Coronavirus : éviter la saturation des hôpitaux à tout prix !

Depuis quelques jours, le nombre moyen d’hospitalisations des patients atteints du coronavirus est en baisse. Mais le personnel hospitalier ne ralentit pas la cadence pour autant… Le point avec Philippe Devos, le médecin-chef adjoint de l’Unité des soins intensifs au MontLégia.
Bien que les nouvelles hospitalisations covid diminuent en Belgique depuis une petite semaine, le personnel soignant est toujours sous pression. Philippe Devos, le médecin-chef adjoint de l’Unité des soins intensifs au MontLégia et président de l’ABSyM était l’invité sur Matin Première et a fait le point sur la situation.
Le personnel hospitalier ne lâche rien
Le personnel hospitalier peut-il enfin relâcher la pression ? Y a-t-il moins de cas de covid en soins intensifs ?
"En tout cas, largement moins qu’au mois de novembre, c’est une certitude. A présent, on se situe aux alentours de 15% d’occupation de lits en soins intensifs. Ces 15%, ça veut dire que c’est loin d’être fini, mais c’est à peu près l’occupation que nous avons pour des infections virales respiratoires au mois de février. Donc on est dans une situation qui est plutôt active — au mois de février, les soins intensifs belges ne chôment pas — mais par contre, qui est dans la norme des autres années", explique le médecin Philippe Devos sur Matin Première.
– Lire aussi : Le bulletin social : "La saturation des hôpitaux : quand le politique va droit dans le mur"
3000 opérations reportées
Les hôpitaux ont rapidement été saturés à la suite du coronavirus, et le personnel des soins de santé a dû faire des choix. Par conséquent, des opérations ont été reportées, certains problèmes de santé ont également été compliqués à surveiller… Un hôpital engorgé ne peut pas fonctionner à pleine capacité.
Concrètement, fin décembre, les équipes hospitalières ont compté qu’environ 3000 opérations avaient été reportées. Ces reports s’ajoutent bien sûr à leur programme actuel déjà bien chargé…
‘’On est donc toujours loin de chômer au bloc opératoire. Et les journées sont longues. On fait du 7h39 – 20 heures presque tous les jours, de manière à rattraper le retard parce que ces gens ont parfois des douleurs aux genoux ou aux hanches depuis maintenant presque une année et ils ont envie d’être opérés le plus vite. On leur doit ça", explique le médecin.
Des soignants fatigués
Plus d’un an après le début de la crise sanitaire, le personnel soignant est à bout…
"Les infirmières me rapportent qu’elles ont le sentiment de n’avoir jamais pu souffler depuis le mois de mars. Et donc, ça fait presque un an qu’elles travaillent à flux tendu et on le voit, on a quand même des gens qui se blessent plus facilement, c’est probablement la fatigue, certains qui s’épuisent et qui prennent des jours de congé pour épuisement", rapporte le médecin.
– Lire aussi : Prime d’encouragement : et la revalorisation globale, dans tout ça ?
Un retard bientôt rattrapé ?
"Il y a des hôpitaux qui annoncent qu’ils vont arriver à rattraper leur retard d’ici un mois, d’autres jusqu’au mois de juin, c’est variable’’, explique le professionnel de la médecine.
À noter que de nouveaux patients vont continuer à arriver dans les hôpitaux pour d’autres problèmes de santé...
– Lire aussi : Le bulletin social : "À propos d’égalité à l’accès aux soins de santé"
Les soins intensifs toujours sous pression
La vaccination des maisons de repos a-t-elle une influence sur les services de soins intensifs ?
‘’Non, pas vraiment. 80% de la population des soins intensifs, c’étaient des gens entre 50 et 70 ans qui vivaient à domicile. Ce ne sont pas les maisons de repos qui ont saturé les soins intensifs ", souligne le médecin Philippe Devos.
La vaccination va donc certes diminuer la pression sur l’hôpital, mais ça ne diminuera pas la pression sur les soins intensifs.
Ajouter un commentaire à l'article