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La dimension scientifique dans les soins de psychologie

25/04/18
La dimension scientifique dans les soins de psychologie

Pour reconnaître la profession de psychologue clinicien comme profession de santé mentale, la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block se base sur des critères "evidence based". En effet, l’aspect scientifique est une part importante des soins psychologiques. Koen Lowet, administrateur délégué de la Fédération Belge des Psychologues (FBP), revient sur l’importance de l’evidence based psychology dans la pratique des psychologues.

Pour permettre le remboursement des soins de psychologie, il a d’abord fallu une certaine valorisation de la profession de psychologue clinicien. Elle a été notamment permise par la loi de Maggie De Block qui reconnaît le métier de psychologue clinicien comme profession de soins de santé mentale. En tant que tels, les psychologues disposent notamment du droit de pratiquer la psychothérapie, reconnue comme un traitement, s’ils ont suivi une formation additionnelle et spécialisée. Pour réserver cette pratique à certains professionnels, la ministre se base sur des considérations dites "evidence based", qui ne satisfont pas tous les thérapeutes. Koen Lowet, administrateur délégué de la Fédération Belge des psychologues (FBP), explique l’importance de l’aspect scientifique dans la formation des psychologues.

[DOSSIER]

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Une formation reconnue

Dans sa loi relative aux professions de santé mentale, Maggie De Block écarte certains praticiens qui pratiquaient la psychothérapie, en la réservant aux psychologues cliniciens, orthopédagogues cliniciens et aux médecins. Le master en sciences psychologiques devient la base pour s’engager dans une formation spécialisée en psychothérapie qui leur permettra de pratiquer cet acte. C’est donc une forme de reconnaissance de la formation universitaire des psychologues cliniciens. Koen Lowet met en avant la formation scientifique des psychologues, qui est selon lui un des aspects indispensables à la pratique de la psychothérapie afin de réaliser certains diagnostics, comme celui de la dépression.

 [A lire] : Psychothérapie : La Cour constitutionnelle en faveur de Maggie De Block

Se former en continu

Si la dimension scientifique est présente dans la formation initiale des psychologues, elle l’est aussi dans leur pratique quotidienne. En effet, de nombreux praticiens se tiennent informés des dernières évolutions scientifiques de leur domaine et utilisent l’evidence based psychology. La FBP envoie donc régulièrement à ses membres les dernières informations scientifiques. Pour Koen Lowet, on pourrait encourager les psychologues à se former continuellement en mettant en place un système d’accréditation. Comme les médecins, les psychologues devraient alors prouver qu’ils se forment de manière permanente pour maintenir leur agrément et leur financement. "On y viendra très probablement dans le futur", espère-t-il, "ce serait une bonne chose."

 [A lire] : Le Plan Evidence-based practice en marche

L’evidence based psychology n’est pas l’evidence based medecine

L’evidence based psychology est une manière de travailler qui utilise les dernières publications scientifiques dans le domaine. L’administrateur délégué de l’association explique : "Les psychologues qui travaillent de manière evidence based se basent sur le dernier état des lieux effectué dans la recherche en psychologie. Ils y ajoutent leur propre expérience clinique et modifient [le protocole NDLR] selon les besoins et les caractéristiques du patient qui est devant eux". Pour autant, l’evidence based psychology ne doit pas être confondue avec l’evidence based medecine.

Pour Koen Lowet, la psychologie est une science plus diversifiée et complexe que la médecine, et les méthodes de test en médecine ne peuvent pas être appliquées à celle en psychologie. "Par exemple, l’evidence based medecine utilise les critères ’randomize controlled trial’. Cela veut dire que lorsqu’on étudie l’essai du médicament, on l’utilise dans des groupes. Un groupe reçoit le médicament et l’autre groupe ne le reçoit pas. Puis on compare les deux groupes. Ce type de recherches n’est pas toujours applicable sur les interventions psychologiques, qui sont beaucoup plus complexes que le simple fait de donner un médicament."

La rédaction



Commentaires - 3 messages
  • Encore une fois, Miss Maggie n'a rien compris Í  la psychothérapie (dans son ensemble) parce qu'il n'y a pas que l'Evidence Based Psychologie qui traite les problèmes psychiques. Il est temps qu'elle s'occupe de ses affaires et laisse les professionnels de la santé mentale travailler, surtout les vrais psychothérapeutes. La seule chose qu'elle a fait de bien dans ce domaine de la santé mentale est de reconnaître le travail du psychologue clinicien et d'en donner un statut. Bravo. et ça s'arrête lÍ . La psychothérapie ne doit pas être simplement limité Í  un Evidence Based. La psychothérapie est plus large que cela, c'est tout un travail (systémique, psychanalytique, humaniste et cognitive). Les uns s'imbriquent dans les autres. Il n'y a pas qu'une seule lunette pour répondre Í  une problématique psychique mais une complémentarité d'outils. Miss Maggie a tout faux et je n'en démordrai pas ! Je suis sidérée que l'on continue Í  poursuivre dans ce ses alors que tout le monde sait que l'on va droit dans le mur si on continue Í  traité la psyché de cette façon. C'est un non sens. C'est une aberration.

    carine duray-parmentier lundi 16 avril 2018 15:22
  • "Autrement dit, et c'est lÍ  un paradoxe étonnant, la science se développe, non seulement malgré ce qu'il y a de non-scientifique en elle, mais aussi grâce Í  ce qu'il y a de non-scientifique en elle." (Edgar Morin, sociologue, philosophe dans Le défi de la complexité")

    Chaque psychothérapie porte en elle - potentiellement - des moments créatifs, pas seulement vis-Í -vis du patient ou client et ses besoins ou souffrances, mais aussi vis-Í -vis de la théorisation de la psychothérapie . Ces moments créatifs peuvent faire avancer la scientificité de la psychothérapie même : comment trouver un bon équilibre entre ne pas faire "n'importe quoi" dans notre métier (dont ceux qui s'inquiètent de la non-scientificité de certains psychothérapeutes sont de bons portes-paroles) et établir un lieu d'accueil psychique pour l'imprévisible et l'inattendu , les marqueurs par excellence de la particularité de chaque être. Parce que l'imprévisible et l'inattendu sont de petites bêtes méfiantes, elles ne peuvent se montrer que SI elle sont attendues, et bienvenues par le thérapeute ... . Condition de possibilité est que le thérapeute puisse se sentir assez libre pour ne pas trop s'accrocher a des prescriptions méthodologiques ou techniques trop formatés d'avance ... , qu'il aie été accueilli lui-même avec ses petites bêtes surprenants et embêtants dans des rencontres psychothérapeutiques ''vraies'' dans le monde élargi, et en plus qu'il ne fasse pas n'importe quoi, mais qu'il dispose d'au moins une théorie et de préférence plusieurs concernant la complexité - psychique, somatopsychique et existentielle.
    Dans la science plus exacte que la nôtre la manifestation de phénomènes pas encore observés mais hypothétisés Í  partir de théories , de calculs ou de logiques, nécessite le développement d' outils d'observations et de recherche spécialement construits pour ''inviter'' ces phénomènes Í  ne plus tarder Í  se manifester et Í  les accueillir ...

    La psychothérapie comme accélérateur de particules, par exemple ? ...

    Donc pour faire bref, que nos représentants cessent de faire comme si la (non)scientificité du travail psychothérapeutique aie quoi que ce soit Í  faire avec les soucis financiers des politiciens !!!

    Et pour les flamands la même chose...

    mileen mardi 17 avril 2018 11:31
  • Qu'on arrête de mettre l'humain en boîte. L'âme humaine (psyche) est bien plus complexe que cela. La réduire Í  quelque chose de quantifiable est une injure Í  ce qu'elle est. De plus, il est connu et démontré ("scientifiquement") que ce qui agit dans une thérapie, ce n'est pas l'acte thérapeutique mais la relation entre le thérapeute et son patient. Et la relation ne peut pas se mesurer. Comment un "psychologue" peut-il penser et agir en manager d'entreprise, suivi en cela par une ministre qui fait tout pour détruire notre système de santé au sens large du terme.

    bripsy jeudi 26 avril 2018 18:03

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