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Petite enfance : une nouvelle fédération va défendre le secteur !

05/11/19
Petite enfance: une nouvelle fédération va défendre le secteur !

Les milieux d’accueil de la petite enfance unissent leurs forces afin de faire front face à la controversée réforme de l’ONE. Pour ce faire, ils viennent de donner naissance à la Femape, Fédération des milieux d’accueil de la petite enfance. Sa mission est double : représenter le secteur et défendre ses intérêts face à la refonte du paysage de la petite enfance.

[DOSSIER]
 Réforme MILAC : le recours en annulation au Conseil d’état a été déposé
 Tout savoir sur la réforme de l’accueil de la petite enfance

La fameuse réforme Milac fait grincer de nombreuses dents dans le secteur de la petite enfance. Renforcement des niveaux de qualification des travailleurs, obligation de choisir entre le statut d’asbl et celui de la société coopérative à finalité sociale et interdiction d’engager du personnel sous statut d’indépendant : ces mesures pour le moins impopulaires provoquent la levée de boucliers de nombreuses structures privées. Face à ce qu’ils considèrent comme des menaces pour le futur de leurs activités professionnelles, des représentants du réseau non subventionné ont décidé d’unir leurs forces en créant la Femape. Cette Fédération des milieux d’accueil de la petite enfance aura pour mission centrale de défendre les intérêts du secteur face à la réforme orchestrée par l’ONE.

Cette nouvelle structure peut compter sur le soutien précieux du syndicat neutre des indépendants. Ce dernier lui offre en effet ses compétences juridiques ainsi que techniques. « Décision a été prise de structurer une fédération professionnelle sous la forme d’une ASBL, a pointé, dans les colonnes du Soir, Christophe Wambersie, secrétaire général du SNI, afin de la faire agréer par le Conseil supérieur des indépendants et des PME, ce qui va lui donner une représentativité objective pour parler au nom du secteur. »

Possible recours au Conseil d’Etat

Cette fédération fraîchement créée se positionne tout d’abord contre le relèvement des niveaux de qualification des travailleurs. La réforme prévoit en effet l’obligation d’être en possession d’un bachelier pour ouvrir un milieu d’accueil et d’être détenteur du CESS pour avoir le droit de travailler dans le secteur. Autre objet de grogne : les crèches devront être sous le statut d’ASBL ou bien sous celui de coopérative à finalité sociale. Conséquence et non des moindres pour le terrain : les directeurs des milieux d’accueil vont être en quelque sorte écartés de la gestion de leurs propres « bébés ». En effet, en adoptant une de ces deux formes juridiques, la structure est tenue de se doter d’un conseil d’administration où les directeurs ne peuvent pas siéger ! Finalement, notons que les crèches privées contestent la future interdiction de collaborer avec des travailleurs indépendants. Une obligation de recourir seulement à des salariés jugée intenable financièrement par des petites structures privées.

Pour défendre les intérêts du secteur, la Femape envisage la possibilité d’effectuer un recours au conseil d’Etat contre l’arrêté du 2 mai, qui encadre la réforme initiée par l’ancienne ministre cdH Alda Greoli. De plus, toujours dans les colonnes du Soir, la nouvelle fédération a annoncé qu’une prise de contact avec la nouvelle ministre en charge de la Petite enfance, Bénédicte Linard (Ecolo) est également programmée.

Pour se faire connaître par tous les acteurs du secteur, y compris ceux du public, la nouvelle fédération va mener dès le 14 novembre prochain une tournée de mobilisation aux quatre coins du territoire de la Fédération Wallonie- Bruxelles. Notons encore que l’ASBL, opérationnelle officiellement depuis ce lundi 4 novembre, a lancé une campagne de crowdfunding pour soutenir son ambitieux projet.

 [A lire] : Réforme accueil de la petite enfance : l’angoisse des crèches privées

E.V.



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