Mutilation génitale : de nouveaux outils de sensibilisation pour les femmes

Selon l’UNICEF, au moins 200 millions de filles et de femmes vivant actuellement dans 30 pays d’Afrique, du Moyen-Orient et d’Asie ont subi une forme de mutilation génitale : clitoridectomie, excision ou infibulation.

« Les mutilations génitales nous concernent aussi. Même ici, les chiffres sont alarmants. De nombreuses filles et femmes souffrent de conséquences non seulement physiques mais aussi psychologiques. Il est essentiel que les prestataires de soins de santé reconnaissent le problème et, surtout, y répondent de manière appropriée. L’orientation vers l’un de nos deux centres accrédités que nous finançons par le biais de l’INAMI est également nécessaire pour que les jeunes filles et les femmes puissent être accompagnées de façon appropriée », déclare le Ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke.

« Les mutilations génitales sont une atteinte inouïe aux droits des femmes à disposer de leur corps. Elles causent d’atroces souffrances et mettent leur vie en grave danger. Je suis fière que notre pays offre à ces femmes la possibilité de se reconstruire aussi bien physiquement que mentalement grâce à des soins de qualité 100% gratuits. Nous faisons figure d’exemple en Europe. Je suis heureuse de financer cette campagne qui permettra d’aider encore plus de femmes concernées », souligne Sarah Schlitz, Secrétaire d’État à l’Égalité des genres, à l’Égalité des chances et à la Diversité.

Témoignages

Certaines femmes attendent parfois des années avant de consulter parce qu’elles ne connaissent pas cette possibilité de suivi multidisciplinaire. C’est la raison pour laquelle cette campagne est importante. Les témoignages des femmes ayant reçu l’aide de ces centres montrent à quel point cette prise en charge en vaut la peine.

« J’ai fait plusieurs séances avec la sexologue du centre, elle m’a appris à m’aimer, à me connaître vraiment comme je suis, à me sentir bien, libre. C’est moi qui décide, c’est mon corps, c’est ma vie », confie Sally qui a fréquenté pendant plusieurs mois un centre multidisciplinaire.

« Même si ça ne sera plus jamais pareil, j’ai l’impression de m’être réappropriée mon clitoris dont on m’avait dépossédée », rajoute Awa qui a bénéficié d’une chirurgie réparatrice.

Chercher de l’aide est souvent tabou pour les femmes concernées qui n’ont jamais osé parler de cette violence qu’elles ont subie enfant. C’est pourquoi le GAMS Belgique a été chargé de lancer cette campagne nationale qui se déroulera en février à travers plusieurs rencontres entre les femmes concernées et les équipes soignantes dans les deux hôpitaux.

Awa lance aujourd’hui un appel à toutes les femmes qui ont été excisées comme elles : « N’hésitez pas à pousser la porte des centres, vous ne serez pas jugées, vous serez écoutées ».

Informations pratiques

Une campagne nationale avec de nouveaux outils de communication développés avec et pour les femmes concernées par les MGF a été lancée le vendredi 3 février 2023. Cette campagne, coordonnée par le GAMS Belgique, est financée par Sarah Schlitz via l’Institut pour l’Égalité entre les Femmes et les Hommes. Les deux centres sont financés par le Ministre Vandenbroucke et le SPF Santé Publique.

Les outils qui sont diffusés par le GAMS Belgique, l’IEFH et le SPF Santé publique sont les suivants :

• Une animation multilingue
• Des témoignages de femmes qui ont été accompagnées dans l’un des centres accrédités
• Les nouvelles brochures des deux centres accrédités en Belgique (CeMAVIE en NL, FR, EN – Vrouwenkliniek en NL, FR, EN)
• Les affiches de la campagne (en FR, EN, NL)

Une vidéo présente également les soins multidisciplinaires à CeMAViE, CHU Saint-Pierre :

Et pour aller plus loin :

Notre reportage sur CeMAViE en trois parties :

• CeMAViE, le centre qui répare le corps et l’esprit des femmes excisées
• Fabienne Richard, sage-femme : portrait d’une militante anti-excision
• "Ma mission ? Aider les femmes excisées à s’épanouir sexuellement !"

Notre podcast :

Cendrine, sexologue au sein de CeMAViE