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Covid : le cri d'alarme de l'aide à la jeunesse entendu par Glatigny

24/04/20
Covid: le cri d'alarme de l'aide à la jeunesse entendu par Glatigny

Au début de la crise sanitaire, le secteur était inquiet face à son isolement et au manque de considération du gouvernement. Il avait alors alerté les autorités publiques de la crainte et du sentiment d’abandon que ressentaient les travailleurs sociaux. Quelques semaines plus tard, le secteur s’est fait entendre et avance dans le bon sens avec les politiques afin d’assurer leurs missions.

Vendredi 17 avril a eu lieu une nouvelle réunion entre les fédérations patronales du secteur et la ministre en charge de l’aide à la jeunesse, Valérie Glatigny. Rendez-vous qui dans sa globalité a satisfait les fédérations patronales qui assurent que les décisions sont plutôt cohérentes.
« Les choses vont dans le bon sens globalement. Ça bouge pas mal, Madame la Ministre prend les choses au sérieux et œuvre dans notre intérêt avec les moyens qui lui sont disponibles. Elle est très présente et prend conscience de la situation, c’est très réconfortant pour nous », assure Denis Xhrouet, président de l’inter-fédérations de l’aide à la jeunesse.

Des moyens débloqués

Le premier point de crispation qui était effectif au début de la crise, à savoir le problème du manque de protection pour le personnel, est partiellement réglé selon l’inter-fédérations de l’aide à la jeunesse.

« La question des masques est globalement réglée depuis une quinzaine de jours. Enfin, c’est du moins le cas pour les services résidentiels qui ont reçu des masques chirurgicaux livrés directement aux structures de résidence. On attend maintenant une deuxième livraison de masques pour le reste du secteur… », déclare Denis Xhrouet.

Les professionnels travaillant dans les services de résidence peuvent donc jouir de protections basiques. Cependant, les stocks sont minces et les travailleurs sont donc appelés à gérer au moins la quantité de masques disponibles en utilisant avec parcimonie leur utilisation.

L’inter-fédérations se réjouit également de la bonne écoute du gouvernement. En effet, la ministre Valérie Glatigny assure la livraison des autres protections demandées par le secteur comme le gel hydroalcoolique ainsi que des masques à visières pour les bénéficiaires de l’aide à la jeunesse.

Ne plus réagir mais agir

La structure a lancé un appel à projets pour des ouvertures de nouveaux services résidentiels dans l’optique de répondre aux demandes et d’aller de l’avant. Pour le secteur, il n’est plus temps de réagir face à l’urgence, mais de commencer à agir et trouver de nouveaux moyens pour assurer leurs missions sociales.

« On respecte le confinement, globalement ça se passe bien lorsqu’il n’y a pas de cas de Covid-19. On a eu quatre cinq petites crises à un moment, mais on a été réactifs en mutualisant les services et les aides pour pallier la crise et les manques de personnel. D’ailleurs l’inspection pédagogique est une réelle aide réactive pour nous. Maintenant, le but est de mettre en place de nouveaux moyens pour pouvoir répondre aux demandes. On a lancé un appel qui, très concrètement, va permettre l’ouverture d’un grand nombre de places dans les structures résidentielles pour accueillir plus de personnes. On a des aides de l’Etat, on est vraiment satisfait de cela. Mais on préfère étalonner certaines d’entre d’elles, notamment sur des contrats à temps plein, pour prévoir l’après-confinement. On va avoir pas mal de choses nouvelles à gérer cet été, et selon la configuration, on aura encore besoin de ces aides », explique le président.

Un secteur soudé

Le secteur est dans son ensemble soudé et unanime sur les mesures de protection comme sur la vision de l’après-confinement. Un des ponts de consensus par exemple, est celui concernant la demande de réouverture des visites.

« Pour les visites, on ne veut pas. On comprend les demandes, mais on ne veut pas exposer plus les travailleurs. On est limités et pas encore préparés pour cela. On ne peut pas, car, notamment, on ne bénéficie pas de dépistage. Cela est normal et s’explique par le fait que les dépistages sont réservés pour le moment à l’urgence sanitaire. Et l’urgence pour le moment, elle est au niveau des maisons de repos. Une circulaire ministérielle va sortir très prochainement pour soutenir cette décision », indique-t-il.

Le président de l’inter-fédérations se réjouit également, dans l’ensemble, de la bonne coordination et entente des fédérations patronales et des syndicats qui souhaitent avancer vers la même direction. Même si le déconfinement semble encore loin et que le secteur ne peut se prononcer dessus faute de vision, il commence à cerner les besoins et les préoccupations de demain, comme le problème des vacances d’été et des stages.

« La prochaine réunion est fixée au 30 avril et on a demandé que cette fois-ci, elle se fasse avec les syndicats. Cela me semble important, car l’après va être tout aussi éprouvant. Mais surtout, c’est une possibilité pour nous, ainsi que pour la société dans sa globalité, d’aspirer à autre chose. De créer de nouveaux schémas de pensée. C’est donc important d’avoir la totalité des acteurs du secteur pour parler du futur. Et encore une fois, l’inter-fédérations de l’aide à la jeunesse, souhaite remercier le secteur pour sa réactivité exemplaire ainsi que les travailleurs qui, chaque jour, font de leur mieux pour assurer leurs missions », conclut Denis Xhrouet.

B.T.

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Commentaires - 1 message
  • Moi également. Quelques notes Í  la trompette ce soir se sont envolées pour elle et tous les autres.

    Serge

    872Gavros jeudi 30 avril 2020 12:23

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