50% des étudiants infirmiers et sages-femmes risquent un burn-out

La moitié des étudiants en soins infirmiers et sages-femmes risque de tomber en burn-out. C’est ce qui ressort d’une étude menée auprès de 2.000 d’entre eux.
Une étude auprès de 2.000 étudiants en soins infirmiers et sage-femme francophones a été menée de mi-novembre à mi-décembre pour comprendre l’impact du coronavirus sur ces futurs soignants. Cette enquête réalisée par 5 enseignants infirmiers et chercheurs en Haute École et à l’université révèle que la moitié des étudiants risque une fatigue extrême. En partie lié à la crise sanitaire, cet épuisement relève surtout d’un problème de fond selon les chercheurs.
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Les étudiants épuisés
Depuis le début de la crise sanitaire, 6 étudiants sur 10 ont voulu arrêter leur formation à cause de l’impact du coronavirus sur leurs conditions d’apprentissage et sur leur vie privée. Pour les trois-quarts des répondants, la charge de travail s’est accrue depuis le début de la pandémie. Environ 40% des personnes ont d’ailleurs réalisé des heures supplémentaires pendant leur stage tandis que 90% d’entre elles demandent à ce qu’il soit rémunéré. Outre la lourdeur de leurs tâches, la confrontation à la mort et l’insuffisance du matériel d’équipement ont joué un rôle dans leur épuisement.
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Un problème de fond
La question du burn-out s’inscrit dans une problématique plus large que celle de la pandémie selon Arnaud Bruyneel, doctorant en santé publique à l’ULB et principal auteur de l’étude. "Seule une partie du problème est liée au coronavirus”, explique-t-il dans la RTBF. “Il y a un problème de fond, avec une formation très exigeante, et le Covid a ajouté une couche."
Les solutions à la pénurie d’infirmiers ne doivent pas uniquement venir des institutions de formation, indiquent les chercheurs. Pour eux, "il devient urgent d’améliorer les conditions de travail des soignants afin qu’ils puissent davantage accompagner les étudiants sur les lieux de stage et ne pas les considérer comme de la main-d’œuvre bienvenue face à la charge excessive de travail."
Ces futurs soignants doivent "sentir que l’enseignement, le monde clinique et la société se préoccupent de leur bien-être et de leur apprentissage", estiment les auteurs de l’étude sur la RTBF.
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