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"La pilule ne passe pas" pour les Centres de Planning Familial

16/06/17

Ce Jeudi 15 juin une centaine de personnes manifestaient à Bruxelles afin de contester la position de la ministre fédérale de la Santé concernant la distribution de la pilule du lendemain.

La Fédération Laïque des Centres de Planning Familial (FLCPF) avait prévenu : si Maggie De Block ne revenait pas sur sa position, une action serait menée. En effet, pour la ministre, seul un médecin ou un pharmacien est habilité à prescrire la contraception d’urgence, qualifiant la pilule de "Bombe hormonale". Or, les centres de planning familial sont des acteurs centraux dans la vie sexuelle des jeunes femmes en Belgique francophone. Elles y trouvent accompagnement et soutien depuis plusieurs années. Ce jeudi 15 juin, quatre fédérations francophones des centres de planning familial se sont réunies à Bruxelles,clamant leur mécontentement avec le slogan "La pilule ne passe pas". La manifestation s’est conclue par la remise d’une lettre au cabinet de la ministre.

Changer la législation

"Nous manifestons aujourd’hui pour maintenir un droit, le droit des femmes à pouvoir obtenir la pilule du lendemain dans les centres de planning familial. Ce droit est acquis depuis vingt ans et aujourd’hui, on se rend compte qu’il est illégal. On voudrait dès lors faire changer la législation, tout simplement, pour que le bon sens revienne", a déclaré Gaëtan De Laever, directeur de la FLCPF, au journal Le Vif. En effet, la pilule du lendemain dépend de la loi de 1967 sur la délivrance des médicaments. Avec celle-ci, seuls les médecins et pharmaciens sont habilités à délivrer la contraception d’urgence. Pour les professionnels , cette loi est obsolète et "limite dès lors l’accès au droit à la contraception des femmes. "

Une spécificité francophone

Pourquoi Maggie de Block reste campée sur ses positions ? Ce qui semble être évident en Wallonie et à Bruxelles ne l’est pas forcement en Flandre, région d’origine de la ministre. En effet, dans la partie flamande du pays, les centres de planning familial n’existent plus et leurs missions ont été dispersées entre différentes structures. "Nous pensons que si la ministre ne souhaite pas changer d’avis, c’est qu’elle connaît probablement mal le fonctionnement de nos centres de planning puisque ceux-ci ont disparu en Flandre et donc, que cette problématique n’existe pas", fait remarquer la FLCPF. Isabelle Simonis avait déjà soulevé ce point, et demandait à Maggie de Block de revoir sa copie en tenant compte des spécificités francophones.

En attente de réponses

Après la motion du Parlement Wallon en faveur des centres de planning familial et le soutien de la ministre wallonne des Droits des Femmes et de l’Egalité des Chances, les différentes fédérations ont déposé une lettre au cabinet de la ministre. Cette initiative a pour but d’obtenir une dérogation à la loi de 1967 pour que la pilule du lendemain soit légalement distribuée par l’équipe non-médicale dans les centres de planning familial. Cette lettre évoque aussil’appel des fédérations à la désobéissance civile en continuant de distribuer la pilule si aucune démarche n’est faite du coté du fédéral. La balle est maintenant dans le camp de Maggie de Block.

La Rédaction



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