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Sage-femme, mettre au monde en période de Covid

17/06/20
Sage-femme, mettre au monde en période de Covid

Devant les incertitudes sanitaires liées à la pandémie de coronavirus, la profession de sage-femme, comme la plupart des métiers du secteur du soin et de la santé, a dû s’adapter rapidement pour assurer sa mission d’accompagnement à la naissance. Un métier qui, malgré sa discrétion durant la crise, n’a jamais cessé d’être réactif.

Dans la société du coronavirus, les sages-femmes se sont équipées de gants, charlottes, lunettes de protection, sur-blouses et masques pour travailler. En effet, après un long démarrage, le secteur a lui aussi pris la mesure de la crise sanitaire qui était déjà bien ancrée. Comme le reste des professions du soin et de la santé, Riolo Mariella, sage femme depuis 10 ans, n’a pas hésité à continuer malgré l’angoisse de l’inconnu. « Je n’ai pas douté une seconde de là où était ma place. Cela était clair, il fallait être sur place pour accueillir les patientes et permettre aux futurs parents de pouvoir vivre un des plus beaux jours de leur vie. Cela était d’autant plus important étant donné la période particulièrement sombre ».

[A lire]  : Sages-femmes : entre peur et adaptation face au coronavirus

Pouvoir donner du bonheur

La majorité des métiers de la santé sont avant tout des métiers où la passion guide la pensée. Celui de sage-femme a cette particularité d’être un acteur crucial à la naissance d’une vie, faire partie intégrante d’un bonheur immense. « Ce métier m’a toujours passionné déjà petite, je savais que je voulais faire ça. Être présente avec les futurs parents et participer à une joie immense en donnant la vie. Mais aussi être celle qui devra détecter et orienter en cas de problème pour permettre de sécuriser la naissance », pointe Riolo Mariella.

Le temps du virus

Au début de la pandémie, le secteur comme l’imaginaire collectif, ne pense pas forcément que le métier de sage-femme se trouve en première ligne et est donc sujet à s’exposer à des risques concernant la Covid-19. Une illusion collective qui se retrouve bien vite rattrapée par la réalité du terrain. « En tant que sage-femme, on pense que nous ne sommes pas vraiment touchées, car les patients arrivent sur deux pieds en bonne santé. Sauf qu’on vous apprend qu’en fait certaines personnes sont asymptomatiques et que donc forcément certaines mères seraient des porteuses saines voire malades. Et là, ça change de nombreuses choses, et très vite, il faut comprendre et appliquer les mesures de sécurité ».

De plus, dans un secteur où il est quasiment impossible d’agir sans avoir un contact direct et proche de la patiente, les travailleuses ont très vite commencé à s’interroger sur comment maintenir leur mission cruciale tout en respectant la sécurité des patients, mais également la leur. « Ma première réaction fut d’abord de savoir comment la prise en charge des patientes allait pouvoir s’organiser avant, pendant, et après l’accouchement. J’ai pensé à toutes ces futures mères seules avec leurs inquiétudes, les questions et préoccupations qui sont normales lors d’une grosse surtout lorsque c’est le premier bébé. Mais aussi les nouvelles questions liées au virus. »

S’organiser face à la pandémie

Devant l’absence de considérations politiques et face à l’ampleur de la crise sanitaire, le 30 mars 2020, l’Union professionnelle des sages-femmes de Belgique a rédigé une liste de recommandations pour aider les professionnels à mettre en place des mesures de prévention et de sécurités. Le document explique très brièvement l’origine du virus ainsi que ses effets, avant de s’attarder sur la prévention concernant directement les travailleurs ainsi que les effets potentiels sur les fœtus.
« Les mesures pouvaient être d’avantages anticipés. Nous étions un peu oubliées jusqu’à ce qu’on nous dise qu’il existait des patients sans symptômes. Le stress et l’incertitude étaient réellement présents. Heureusement, des consultations étaient organisées par téléphone afin de prendre de leur nouvelle et s’assurer que tout se passe bien ».

La profession a dû assurer leur mission tout en organisant des mesures préventives ainsi que des mesures permettant d’agir en situation où la patiente présenterait des symptômes. « J’ai pu et su malgré la covid permettre aux mères et pères de vivre cet instant magique dans leur vie. Les parents portaient un masque chirurgical et nous aussi. Lorsque la patiente était positive, une sage femme restait un max en chambre afin d’accompagner la patiente avec toute la combinaison servant à notre protection. C’était assez fatigant ».

Riolo Mariella félicite la bonne compréhension en règle générale des patients malgré le cafouillage ambiant et surtout effectif au début de la crise. « Nous étions en combinaison une fois les infos données, les patientes comprenaient les mesures. Heureusement, ils n’étaient pas très malades, souvent de la toux ou fièvre. De plus, dans mon hôpital, les pères pouvaient accompagner les femmes portant un masque. Une fois les tests arrivés, tous les deux étaient testés ».

B.T.



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