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Les aidants-proches sous la loupe

02/02/17
Les aidants-proches sous la loupe

Des chercheurs de l’UCL, mandatés par la Fondation Roi Baudouin, ont mené une étude quantitative de grande ampleur et examiné la situation de plus de 5.000 duos aidants-aidés. L’objectif : définir des profils d’aidants-proches et souligner l’importance de leur rôle auprès des aidés.

Au mois d’octobre dernier, la Fondation Roi Baudouin présentait, lors d’une conférence de presse, les résultats d’une étude sur le rôle des aidants proches. Le rapport complet de cette étude vient de paraître. Il met en évidence les profils de personnes âgées dépendantes et de leurs aidants-proches, les rapports entre eux, leur âge, l’impact économique de cette prise en charge et les risques inhérents à ces situations.

Profils des dyades aidants-aidés

Grâce à une analyse statistique détaillée et représentative de la situation actuelle des aidants en Belgique, complétée par une série d’entretiens approfondis, des chercheurs de l’Institut de recherche santé et société de l’UCL (IRSS), ont pu déterminer les différents profils des aidés et de leurs aidants. Ils distinguent 5 profils de personnes dépendantes, selon le degré de déficiences fonctionnelles et cognitives dont elles souffrent. Par exemple, les personnes qui nécessitent une assistance légère, celles qui ont besoin d’aide pour des activités élémentaires de la vie quotidienne ou encore les aidés qui, outre des limitations fonctionnelles et cognitives, ont aussi des troubles du comportement. Concernant les aidants, ils ont été catégorisés selon qu’ils sont cohabitants ou pas.

Valeur économique

Les aidants cohabitants consacrent beaucoup plus de temps à la personne aidée (entre 3 et 10 heures) que les non cohabitants (de 1 à 2 heures). Partant de ce constat, les chercheurs ont tenté de déterminer la valeur économique du soutien apporté. Cette dernière oscille entre 600 et 1.200 euros par mois selon le degré de dépendance de la personne aidée.

Risques pour la santé

Le soutien à domicile implique différents risques pour la santé, aussi bien pour les aidants (épuisement, dépression...) que pour les aidés (maltraitance...). L’impact psychologique qui pèse sur les aidants-proches varie selon qu’ils sont professionnellement actifs ou qu’ils cohabitent ou pas avec l’aidé. Le rapport indique : "Les aidants cohabitants soutiennent les personnes les plus dépendantes et leur fardeau psychologique est plus élevé que celui des aidants non cohabitants. Leur implication est très importante pour atteindre plus de 10 heures par jour en moyenne lorsque la personne aidée présente des troubles cognitifs conséquents."

Pistes d’amélioration

Au terme de l’étude, les chercheurs ont tenté d’identifier des pistes pour améliorer la reconnaissance des aidants-proches. Ils ont discerné 5 actions à mettre en œuvre :

 Améliorer et augmenter l’offre d’informations et de conseils auprès des professionnels et des institutions.

 Mieux détecter les besoins d’aide et de soins.

 Soutenir plus spécifiquement les aidants qui soutiennent des personnes avec troubles cognitifs.

 Davantage soutenir les dyades aidants-aidés dans lesquelles les aidants sont professionnellement actifs.

 Favoriser l’accès aux services de répit.

Lien vers le rapport complet



Commentaires - 4 messages
  • Avec 71% d'aidantes proches non-cohabitantes et 69% d'aidées, je trouve cela dommage de ne pas mettre plus en avant l'aspect genrée de cette problématique, que ce soit dans le titre (les aidants proches, la dyade aidant-aidé au masculin comme toujours) que dans l'article qui en fait le résumé.

    Plateforme pour Promouvoir la Santé des Femems jeudi 9 février 2017 09:50
  • Questions :
    A. Pourtant, malgré les économies faites pour la sécurité sociale, on peut dire qu'aider un proche est ''puni'' par le chômage en ce sens que si le statut peut être reconnu, il est lourdement pénalisé au niveau financier :

    ''Pendant la période de dispense*, le chômeur reçoit un montant diminué correspondant Í  environ 265 EUR par mois (en cas de soins palliatifs ou pendant les 24 premiers mois de la dispense) ou Í  215 EUR (Í  partir du 25ème mois de la dispense).''

    Je peux comprendre qu'il s'agit d'éviter les abus et que, pendant ce temps, on est peu voire pas disponible pour ce qui est de la recherche d'emploi mais avec de tels montants**, on ne peut même payer un loyer. Aider un de ses proches signifie donc (entre autres) renoncer Í  son logement et le reste.

    Qu'en est-il d'un ''complément'' financier suffisant pour couvrir un minimum/intervenir dans les dépenses vitales fixes de l'aidant (garder son logement, trajets, factures stables même si diminuées...) qui serait octroyé par la mutuelle ou autre, même s'il n'est pas Í  la hauteur du travail réellement fourni ni des économies que cela fait faire Í  la sécurité sociale ?
    Ou tout simplement, pourquoi ne pas ± maintenir le droit aux allocations de chômage (au moins au taux minimum) pendant ce temps ?

    * ''La dispense pour soins Í  un membre du ménage ou de la famille (parent ou allié) jusqu'au deuxième degré, qui est gravement malade, ou Í  un enfant handicapé de moins de 21 ans, peut être demandée pour une période renouvelable de trois mois au moins et 12 mois au plus et ceci pour une durée totale de maximum 48 mois.''
    (Site de l'ONEM - Nouvelle réglementation pour le chômeur - mai 2015

    ** Peut-être on-t-ils été indexés depuis ? mais de toute façon, ça ne doit pas faire grande différence

    ---
    B. Par ailleurs, en tant que chômeur complet, on n'est pas sensé faire un quelconque bénévolat sans autorisation sous peine de sanction. Qu'en est-il de pouvoir apporter son aide, disons quelques demi-journées par semaine, tout en restant disponible et actif dans la recherche d'un emploi ?

    Bomy jeudi 9 février 2017 14:54
  • (suite)
    Voici ce que je trouve sur le site d'une mutuelle :
    ''Vos avantages

    Pour les aidants proches reconnus auprès de Partenamut :

    Aide-ménagère ou familiale : jusqu'Í  250 €/an (5 €/titre-services et/ou par prestation d'aide familiale).
    Psychologie : jusqu'Í  180 €/an chez un psychologue licencié ou détenteur d'un master en psychologie (15 €/séance pour 12 séances/an).
    Si votre proche souffre de la maladie d'Alzheimer : accompagnement par un ergothérapeute de notre partenaire Alzheimer Belgique
    Remboursement jusqu'Í  250 € pour les stages, camps et voyages scolaires des enfants reconnus "aidants proches"
    Intervention de 35 € dans les frais de séjour de convalescence pour un aidant proche accompagnant la personne en perte d'autonomie
    2 jours de court répit pour aidant proche grâce Í  la mise en place d'une garde organisée pour la personne aidée.''
    C'est bien mais quand on ne peut payer le loyer, une aide ménagère, vous savez...
    Y a-t-il autre chose ?

    Bomy jeudi 9 février 2017 15:04
  • Bonjour.
    Une première étape c'est de s'informer sur les aides que votre CPAS peut vous offrir.
    Ensuite tout dépend de qui il s'agit d'aider : adulte., enfant, pers âgée, dépendante physiquement.psycho...
    En fonction de la pers, il peut y avoir des associations

    Lt jeudi 9 février 2017 19:47

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