Troubles de la relation chez les bébés : les professionnels de la petite enfance sont invités à participer à l’enquête

Les psychomotriciens reçoivent régulièrement de très jeunes enfants pour troubles de la relation. À partir de ce constat, la psychomotricienne Françoise Dodion, avec l’aide de la Fondation Roi Baudouin, lance une enquête parmi les professionnels de la petite enfance sur l’utilisation des outils d’observation des tout-petits en Belgique francophone. Si vous êtes concernés, vous êtes invités à partager votre expérience d’observation des bébés !
Afin d’accompagner au mieux l’enfant souffrant de troubles relationnels pour qu’il se développe et s’adapte le plus aisément possible à son environnement, il est nécessaire de le prendre en charge dès les premiers signes d’alerte. À cet effet, une enquête à l’initiative de Françoise Dodion, psychomotricienne, fondatrice et coordinatrice de l’asbl « Aire Libre » de Liège, est en cours pour comprendre comment les outils d’observation existants sont utilisés parmi les professionnels de la petite enfance (0-2 ans).
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Constat de départ
Les psychomotriciens font régulièrement le constat suivant : un enfant leur est adressé vers 3, 4 ou 5 ans pour troubles de la relation. Commence alors un chemin patient pour apprivoiser et accompagner l’enfant. Objectif : restaurer une relation plus confortable avec son environnement, et adoucir sa relation à lui-même. Ensemble, professionnel et enfant se mettent à la recherche de traductions mutuelles entre deux mondes qui cherchent à converger.
Qu’il eut été profitable de rencontrer cet enfant plus tôt, avant que ne s’installent des habitudes protectrices freinant son adaptation !
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Questionnement
À partir de ce constat, récurrent dans sa patientèle, Françoise Dodion (spécialisée en pratique psychomotrice et formations continues), s’est tournée vers la Fondation Roi Baudouin pour étudier comment les outils d’observation des tout-petits sont utilisés en Belgique Francophone.
Des outils d’observation des premiers signes d’alerte existent, sont-ils connus des professionnels de première ligne ?
– Est-ce que toutes les professions de la petite enfance ont accès à ces référentiels ? Comment sont utilisés ces instruments d’observation ?
Serait-il intéressant d’en donner plus d’information ? Cela pourrait-il favoriser, le cas échéant, qu’un suivi relationnel soit engagé pendant les premières années de vie ?
La question du repérage précoce mérite d’être approfondie, elle est source de réflexion pour de nombreux professionnels : comment repérer sans inquiéter, observer sans exagérer, ni minimiser !
La vigilance d’éventuelles vulnérabilités relationnelles chez un bébé est très délicate. De nombreux facteurs peuvent perturber momentanément le bien-être et l’appétence relationnelle. Des difficultés passagères ponctuent le développement, souvent sans conséquence majeure.
L’observation d’un bébé nécessite patience, doigté et prudence. Alors que certaines difficultés fonctionnelles ou d’environnement peuvent assez aisément être repérées ou écartées, la fragilité relationnelle est nettement plus subtile tant à observer qu’à confirmer.
Or, les bénéfices d’une intervention précoce ne sont plus à démontrer.
– Comment faire pour que les bébés qui présentent une difficulté relationnelle puissent être accompagnés dès les prémices de leur développement ?
Pour commencer un suivi psychomoteur et/ ou une prise en charge pluridisciplinaire, il n’est pas indispensable d’attendre un diagnostic, dont on sait qu’il nécessite des observations longues, répétées, de la prudence et du recul. Un soutien peut être proposé très tôt aux parents et à l’enfant, avant l’installation de difficultés relationnelles majeures.
– Est-il possible de développer cette vigilance dans nos régions, à l’instar peut-être de ce qui est proposé par les autorités de santé en France ?
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Aide du Fonds de Conink
La Fondation Roi Baudouin, par l’intermédiaire du Fonds Docteur Daniel de Conink, a été sensible aux questions posées par madame Dodion et lui ont octroyé une aide pour débuter une première recherche. Anne Taymans, kinésithérapeute et psychomotricienne, a travaillé avec Françoise Dodion sur l’enquête ci-jointe.
L’enquête
L’étude a pour objectif d’établir un état des lieux des connaissances des professionnels, en contact avec les moins de 2 ans, quant aux signes de dépistage des troubles de la relation.
De nombreuses échelles d’observation existent. Les différents professionnels les connaissent-ils ? Les utilisent-ils ? Est-il possible de proposer un référentiel commun aux différentes professions concernées ? Comment soutenir un accompagnement précoce des enfants les plus fragiles et de leurs familles ?
Le questionnaire
Un maximum de professionnels dits de première ligne sont contactés : puériculteurs.trices, infirmier.ères, médecins, paramédicaux, coordinateurs d’équipe, animateurs, psychologues, …
N’hésitez à compléter le questionnaire ! Tous les avis comptent. Les résultats seront communiqués à ceux qui le souhaitent.
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