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Indépendant complémentaire : une expérience

05/12/18
Indépendant complémentaire : une expérience

En tant que travailleur socio-pédagogique, être indépendant complémentaire peut avoir un impact. Plus en termes d’énergie, de valorisation, de visibilité et de réflexion qu’en termes financiers.

Même si on y prend plaisir, le travail reste avant tout une façon de gagner sa vie. On se plie à certaines contraintes de manière à pouvoir avoir des revenus qui nous satisfont. Il en va de même pour le statut d’indépendant complémentaire, à ceci près que le travail est effectué au rythme que nous désirons et dans la quantité qui nous agrée. Cependant, cela demande de l’énergie et de l’organisation.

Concrètement

Il y a plusieurs obligations dont : déclarer les revenus au fisc, avoir un arrangement avec la TVA, payer des cotisations sociales. Il faut savoir que les revenus sont fortement imposés et que, pour l’exemple, 2.000€ de revenus annuels bruts coûtent entre 300 et 500€ de cotisations sociales (incluant les frais de gestion). Il est très difficile d’évaluer le salaire horaire net tant cela dépend du travail en lui-même, de votre organisation, du capital et des frais réguliers, etc.

Quel travail ?

Donner des leçons particulières n’a rien de commun avec le travail de chauffeur, de jardinier ou l’écriture d ‘articles. Chacune de ces fonctions a des frais particuliers. Travailler exclusivement à domicile demande plus de discipline, mais engage moins de frais et nécessite moins de temps. Avoir un travail en lien avec notre fonction quotidienne permet de nourrir plus facilement les réflexions et les pratiques, mais nous maintient plus le « nez dans le guidon ». En bref, il n’y a pas vraiment de règle ; chaque individu vivra ce statut de façon différente en fonction du travail effectué, du cadre dans lequel il le fait et de sa personnalité.

Quel profil ?

Selon votre profil vous pourrez peut-être tirer un plus grand bénéfice financier (en échange d’heures de gestion administrative). La personne très organisée peut s’assujettir à la TVA (donc la payer, mais aussi la récupérer), celui qui préfère la simplicité peut se franchiser (donc se contenter de déclarer ses clients). Celui qui aime la comptabilité ou qui veut optimiser le rendement au maximum peut rendre ses frais réels (au risque d’un contrôle et au prix d’heures de travail non rémunérées) ou il peut opter pour le forfait (calculé automatiquement avec peu de risques de contrôle ou de contestation). La question à se poser est celle-ci : chercher vous un rendement financier maximal ou un rapport idéal entre les heures prestées et les revenus ?

Mon expérience

Quant à moi, j’ai choisi les simplicités, les forfaits, les franchises et de consacrer mon temps à l’écriture plus qu’à la gestion. Outre un apport financier qui me satisfait et apporte un peu de confort à mon foyer (on parle de +/- 150€ net par mois pour une grosse dizaine d’heures), j’aime écrire et pouvoir m’exprimer. Je ne pourrais pas avoir une activité uniquement pour l’argent comme je ne pourrais pas avoir le sentiment d’avoir un revenu horaire insuffisant. Ecrire me permet de nourrir mes réflexions et d’élargir mon paysage. Il y a aussi un plaisir et une reconnaissance dans le fait d’être publié, lu et parfois commenté. Enfin, si je décide de me diversifier ou d’avoir de nouveaux clients, tout est déjà prêt.

L’impact pour moi

En ce qui me concerne, je ressens l’impact de ce travail sur mes horaires et sur les échéances que je dois tenir. Comme j’ai le droit de m’exprimer et d’être critique tant que je ne suis pas insultant et que je respecte mes engagements en matière de confidentialité, je n’ai pas l’impression que mon travail ou mon statut d’indépendant complémentaire influe négativement sur mon travail quotidien. De plus, mon employeur ne se plaint pas de mes écrits surtout qu’à force d’écrire, mes compétences s’améliorent et qu’il en profite aussi.

Perceval Carteron, éducateur



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