Devenir psy indépendant - Leçon 10 : avec qui travailler ?

Vous avez franchi toutes les étapes, vous êtes acquittés de toutes vos obligations et êtes enfin prêt à pratiquer votre métier. C’est souvent à partir de cet instant que l’angoisse peut monter. Qui va faire appel à moi ? Nous l’avions vu, la publicité pour les professionnels des soins de santé est réglementée et on ne peut pas faire n’importe quoi. Généralement, on ne choisit pas de s’implanter à un endroit au hasard. On a déjà des contacts avec d’autres professionnels avec qui l’on souhaite collaborer. Faire son trou peut paraitre laborieux, mais il est évident que le bouche-à-oreille et le travail en réseau font souvent mouche.

Le psychologue indépendant peut être intéressé de conclure une convention de collaboration avec un organisme, une institution… Il faudra être vigilant à ce que vous signez. De fait, la nature de votre statut indique qu’il ne peut y avoir de contrat de travail, ni de lien de subordination. Il s’agit d’une convention où chacun s’y retrouve, avec des obligations mutuelles à respecter. Il faut également être sensible à un aspect particulier d’une convention avec un indépendant : elle ne peut pas être exclusive. En effet, si vous avez une convention avec un organisme et que vous ne travaillez qu’exclusivement pour eux, on pourrait envisager que vous êtes un faux indépendant, ce qui est bien évidemment illégal dans le chef de l’organisme qui vous « emploierait ».

Conventionnement : y aller ou pas ?

Une autre question qui pourrait se poser est celle du conventionnement. Un accord a vu le jour en septembre 2021 entre l’INAMI, le SPF Santé publique et le secteur de la santé mentale pour élargir l’accès aux soins psychologiques. Le financement a été organisé selon deux types de soins psychologiques : des interventions courtes permettant de retrouver un bien-être psychologique ou des soins psychologiques spécialisés liés à une problématique psychique. En qualité de psychologue indépendant, vous pouvez être conventionné. Pour cela, il suffit de vous renseigner au sein du réseau dont votre lieu de consultation dépend.

Enfin, indépendamment de votre conventionnement, il est important de comprendre les modes de remboursement de vos consultations. De nombreuses mutuelles proposent un remboursement partiel des consultations, à montants différents. La condition pour que votre patient y ait accès est liée à une de vos obligations : être en ordre de visa et exercer la psychologie clinique de manière légale.

En conclusion, il n’est jamais aisé d’ouvrir son cabinet et de partir d’une feuille blanche. Il faudra trouver une manière de vous faire connaitre dans votre région, de travailler de pair avec les professionnels de la santé environnants et d’envisager éventuellement une convention de collaboration, que cela soit avec un organisme privé ou public, tel que l’INAMI. Néanmoins, il y a de la place pour suffisamment de psychologues et l’important est de pouvoir communiquer autour de vos spécificités, vos spécialisations et ce pour quoi vous continuez à vous former.

Michaël Luca

Responsable du pôle des
psychologues indépendants
de l’UPPCF

[Les leçons] :

1. Franchir le pas
2. Quel statut pour le psychologue indépendant ?
3. Diplôme, visa et agrément
4. Les obligations sociales
5. L’impôt sur le revenu
6. L’exemption de la TVA
7. Tenir sa comptabilité
8. Les obligations déontologiques
9. Assurance pro et dossier patient
10. Avec qui travailler ?
11. Penser à l’avenir