Le quotidien d’un éducateur spécialisé raconté dans un récit illustré
Leslie Neufcoeur, fondateur de l’ASBL The Peach Pack, et l’illustratrice Laura Gibas ont publié leur premier récit illustré. À travers cinq vignettes, le duo raconte comment l’éducateur utilise les arts martiaux pour accompagner un jeune en difficulté dans la gestion de ses émotions. Le but : faire découvrir ce métier dans toute sa variété et ses complexités.
« Hey, la pêche ? Moi, c’est Leslie. Je suis éducateur spécialisé et passionné par les arts martiaux ». C’est avec cette présentation que démarre le premier récit illustré réalisé par Leslie Neufcoeur, fondateur de l’ASBL The Peach Pack, et l’illustratrice Laura Gibas, Lau’ Illustrations.
Ce projet est né du désir de l’éducateur spécialisé de créer un format « ludique » pour faire découvrir son métier. Pour ce fan de bande-dessinée et de manga, le récit illustré était une évidence. « Je voulais avoir un visuel original. C’est aussi une manière d’être sur plusieurs formats. Le récit illustré est plus accessible et peut toucher plus de monde », explique celui qui a déjà partagé son histoire pour la campagne J’aime Mon Métier, du Guide Social.
L’épisode du podcast dédié à Leslie :
Au cœur du récit, la gestion des émotions
Ce premier récit illustré a été co-construit avec Laura Gibas, une de ses anciennes étudiantes qui se consacre aujourd’hui à l’illustration. « Elle connait le métier d’éducateur, elle me connait en tant qu’ancien professeur donc c’est beaucoup plus facile de pouvoir collaborer », confie-t-il.
Très vite, le thème de cette première histoire s’est arrêté sur la gestion des émotions. Car « c’est ce qui revient le plus souvent », raconte l’éducateur. À travers cinq vignettes, publiées sur les réseaux sociaux, Leslie Neufcoeur explique étape par étape comment il utilise les arts martiaux pour accompagner un jeune en difficulté dans la gestion de la colère, de la tristesse et d’autres « émotions dévorantes ». « Dans la dernière image, le jeune part avec un kimono, c’est pour dire qu’on lui a donné des outils, on est toujours là pour le soutenir, mais on le laisse parcourir sa route seul », explique-t-il.
L’idée est d’aborder dans le futur d’autres sujets comme « la confiance en soi, l’empathie, les situations de crise et la gestion de la violence par les éducateurs », continue Leslie Neufcoeur. Son but : raconter la diversité des situations auxquelles il faut s’adapter, les relations à créer et toutes les complexités du métier, tout en restant dans la confidentialité.
En effet, la bande dessinée ne relate pas l’histoire d’une personne en particulier mais est un mélange d’anecdotes qu’il a vécues et dans lesquelles les personnes directement concernées peuvent s’identifier. « Il y a une maman d’un jeune dont je me suis occupée qui a revu l’histoire de son fils dans l’illustration et qui m’a écrit pour me remercier », confie-t-il. Avant d’ajouter : « C’est aussi montrer aux jeunes que c’est un processus que d’autres personnes ont vécu ».
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Objectif 2024 : publier un format plus long
À travers ces récits, Leslie Neufcoeur veut aussi témoigner de la diversité des publics rencontrés. « Maintenant je travaille avec des femmes victimes de violences, des personnes handicapées, des réfugiés », raconte-t-il.
Ces cinq premières vignettes ne sont donc qu’un avant-goût. « C’est une sorte de pilote à présenter aux maisons d’édition ou aux partenaires pour voir qui veut suivre », explique l’éducateur qui se réjouit de l’enthousiasme que la publication de ces images a provoqué sur les réseaux sociaux. Son objectif : publier un plus long format en 2024.
Puis, si « cette BD fonctionne pourquoi pas chercher d’autres éducateur/trices, avec d’autres expériences pour explorer toutes les facettes du métier », projette déjà le sportif toujours en quête de nouveaux défis.
Caroline Bordecq
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