Les aidants-proches sous la loupe
Des chercheurs de l’UCL, mandatés par la Fondation Roi Baudouin, ont mené une étude quantitative de grande ampleur et examiné la situation de plus de 5.000 duos aidants-aidés. L’objectif : définir des profils d’aidants-proches et souligner l’importance de leur rôle auprès des aidés.
Au mois d’octobre dernier, la Fondation Roi Baudouin présentait, lors d’une conférence de presse, les résultats d’une étude sur le rôle des aidants proches. Le rapport complet de cette étude vient de paraître. Il met en évidence les profils de personnes âgées dépendantes et de leurs aidants-proches, les rapports entre eux, leur âge, l’impact économique de cette prise en charge et les risques inhérents à ces situations.
Profils des dyades aidants-aidés
Grâce à une analyse statistique détaillée et représentative de la situation actuelle des aidants en Belgique, complétée par une série d’entretiens approfondis, des chercheurs de l’Institut de recherche santé et société de l’UCL (IRSS), ont pu déterminer les différents profils des aidés et de leurs aidants. Ils distinguent 5 profils de personnes dépendantes, selon le degré de déficiences fonctionnelles et cognitives dont elles souffrent. Par exemple, les personnes qui nécessitent une assistance légère, celles qui ont besoin d’aide pour des activités élémentaires de la vie quotidienne ou encore les aidés qui, outre des limitations fonctionnelles et cognitives, ont aussi des troubles du comportement. Concernant les aidants, ils ont été catégorisés selon qu’ils sont cohabitants ou pas.
Valeur économique
Les aidants cohabitants consacrent beaucoup plus de temps à la personne aidée (entre 3 et 10 heures) que les non cohabitants (de 1 à 2 heures). Partant de ce constat, les chercheurs ont tenté de déterminer la valeur économique du soutien apporté. Cette dernière oscille entre 600 et 1.200 euros par mois selon le degré de dépendance de la personne aidée.
Risques pour la santé
Le soutien à domicile implique différents risques pour la santé, aussi bien pour les aidants (épuisement, dépression...) que pour les aidés (maltraitance...). L’impact psychologique qui pèse sur les aidants-proches varie selon qu’ils sont professionnellement actifs ou qu’ils cohabitent ou pas avec l’aidé. Le rapport indique : "Les aidants cohabitants soutiennent les personnes les plus dépendantes et leur fardeau psychologique est plus élevé que celui des aidants non cohabitants. Leur implication est très importante pour atteindre plus de 10 heures par jour en moyenne lorsque la personne aidée présente des troubles cognitifs conséquents."
Pistes d’amélioration
Au terme de l’étude, les chercheurs ont tenté d’identifier des pistes pour améliorer la reconnaissance des aidants-proches. Ils ont discerné 5 actions à mettre en œuvre :
– Améliorer et augmenter l’offre d’informations et de conseils auprès des professionnels et des institutions.
– Mieux détecter les besoins d’aide et de soins.
– Soutenir plus spécifiquement les aidants qui soutiennent des personnes avec troubles cognitifs.
– Davantage soutenir les dyades aidants-aidés dans lesquelles les aidants sont professionnellement actifs.
– Favoriser l’accès aux services de répit.
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