La dimension scientifique dans les soins de psychologie

Pour reconnaître la profession de psychologue clinicien comme profession de santé mentale, la ministre fédérale de la Santé Maggie De Block se base sur des critères "evidence based". En effet, l’aspect scientifique est une part importante des soins psychologiques. Koen Lowet, administrateur délégué de la Fédération Belge des Psychologues (FBP), revient sur l’importance de l’evidence based psychology dans la pratique des psychologues.
Pour permettre le remboursement des soins de psychologie, il a d’abord fallu une certaine valorisation de la profession de psychologue clinicien. Elle a été notamment permise par la loi de Maggie De Block qui reconnaît le métier de psychologue clinicien comme profession de soins de santé mentale. En tant que tels, les psychologues disposent notamment du droit de pratiquer la psychothérapie, reconnue comme un traitement, s’ils ont suivi une formation additionnelle et spécialisée. Pour réserver cette pratique à certains professionnels, la ministre se base sur des considérations dites "evidence based", qui ne satisfont pas tous les thérapeutes. Koen Lowet, administrateur délégué de la Fédération Belge des psychologues (FBP), explique l’importance de l’aspect scientifique dans la formation des psychologues.
[DOSSIER]
– Les soins psychologiques seront bientôt remboursés
– Pour un remboursement des soins psychologiques !
– L’Ordre pour les Psychologues cliniciens verra-t-il bientôt le jour ?
Une formation reconnue
Dans sa loi relative aux professions de santé mentale, Maggie De Block écarte certains praticiens qui pratiquaient la psychothérapie, en la réservant aux psychologues cliniciens, orthopédagogues cliniciens et aux médecins. Le master en sciences psychologiques devient la base pour s’engager dans une formation spécialisée en psychothérapie qui leur permettra de pratiquer cet acte. C’est donc une forme de reconnaissance de la formation universitaire des psychologues cliniciens. Koen Lowet met en avant la formation scientifique des psychologues, qui est selon lui un des aspects indispensables à la pratique de la psychothérapie afin de réaliser certains diagnostics, comme celui de la dépression.
– [A lire] : Psychothérapie : La Cour constitutionnelle en faveur de Maggie De Block
Se former en continu
Si la dimension scientifique est présente dans la formation initiale des psychologues, elle l’est aussi dans leur pratique quotidienne. En effet, de nombreux praticiens se tiennent informés des dernières évolutions scientifiques de leur domaine et utilisent l’evidence based psychology. La FBP envoie donc régulièrement à ses membres les dernières informations scientifiques. Pour Koen Lowet, on pourrait encourager les psychologues à se former continuellement en mettant en place un système d’accréditation. Comme les médecins, les psychologues devraient alors prouver qu’ils se forment de manière permanente pour maintenir leur agrément et leur financement. "On y viendra très probablement dans le futur", espère-t-il, "ce serait une bonne chose."
– [A lire] : Le Plan Evidence-based practice en marche
L’evidence based psychology n’est pas l’evidence based medecine
L’evidence based psychology est une manière de travailler qui utilise les dernières publications scientifiques dans le domaine. L’administrateur délégué de l’association explique : "Les psychologues qui travaillent de manière evidence based se basent sur le dernier état des lieux effectué dans la recherche en psychologie. Ils y ajoutent leur propre expérience clinique et modifient [le protocole NDLR] selon les besoins et les caractéristiques du patient qui est devant eux". Pour autant, l’evidence based psychology ne doit pas être confondue avec l’evidence based medecine.
Pour Koen Lowet, la psychologie est une science plus diversifiée et complexe que la médecine, et les méthodes de test en médecine ne peuvent pas être appliquées à celle en psychologie. "Par exemple, l’evidence based medecine utilise les critères ’randomize controlled trial’. Cela veut dire que lorsqu’on étudie l’essai du médicament, on l’utilise dans des groupes. Un groupe reçoit le médicament et l’autre groupe ne le reçoit pas. Puis on compare les deux groupes. Ce type de recherches n’est pas toujours applicable sur les interventions psychologiques, qui sont beaucoup plus complexes que le simple fait de donner un médicament."
La rédaction
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