Ariane Dierickx : les avantages d'un management féministe
Est-il plus difficile d’arriver à une fonction de direction dans une association, lorsqu’on est une femme ? Est-ce qu’une posture militante et féministe, influence les relations avec l’équipe et comment ? A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Ariane Dierickx – directrice de L’Ilot, nous livre son expérience et sa vision de la place des femmes dans les fonctions de coordination des ASBL.
Le Guide Social : Pouvez-vous partager avec nous votre parcours professionnel et comment vous en êtes arrivée à occuper des postes de direction dans le secteur associatif ?
Ariane Dierickx : Mes tous premiers postes étaient en lien avec les questions féministes : j’ai d’abord travaillé 5 ans au sein du Ministère de l’Emploi et du Travail, à l’époque de la Ministre Miet Smet lorsque celle-ci, qui avait comme compétence l’égalité entre femmes et hommes, avait l’ambition de faire bouger les lignes dans le secteur privé.
Mon rôle à l’époque, était d’accompagner les entreprises dans la mise en place d’actions favorables aux femmes. C’était une première expérience intéressante, mais aussi frustrante, tant la marge de manœuvre était réduite – le secteur privé avançait alors à tous petits pas, le plafond de verre était plus que présent. Un jour, on m’a proposé de devenir statutaire et j’ai décidé de partir… je craignais de m’encroûter (rires). J’avais besoin d’être sur le terrain et d’avoir plus d’impact. J’ai alors décidé de m’orienter vers l’associatif, qui me semblait un secteur plus militant et avec une marche de manœuvre plus grande pour agir sur la société.
J’ai postulé pour devenir directrice adjointe chez Amazone – le Carrefour de l’Egalité de Genre, une coalition de près d’une vingtaine d’associations féministes.
"L’idée de me retrouver au cœur des combats menés par les mouvements de femmes m’enthousiasmait"
Le Guide Social : Quel âge aviez-vous à ce moment-là ?
Ariane Dierickx : J’avais 28 ans. Je mesurais bien la difficulté d’assumer une telle fonction avec si peu d’expérience, mais l’idée de me retrouver au cœur des combats menés par les mouvements de femmes m’enthousiasmait.
Quelques années plus tard, la directrice a pris sa retraite et j’ai pris la place, sans qu’une nouvelle directrice-adjointe ne soit engagée. Pendant plusieurs années, j’ai dû gérer deux fonctions en une, c’était une période particulièrement difficile ! Je suis convaincue que diriger une petite association est beaucoup plus lourd que d’en gérer une grosse. Il faut être un couteau suisse, savoir tout faire, les finances, les ressources humaines, la gestion d’équipe, etc. La charge de travail et la pression mentale sont extrêmement lourdes, et cela dans le seul but de maintenir l’association à flot. J’ai tenu quatorze ans, dont à peu près la moitié comme directrice.
Le Guide Social : Aujourd’hui, vous êtes Directrice de l’ASBL L’Ilot, sortir du sans-abrisme, qu’est-ce qui a favorisé ce changement de thématique ?
Ariane Dierickx : En 2014, au retour de mon dernier congé maternité, je me suis retrouvée en mésentente avec la nouvelle présidente du conseil d’administration. J’ai vu l’offre pour la direction de L’Ilot et j’ai envoyé ma candidature. C’était un défi, je me demandais si je serais capable de travailler sur autre chose que l’égalité femmes-hommes, mais j’ai été attirée par la continuité des combats sur les injustices sociales et économiques.
Quand je suis arrivée, l’ASBL comptait une quarantaine de personnes et cinq services de terrain – un en Wallonie et quatre à Bruxelles. Elle fonctionnait correctement, mais elle n’était pas connue comme aujourd’hui et pas du tout présente sur le terrain féministe. J’ai d’abord pris trois ou quatre mois, pour m’imprégner du terrain, avant d’amener les premiers changements.
"Je voulais faire évoluer L’Ilot vers un projet résolument militant"
Le Guide social : Quelles était la vision que vous souhaitiez développer à L’Ilot ?
Ariane Dierickx : J’ai été engagée pour mes compétences en gestion, mais aussi pour ma vision. Mon CV parlait pour moi, mais je l’ai aussi clairement affiché lors de mon entretien d’embauche : je voulais faire évoluer L’Ilot vers un projet résolument militant, passer d’une approche caritative de l’aide aux personnes à un projet de justice sociale et de lutte contre les inégalités, basé sur le rétablissement des droits des personnes et sur leur accompagnement dans une trajectoire d’émancipation. À l’époque, on était plus dans la gestion du sans-abrisme que dans la lutte contre le sans-abrisme. Je venais du milieu féministe, très militant, ce qui m’avait permis de développer un fort cadre d’analyse politique de notre société, je ne pouvais forcément pas me contenter d’un tel état de choses.
Le Guide social : Plus concrètement, qu’est-ce que votre posture féministe et militante a permis de développer à L’Ilot ?
Ariane Dierickx : J ’ai attendu de gagner en légitimité avant de proposer des projets spécifiques aux femmes. En revanche, j’ai amené ma vision assez tôt : je suis arrivée en septembre 2014 et j’ai amené un premier changement l’hiver de la même année. À l’époque il y avait les subsides hivernaux – qui permettaient de doubler les places d’accueil –, car les autorités politiques avaient l’idée fausse que la situation était plus difficile en hiver qu’en été. C’était de la pure gestion du sans-abrisme : proposer aux personnes des services leur permettant de réduire la difficulté de vivre en rue (une douche, un repas, un lit dans un abri de nuit, etc.).
L’objectif premier n’était clairement pas de sortir les gens de la rue. Et même s’il y avait la volonté de mettre les gens en logement, dans les faits nos services n’étaient pas outillés pour pouvoir le faire : nous n’avions pas de partenariat structurel avec les agences immobilières sociales (AIS), encore moins avec les sociétés immobilières de service public (SISP), qui fermaient les portes à notre secteur. Et de manière assez générale, la question du logement n’était pas au cœur des stratégies envisagées par le secteur.
Au cours du premier hiver, j’ai décidé de réaffecter une partie des fonds destinés à l’urgence hivernale, au financement d’une recherche-action, dont l’objectif était d’évaluer la pertinence de créer un service spécifique, dédié au logement. Les chargé.es de projet engagé.es pour réaliser l’étude, ont conclu cinq mois plus tard que ce projet avait du sens. Nous avons créé cette cellule et l’avons financée sur fonds propres pendant deux ans, c’était un projet particulièrement innovant.
"Travailler dans une logique sectorielle et sortir d’une logique de concurrence"
Le Guide social : En quoi ce projet était-il innovant et quels sont les freins que vous avez rencontrés ?
Ariane Dierickx : Non seulement c’était le premier du secteur spécifiquement dédié au logement et en plus, il était sectoriel, c’est-à-dire, aussi disponible pour les publics des autres associations. Il a permis de créer des solutions de logement pour le public sans-abri, notamment via l’accompagnement des investisseurs sociaux et la création de logements temporaires dans des immeubles vides, une problématique qui n’avait jamais été explorée auparavant. Aujourd’hui, cette cellule est financée par des fonds publics.
Ce qui a été compliqué, c’était de faire accepter aux équipes qu’on faisait autre chose que ce pourquoi on était financés. D’abord, c’était une autre façon d’accompagner les personnes. Ensuite, le fait de travailler dans une logique sectorielle – et donc de sortir d’une logique de concurrence –, n’avait rien d’évident. Pour moi, c’était clair, je venais d’Amazone, qui vise notamment à pousser des associations à travailler ensemble. Il a fallu faire accepter ce projet par tout le monde, l’équipe, le CA et les partenaires. Heureusement, j’ai rapidement été accompagnée par un coach, qui m’a donné des clés adaptées pour accompagner le changement.
Le Guide social : Une autre étape a été de revisiter la terminologie de l’association…
Ariane Dierickx : Exactement, pour permettre de nous penser différemment. L’Ilot existe depuis 1960, c’est une vieille organisation, solide mais aussi lourde de son passé. Quand je suis arrivée, il y avait beaucoup de méthodes ou de mots d’un autre siècle, qui trahissaient une vision très paternaliste du travail social. Par exemple, on parlait d’argent de poche, concernant l’argent des personnes (que l’on gérait pour elles) ou d’aider les personnes (qui suppose une position haute, celle de l’aidant.e, et une position basse, celle de l’aidé.e) au lieu de parler d’accompagnement (qui permet de penser la relation dans une position d’égalité, chacun.e venant avec son savoir et son expérience).
"Certaines ont découvert la sororité à l’Ilot grâce à des outils de management féministe"
Le Guide social : Qu’est-ce qui vous a amenée à proposer un modèle de gouvernance partagée ?
Ariane Dierickx : Lors d’une mise au vert, j’avais affirmé que l’action de notre organisation faisait d’elle une organisation militante, avec un projet de société particulier et donc engagée dans la politique au quotidien. Cela a donné lieu à des réactions très vives, car la plupart se voyaient comme des soignant.es, exclusivement au service des individu.es, et non comme des militant.es porteur.ses d’un projet de société. Ce jour-là, j’ai compris que le changement devrait émerger du terrain, ce qui m’a amenée à introduire la gouvernance partagée. Même là, j’ai rencontré des oppositions, il y avait clairement un manque de confiance sur mes intentions, avec la croyance chez certain.es que je cherchais à conserver le pouvoir.
En réalité et pour aller plus loin dans ma réponse, je pense que cette démarche m’est venue de la manière dont les mouvements de femmes se rencontrent, se coalisent et font bouger les lignes ensemble. La question des luttes collectives est au cœur du féminisme : on sait qu’on ne peut avancer qu’ensemble ! Aussi, on peut dire que cette initiative est un héritage de mes luttes féministes. Alors même que la société a toujours dit que les femmes se chamaillaient, certaines ont découvert la sororité à L’Ilot, grâce à des outils de management féministe.
"Les principales difficultés que je rencontre, sont liées à ma posture militante et féministe"
Le Guide social : Dans votre fonction actuelle, est-ce que vous rencontrez des obstacles en lien avec le fait d’être une femme ?
Ariane Dierickx : Les principales difficultés que je rencontre, sont liées à ma posture militante et féministe. On dit de moi que je suis déterminée, que je ne lâche pas le morceau, que je suis trop fonceuse, trop impatiente parfois, etc. Plus que ma position de femme, c’est celle de militante qui dérange, ainsi que mon ambition de faire grandir L’Ilot avec de nouveaux projets. J’ai été patiente et pour un temps, j’ai mis de côté l’idée de proposer des projets féministes. Au début, je ne parlais jamais uniquement des femmes, mais aussi d’autres groupes spécifiques : les jeunes, les familles, les enfants. J’ai d’ailleurs contribué à créer un centre pour jeunes en errance (Macadam), avant celui pour femmes.
En revanche, j’ai directement œuvré pour plus de représentation des femmes dans les fonctions dirigeantes de l’association. Quand je suis arrivée, le groupe de pilotage stratégique, qui s’appelait alors le comité de direction, était uniquement composé d’hommes – alors même que 50% des personnes de l’équipe étaient des femmes ! Clairement, j’ai dit qu’à compétences égales, on allait engager prioritairement des femmes à cette fonction et j’ai commencé par y faire participer la personne en charge des finances et celle en charge des RH, qui étaient deux femmes.
"Je rencontre des réticences concernant la non-mixité de l’équipe de Circé"
Le Guide social : Aujourd’hui, L’Ilot parle clairement des femmes, notamment avec la création d’un centre de jour créé pour ce public. Est-ce que ça a été compliqué d’amener ce projet ?
Ariane Dierickx : En effet, avec la création de CIRCÉ DE L’ILOT – un centre de jour réservé aux femmes, je rencontre à nouveau des réticences. Celles-ci concernent principalement la question de la non-mixité de l’équipe, uniquement composée de femmes. Heureusement, j’ai fait documenter le phénomène avec une recherche-action, reprenant les récits des bénéficiaires, dont certaines affirment de manière catégorique qu’elles ne fréquenteront pas le centre s’il y a des hommes – en effet, énormément de femmes sans-abri ont été ou sont victimes de violences sexuelles. Cette étude me sert beaucoup à défendre le projet, notamment au sujet de ce principe de non-mixité.
Le Guide social : Est-ce que c’est plus difficile pour une femme d’atteindre des fonctions de direction, en raison des impératifs privés ?
Ariane Dierickx : C’est plus compliqué d’avoir un poste de direction quand on est une femme et qu’on a des enfants. Notre sentiment de culpabilité est lourd : pour être de bonnes mères, il faut être très présentes pour nos enfants, on porte ça depuis des générations. Se débarrasser de ce sentiment de culpabilité, c’est difficile ! Par exemple, quand les enfants ne vont pas bien, on se dit qu’on n’a peut-être pas été assez disponible pour eux.
En parallèle, j’ai besoin de m’engager à 200%. Je ne considère pas que c’est une règle dans ce type de fonction, je pense même qu’il y a un vrai enjeu à lutter contre cette croyance, mais j’avoue n’avoir pas réussi pour ma part à faire autrement. Pas parce que je suis une femme, mais parce que c’est dans ma nature, j’ai un côté hyperkinétique, je veux toujours lancer de nouveaux projets, en faire plus, etc. C’est pourquoi je ne compte pas mes heures en soirée et le week-end et que je n’arrive pas à faire en donnant moins.
Quand j’ai quitté Amazone, j’étais en 4/5ème et L’Ilot proposait un temps plein. J’ai demandé un 4/5ème, mais je ne l’ai pas eu. Alors, ce que j’ai imposé sans jamais le négocier, c’est de m’autoriser à être absente pour des impératifs familiaux ou privés (médecin, logopède, etc.). Pour moi, c’est une condition : quand j’ai besoin de prendre du temps pour moi ou mes enfants, je le prends. Ainsi, je fais du télétravail quand j’en ai besoin et personne ne compte mes heures ou mes jours de congé. C’est vraiment ce qui m’a permis de tenir dans un job de direction avec des enfants et un bébé [au moment de l’engagement].
"Il m’est arrivé d’aller à des réunions avec mon fils"
Le Guide social : Et qu’est-ce qu’une association peut mettre en place pour faciliter la conciliation des vies privée et professionnelle de ses employées ?
Ariane Dierickx : Cette souplesse-là, c’était essentiel de l’accorder à tout le monde, chaque fois que c’est possible. Là aussi, j’ai rencontré pas mal de méfiance et de résistance au début. Finalement, cette possibilité est bénéfique pour tout le monde : les personnes s’y retrouvent individuellement et l’organisation fonctionne mieux car on a renforcé le bien-être de chacun.e. Il y a tout de même deux conditions : cela ne doit pas mettre en péril le projet de l’association et le travail d’équipe doit rester possible.
Par ailleurs, il m’est arrivé d’aller à des réunions avec mon fils. Aujourd’hui, d’autres s’autorisent plus facilement à le faire : si la directrice le fait, alors... Même si ça n’a pas été formulé devant moi, je sais que des collègues ont trouvé ça inopportun, peut-être même inacceptable, le fait de mélanger le privé et le professionnel. Mais il faut bien se rendre compte que dans un monde où les femmes portent encore beaucoup le privé, c’est un frein si elles ne peuvent pas combiner les deux.
Enfin, on fait attention à ne pas mettre de réunions les mercredis après-midi, lundis et vendredis. Il reste les mardis et jeudis, notamment pour les réunions du groupe de pilotage stratégique. En effet, à L’Ilot, comme probablement dans la plupart des autres organisations, il n’y a quasi que des femmes qui sont en 4/5ème, en ce compris dans les postes à responsabilité. Ça dit tellement de choses…
Le Guide social : Que fait L’Ilot, pour promouvoir la diversité des genres au sein des postes de direction ?
Ariane Dierickx : Chez nous, l’arrivée des femmes dans les postes de direction a coïncidé avec la mise en place de la gouvernance partagée, qui a permis de faire monter à des endroits stratégiques les personnes de terrain. Aujourd’hui, dans le groupe de pilotage stratégique (ancien comité de direction) – là où les décisions sont prises –, il y a une diversité qui va audelà de celle des hommes et des femmes. En effet, je considère qu’il y a trois formes de savoir à rassembler pour prendre une bonne décision : académique, de terrain et expérientiel. C’est d’ailleurs-là l’objectif de notre gouvernance partagée. Le centre CIRCE de L’llot a été créé de cette façon, les décisions budgétaires se prennent comme ça, etc.
Il y a quelque temps, j’ai commencé organiser des réunions informelles juste avec les femmes du groupe de pilotage stratégique (une d’entre elles, plusieurs, en fonction des besoins). Au départ, certaines étaient mal à l’aise avec ça.
"Pour elles, c’était comme si on manigançait dans le dos des hommes"
Le Guide social : Pourquoi ?
Ariane Dierickx : Pour elles, c’était comme si on manigançait dans le dos des hommes. J’ai dû prendre le temps d’expliquer, que dans un système créé à l’avantage des hommes, il était juste normal de travailler entre femmes, pour développer des stratégies qui nous soutiennent dans nos difficultés. En effet, le but de ces réunions était de renforcer leurs compétences en tant que directrices, de contrer des stratégies qui visent à les diminuer en tant que femmes, à leur couper la parole, etc. De là, on a créé le GRIFF – le Groupe de Réflexion et d’Intervention Féministe (et Féroce !). Cette action a sans doute été la plus difficile à avaler pour les collègues masculins les plus machos, surtout avec deux F ! Aujourd’hui, ce groupe de travail questionne les enjeux d’égalité entre femmes et hommes au sein de l’organisation et s’attache à traquer toute forme de sexisme dans nos modes de fonctionnement.
Le Guide social : Quel sont le statut et le rôle du GRIFF dans l’association ?
Ariane Dierickx : Dans le nouveau mode de gouvernance, on a prévu des chambres de réflexion, dont l’objectif est d’envoyer des recommandations au groupe de pilotage stratégique. Le GRIFF fait partie de ces groupes de travail thématiques : il peut envoyer des signaux d’alerte, mener des petites études, etc. Par exemple, on en a fait une, pour avoir une idée de l’état des relations entre les travailleurs et travailleuses – est-ce qu’il y a du harcèlement, du sexisme, etc. ? À partir de là, on a décidé de former toute l’équipe à la question du sexisme au travail et plus globalement aux enjeux croisés de genre et travail social.
"Il y a quatre grandes journées d’engagement militant par an"
Le Guide Social : Comment votre ASBL célèbre la Journée internationale des droits des femmes ?
Ariane Dierickx : Depuis plusieurs années, L’Ilot affirme davantage sa posture militante. Actuellement, on considère qu’il y a quatre grandes journées d’engagement militant par an, pour lesquelles les travailleur et travailleuses sont encouragé.es à participer à une manifestation sur leur temps de travail. Sur les quatre, deux journées concernent leas femmes :
- Le 8 mars – la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes : les travailleuses (et les travailleurs, s’ils veulent) y participent. En général, nous organisons un atelier banderole et une matinée thématique en rapport avec la place des travailleuses dans l’organisation ;
- Le 26 mars – le Housing action day : un moment forcément important pour notre secteur et qui montre l’importance que L’Ilot accorde aujourd’hui aux questions de logement ;
- Le 17 octobre – la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté : il s’agit de resituer la question du sans-abrisme dans un contexte plus large d’augmentation de la pauvreté, de repolitiser notre combat pour dénoncer les politiques d’appauvrissement des populations, de répartition inégale des richesses, etc.
- Le 25 novembre – La Journée internationale contre les violences faites aux femmes : c’est une journée orientée usagères, au sujet des violences spécifiques aux femmes dans un contexte de pauvreté.
Le Guide Social : Aujourd’hui, dans le secteur associatif, quel est la place de L’Ilot sur les questions féministes ?
Ariane Dierickx : Ces actions et le centre CIRCE de L’Ilot, nous ont permis de développer une compréhension approfondie de la thématique, qui est reconnue dans tout le secteur : nos partenaires nous identifient aujourd’hui comme une association experte des questions de sans-abrisme au féminin. Cette expertise est également reconnue dans le milieu féministe, en tant qu’approche genrée dans le travail social. En retour, cette reconnaissance permet de mieux faire accepter les initiatives féministes en interne.
Caroline Watillon
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