnel)
- Puéricultrice (7e année de l’enseignement professionnel)
- d’un diplôme de l’enseignement de promotion sociale :
- Auxiliaire polyvalent des services à domicile et en collectivités
- Aide familiale
- Aide-soignante
La Fédération Wallonie-Bruxelles met à disposition une carte avec toutes les écoles et centres de formation.
De même, le site Dorifor permet de trouver toutes les formations pour devenir aide familial.e à Bruxelles.
– Lire aussi : Découvrez les écoles qui organisent les formations
Combien coûte la formation ?
Le coût de la formation varie selon les lieux. Certaines sont gratuites pour tout le monde ou sous conditions, par exemple pour les personnes en recherche d’emploi.
Les débouchés
L’aide familial.e travaille au sein d’un service agréé d’aide aux familles et aux personnes âgées soutenu par la collectivité et les pouvoirs publics. Par exemple, il peut s’agir d’un CPAS ou encore d’une mutualité.
Si le métier n’est pas en pénurie, il connait certaines difficultés de recrutement, peut-on lire dans une étude de l’Union des entreprises à profit social (Unipso)
Les contrats
Selon une étude du Forem, la majorité des contrats proposés sont à durée déterminée (58% en 2020), viennent ensuite les contrats de remplacement ou sous statut d’indépendant. Notons également que ce métier s’exerce principalement à temps partiel en fin de journée ou de semaine.
Lire aussi : Aide familial en Wallonie : la majorité des postes à temps partiel
Le statut et le salaire
Depuis 2020, les aides familiaux-les sont des employé.es (et non plus des ouvrier-ères), ce qui veut dire, entre autres, 30 jours de salaire garantis en cas de maladie et une prime de fin d’année augmentée.
En février 2022, le salaire d’un.e aide familial.e sans expérience était de 2.158,52€ bruts à Bruxelles et 2.282,64€ bruts en Wallonie.
Perspective et passerelle
Selon le parcours de formation, il est possible de bifurquer vers d’autres professions. Par exemple, la formation « Aspirant nursing » permet d’accéder au métier d’accueillant.e d’enfants.
Pour l’enseignement de promotion sociale, les détenteurs du certificat de qualification « aide familial » peuvent, moyennent la réussite d’un complément de formation générale de 160 délivrant un certificat d’enseignement de 6ème professionnelle, accéder aux études d’« infirmier/ère hospitalier/ère » de l’enseignement de plein exercice du 4ème degré.
A noter
L’accès à la profession d’aide familiale est réglementé :
- en Wallonie, par le Décret du 6 décembre 2007 (M.B. 21.01.2008) et l’Arrêté du Gouvernement wallon du 30 avril 2009 (M.B. 22.07.2009).
- à Bruxelles, par le décret du 5 mars 2009 relatif à l’offre de services ambulatoires dans les domaines de l’action sociale, de la famille et de la santé (Moniteur belge 22/07/2009).
Et pour aller plus loin :
[Regardez]
[Ecoutez]
– Le podcast de Johanna, aide familiale
[Découvrez les autres professions du secteur psycho-médico-social] :
– Les témoignages
– Les fiches métiers
[Découvrez la campagne] :
"J’aime mon métier" : un focus sur les professionnels du social et de la santé
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