Modus Vivendi - l'opération Boule de Neige en milieu carcéral arrêtée

Le SPF Justice n’a plus donné suite au financement de l’opération Boule de Neige en milieu carcéral. Ce projet prévenait les consommateurs de drogues sur les risques liés à l’usage de ces substances.
Depuis 2006, l’ASBL Modus Vivendi recevait chaque année du SPF Justice 12.000 euros pour quatre opérations Boule de Neige en milieu carcéral. Ce projet a lieu également, depuis 1989, dans la rue. Celui-ci n’est pas menacé de coupure budgétaire.
Chaque année, Boule de Neige se rendait en milieu carcéral pour informer les consommateurs de drogues sur les risques liés à leur usage, comme le Sida, les hépatites. Le but était que ces personnes informent ensuite leurs pairs, d’où le nom du projet. Avec les 12.000 euros du SPF Justice, Boule de Neige pouvait se rendre dans quatre prisons à Bruxelles et en Wallonie.
« Il y en a dix-sept dans cette partie de la Belgique. Nous ne pouvions nous rendre dans l’ensemble des prisons à cause des faibles moyens » nous fait part Vinciane Saliez, coordinatrice Modus Vivendi. Le financement couvrait une part des dépenses, comme le transport et la rémunération des détenus qui avaient participé à l’opération. L’autre part, l’ASBL s’en occupait elle-même en huile de coude.
Chaque détenu qui s’engageait dans l’opération pour informer ses pairs recevait 125 euros au bout du projet. Cela les valorisait, leur donnait de l’occupation, « vu qu’un détenu reste environ 23h par jour en cellule. Le principal intérêt du projet était de prouver qu’il est possible de travailler avec des détenus, qu’on peut leur confier des tâches. » Une seule opération Boule de Neige en milieu carcéral nécessitait 75 heures de préparation.
Indifférence administrative
L’annonce de la coupe budgétaire ne s’est pas faite officiellement. Modus Vivendi n’a appris l’arrêt du financement qu’après trois ou quatre appels téléphoniques. « Nous n’avions pas été prévenus avant. Pour la prochaine opération Boule de Neige, nous avions organisé quatre nouvelles visites. Maintenant, il nous est impossible de suivre notre mission auprès des détenus. Nous constatons simplement que ce projet ne fait pas partie des priorités au niveau fédéral. »
Aussi, deux coordinateurs de la politique « Drogue », un francophone et un néerlandophone, assuraient le dialogue entre l’ASBL et le SPF Justice. Ils servaient pour le suivi du financement. Ces deux coordinateurs devinrent directeurs de prison. Ils n’avaient plus le temps de jouer leur premier rôle. Il n’y a pas eu d’autres coordinateurs mandatés, car ceux-ci sont toujours supposés suivre cette fonction.
Un espoir
Avec la sixième réforme de l’État, il est dans les compétences des Régions de soutenir les projets de prévention à la santé. « Nous comptons introduire une demande auprès des Régions pour obtenir un nouveau financement. Nous devons en discuter dans les prochains mois. » L’ASBL envisage également un partenariat avec d’autres associations. Entre temps, Boule de Neige reste au frigo.
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