Coronavirus : les indépendants font face au danger de la faillite
Les principaux syndicats représentant les indépendants se sont mobilisés pour négocier avec les autorités après l’établissement du lockdown. Le Syndicat Neutre pour Indépendants et l’Union des Classes Moyennes ont lancé des appels aux responsables politiques dans le but de limiter l’impact économique de cette décision sur les indépendants, nombreux dans le secteur psycho-médico-social.
[DOSSIER]
– Coronavirus : le gouvernement fédéral vient en aide aux indépendants
– Indépendants et indemnités de maladie : les règles assouplies
– Coronavirus : le revenu de remplacement étendu
– Pétition : les paramédicaux indépendants réclament de l’aide
– Indépendants : tout savoir sur l’extension du revenu de remplacement
– Les professionnels de soins indépendants bénéficieront d’un revenu de remplacement
– "Les prestataires de soins indépendants abandonnés par les Régions"
Les autorités fédérales ont pris une décision logique et attendue, en restreignant les déplacements de la population au strict nécessaire. Cette décision va impacter de nombreux indépendants du secteur psycho-médico-social. Des psychologues, des kinésithérapeutes, des logopèdes, des psychomotriciens ou encore des puéricultrices vont subir cette décision sur le plan économique. L’impact est non-négligeable. Si ces mesures sont compréhensibles et acceptées, l’angoisse et l’inquiétude prospèrent chez les indépendants. Ces directives porteront en effet un coup à l’activité de nombreux professionnels, qui pourrait être fatal dans certains cas.
Alors, au SNI comme à l’UCM, on s’active. Les deux associations de défense des indépendants s’accordent à dire que la situation évolue très rapidement. Après la décision des autorités de confiner la Belgique, le SNI a ouvert les discussions avec les ministres et les organes compétents afin de clarifier certains points et obtenir les mesures de soutien qu’il juge nécessaire. Le syndicat estime que "les mesures exceptionnelles nécessitent une compensation exceptionnelle si nous voulons éviter la faillite de milliers d’entreprises." Sa présidente Christine Mattheeuws insiste : "Nous aurons besoin du soutien du gouvernement fédéral et de ceux des entités fédérées (Bruxelles et Wallonie). L’organisation exige le non-paiement des cotisations de sécurité sociale et des impôts pendant un certain temps et une compensation pour les frais fixes courants, pendant la période où les entrepreneurs seront sans revenus".
Dans un communiqué, l’UCM établit un impératif : "Protéger les indépendants et les PME durant cette période de confinement et leur permettre de (sur)vivre pour éviter un bain de sang social, un tsunami sans précédent de faillites et de licenciements". Et, comme en témoigne Thierry Evens, représentant de l’UCM, ce lockdown induit des conséquences pour bon nombre de professions. "L’impact est énorme, même s’il est variable. Pour ce qui est des kinés, des psys et autres professions médicales, il y a régulièrement des recommandations de cessation d’activités. Certains restent ouverts pour les urgences. La difficulté, c’est que l’aide pour les indépendants est liée à l’arrêt complet des activités."
« Pas de recettes, pas de dépenses »
Il faut donc répondre présent pour aider les travailleurs. Et, dès aujourd’hui, il existe des avancées claires dans les discussions avec les autorités. Thierry Evens, pour l’UCM, fait le point : "Il y a plusieurs mesures, au niveau fédéral et régional. Tout n’est pas encore arrêté. Ce qui existe c’est, pour les indépendants qui ont des salariés, la possibilité de les mettre au chômage temporaire pour cas de force majeure. Les salariés seront alors payés par l’assurance chômage. Nous négocions, sans rien avoir arrêté à l’heure actuelle, des reports de charge patronales liées à l’emploi, le report du prélèvement à la source. Nous négocions également l’étalement des prêts bancaires professionnels, et un moratoire sur les loyers professionnels. Notre mot d’ordre est : s’il n’y a pas de recettes, il ne doit pas y avoir de dépenses."
Sur le terrain, les professionnels de santé indépendants s’organisent également. Annabelle Duval, logopède et vice-présidente de l’Union Professionnelle des Logopèdes Francophones évoque les mesures prises par la profession : "Il faut respecter les mesures prises par les autorités. Nous avons une responsabilité de santé publique. Il faut donc bien mettre en place les mesures de distanciation sociale. Nous prenons soin de bien désinfecter notre matériel, de respecter les consignes d’hygiène et de les diffuser. Nous conseillons de prioriser les prises en charge et les soins indispensables. Il faut limiter les contacts, se préserver pour sortir de cette crise sanitaire."
C. D
Ajouter un commentaire à l'article